18/07/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Présence de l'Europe à Taipei

01/03/1987

Le commerce des produits

(Suite du numéro précédent)

Le hall d'exposition de Renault à Taïpei présente la Renault 25.

Une très large gamme de produits fait l'objet du commerce sino-européen, mais beaucoup d'autres qui sont mal connus ou ne sont pas encore appréciés pourraient grossir ces échanges. Heureu­sement, les petits pourcentages du marché européen ont toujours un poten­tiel d'extension énorme puisque beau­coup de produits européens sont tout à fait compétitifs et surtout mieux adaptés aux petites unités de production, au marché taïwanais que ne le sont les grosses machines américaines, dit un in­dustriel français en poste à Taïpei. En Europe occidentale, beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) ont de bons produits exportables dont les prix, compte tenu des fluctuations moné­taires, sont parfaitement abordables pour les industriels chinois.

Dans ses exportations vers l'Europe, de Chine a principalement exporté (en 1985) de l'appareillage élec­trique et électronique pour 30,6%, des vêtements pour 12,2%, des produits en plastique et caoutchouc pour 8,3% et des produits métalliques pour 5,1% tandis qu'elle en a notamment importé (la même année) des biens d'équipements (machines) pour 21 % par rapport à l'en­semble des importations en provenance de cette région, des produits chimiques bruts pour 13,6%, des minerais métal­liques pour 12,8%, des produits finis de la chimie (pharmacie) pour 12%, des biens d'équipement pour les transports pour 8,5%, des appareils et machines électriques pour 8,1 % et des instruments de précision pour 6,4%.

Il faut constater justement que la part des importations en provenance de l'Europe occidentale est d'une manière générale moindre que les exportations qui lui sont destinées. Mais la part de ces importations sur le total des importations de de Chine était relative­ment faible avec moins de 10%. La moyenne des taux au cours de la période 1952-1960 est de 9,2% et durant 1961-1970 de 8,9%. Après 1971, cette part a légèrement grossi en dépassant les 10% ou en les approchant de près selon les années.

Ces dix dernières années, l'effort qui a été entrepris est peut-être peu per­ceptible dans les pourcentages, mais il l'est assurément quant au volume des importations et au taux de croissance annuel, toujours positif, excepté en 1977 avec une croissance quasi-nulle (-0,7%).

Par exemple, dans l'alimentaire, puisque les ménagères accordent de moins en moins de temps à la prépara­tion des mets. Dans le domaine de l'in­formatique, de Chine a dé­veloppé une industrie très performante, mais l'application du logiciel a encore besoin d'une meilleure impulsion. Le monitorage, les programmes d'automati­sation de l'industrie sont justement des domaines où l'Europe peut apporter un précieux concours au niveau de l'étude, la recherche et l'industrialisation.

La qualité des services d'un bureau de représentation commerciale ne dépend pas uniquement de l'importance d'un budget. Elle dépend surtout de l'in­térêt et de l'enthousiasme des milieux d'affaires en présence. Malgré tout, un tel bureau doit pouvoir servir quiconque estime en avoir besoin. Toutefois, seuls ses responsables décident de l'orienta­tion des services. D'une façon générale, un tel organisme est principalement axé sur l'assistance qu'il peut donner aux res­sortissants du pays représenté désirant mieux circuler en République de Chine, la connaître plus facilement, s'en infor­mer plus rapidement ou y séjourner quelques jours. Il est évident que l'ac­cueil des ressortissants chinois par ces bureaux pour divers problèmes dans leurs relations avec un pays d'Europe est aussi extrêmement important.

Organismes privés, émanant du sec­teur privé d'un pays d'Europe, ils peu­vent au niveau commercial et industriel donner naturellement avec une assez grande rapidité toute information sur l'ensemble des fournisseurs d'un produit ou d'une gamme de produits et même assurer la mise en contact avec ceux qui seraient susceptibles de répondre à une demande de l'industrie taïwanaise. A cet effet, les moyens modernes de télécom­munications sont d'un grand recours. Télexer une demande qui se signale à Taïpei à des partenaires ou des fournis­seurs européens est affaire courante.

Bien sûr, ils peuvent utiliser sur place toutes les structures d'aide com­merciale locales qui existent ou contacter directement les entreprises qui seraient susceptibles d'intéresser les industriels européens. Toutes ces démarches se ré­sument principalement à une activité d'introduction, étant donné que tout le reste du travail est entrepris et réalisé par les partenaires en présence. Et comme le soulignent tous les chefs de ré­présentation commerciale européenne à Taïpei, leur organisme n'a pas lieu de dé­velopper un chiffre d'affaires. Le contact une fois établi, satisfaction leur sera donnée d'apprendre par les intéressés ou la presse qu'une étude, un projet, un accord, un contrat de coopération ont été réalisés.

Et inversement, une entreprise chi­noise qui cherche à étendre ses exporta­tions vers l'Europe ou qui voudrait im­planter une usine de fabrication pour se situer à l'intérieur du marché commun, une banque chinoise ayant l'intention de s'implanter en Europe ou, mandatée par ses clients, désirant placer des investisse­ments de diversification et même un étu­diant cherchant des renseignements sur des programmes ou des bourses d'études dans une université européenne pour­ront obtenir l'aide de ces bureaux qui feront les présentations, établiront des contacts, expliqueront une législation technologique européenne en général ou d'un pays en particulier qui pourrait exis­ter avant toute approbation d'un produit en importation vers l’Europe, chacun sa­chant qu'il existe des normes euro­péennes, mais qui sont parfois appliquées différemment selon les pays.

Enfin, parallèlement à ces institu­tions permanentes sises à Taïpei, il s'est créé entre de Chine et quelques pays d'Europe des organisa­tions bilatérales consultatives qui ont or­ganisées par des associations privées et se réunissent périodiquement pour trai­ter de tel ou tel problème particulier ou général qui se poserait. Elles réunissent les représentants des milieux industriels et commerciaux de de Chine et d'un pays européen donné. Ainsi quelque temps après la conférence consultative économique sino­-néerlandaise, la troisième Conférence pour économique sino­-française a aussi tenu ses assises à Taïpei en novembre dernier.

Ces colloques essentiellement bilatéraux sont de grande importance par leurs échanges d'idées dans les domaines économique, commercial et technolo­gique pour la compréhension et le déve­loppement des relations entre ­blique de Chine et les pays d'Europe occidentale. Malheureusement, ces der­niers furent trop longtemps absents de cette région d'Asie orientale et l'impor­tance de leur marché a été souvent igno­rée par de Chine et surtout ses chefs d'entreprises.

Depuis des années, les industriels chinois ont beaucoup trop dépendu du marché américain, et il s'est créé entre les deux pays un immense déséquilibre commercial quelque peu embarrassant. C'est pourquoi, il est grand temps pour les fabricants et les exportateurs, clament plusieurs voix en République de Chine, de diversifier les débouchés économiques et commerciaux en se tournant un peu plus vers le marché européen.

Pendant tout ce temps, ici, on s'est adapté aux institutions et aux valeurs américaines sans grand discernement. Il s'en trouve que l'on a tendance à voir le monde occidental à travers la culture américaine, mais cela ne doit aucune­ment être pris à faux par les autres parte­naires. Il ne s'agit pas de renier la grande influence des Etats-Unis dans le monde, mais de Chine peut assuré­ment mieux profiter de tout ce que l'Ouest peut lui apporter si elle accorde plus d'importance aux cultures euro­péennes. C'est dans cet esprit qu'elle a entrepris tant d'efforts, avec le concours des pays européens ou plutôt de leurs représentations commerciales, pour mettre en place sa politique de diversifi­cation de son marché extérieur. La libé­ralisation du marché intérieur vis-à-vis des produits est certes un grand pas en avant. Cet appel vers l'Europe semble avoir été bien perçu puisqu'on a enri­gistré une assez forte augmentation des visites européennes ces dix dernières années, ce qui semble traduire l'intérêt que les Européens portent à de Chine à Taïwan.

Mais il appartient aux deux parties de redoubler d'efforts dans le domaine de l'information réciproque des besoins, des capacités, des industries, des technologies et des cultures et celui de l'assis­tance aux bonnes volontés pour le plus grand bénéfice des relations écono­miques et culturelles entre de Chine et les pays d'Europe occiden­tale. N'est-ce pas justement la destina­tion des bureaux de représentation com­merciale et culturelle européennes en République de Chine.

 

 (*) de Chine n 'entretient de relalions diplomatiques formelles qu'avec vingt-trois pays.

Les plus lus

Les plus récents