Taiwan Today

Panai [巴奈], une des plus belles voix de Taiwan, dresse avec A Piece of Blue le tableau de la vie paisible d’un village bordé par le Pacifique, où le temps coule lentement sous le ciel bleu, et où la vie s’anime au rythme des marées. Depuis la sortie de cet opus, publié par le label indépendant Ring of Fire Music, la chanteuse aborigène a fondé le groupe Message, formé de musiciens issus des différentes tribus aborigènes de l’île. L’an dernier, Message obtenait deux prix aux 20es Golden Melody Awards, l’équivalent taiwanais des Victoires de la musique. (P.-Y.B)

C’est sur un lit d’hôpital, après un accident de voiture, que Crowd Lu [盧廣仲] a appris à jouer de la guitare. Depuis, le talent colle à ses basques, à sa coupe au bol, à ses larges lunettes et à son indécrottable bermuda. Auteur, compositeur et interprète, il a, à 25 ans, déjà à son actif plus de 300 concerts et de nombreux prix universitaires. Un verdict populaire confirmé l’an dernier par les prix du meilleur compositeur et du meilleur jeune artiste aux 20es Golden Melody Awards pour l’album 100 Ways of Living. Avec 7 Days, tout chaud dans les bacs, sa voix swingue pour des ballades aux accents très jazzy et à l’optimisme jamais démenti. (P.-Y.B)

DRAME
LEON DAI
No puedo vivir sin ti (2009)

Avec quatre récompenses majeures au 46e Festival du cheval d’or de Taipei, No puedo vivir sin ti aura été l’événement cinéma de l’année 2009. Dans son second long métrage à ce jour en tant que réalisateur, Leon Dai [戴立忍], un acteur à la stature confirmée, nous raconte en noir et blanc l’histoire triste d’un père seul qui se bat contre l’administration pour conserver la garde de sa fille. Réaliste mais sans être froid, émouvant mais simple, Leon Dai rejette les grands discours et les caricatures pour nous offrir un film à la fois sobre et poignant. Adoptant un style presque documentaire, il ne se refuse pourtant pas quelques très belles images dans une mise en scène sans doute assez conventionnelle, mais intelligente et efficace. (Matthieu Kolatte)

DRAME MUSICAL
ROBERT WILSON
1433, le grand voyage

Le metteur en scène américain Robert Wilson est un habitué du Festival international de Taiwan. Après avoir dirigé l’an dernier la diva Wei Hai-min [魏海敏] dans Orlando, une adaptation en langue chinoise de l’œuvre de Virginia Woolf, il redonne vie cette année à l’amiral Zheng He [鄭和], célébré dans le monde chinois pour avoir, entre 1405 et 1433, bravé les océans et atteint les côtes orientales du continent africain. Robert Wilson délaisse le côté grandiose du personnage pour mieux en saisir les tourments intérieurs, les rêves et l’amertume. Un récit conté par l’actrice d’opéra de Pékin Tang Mei-yun [唐美雲] et rythmé par les tambours de U Theater, que le public devrait découvrir sous un nouveau jour. (P.-Y.B)

Du 20 au 28 février, au Théâtre national, Centre culturel Chiang Kai-shek, à Taipei.

ESSAI
Le cinéma taiwanais

Le premier livre en français entièrement consacré au cinéma de l’île est sorti ! Quatorze articles en version bilingue (français-anglais) sur des aspects divers du septième art à Taiwan. On trouve un peu de tout dans cet ouvrage collectif, présentations générales et analyses pointues, par des spécialistes ou des passionnés, Taiwanais comme étrangers. La diversité des points de vue et l’abondance des informations en font un ouvrage passionnant pour le chercheur comme pour le simple curieux. Un DVD avec des interviews de professionnels accompagne les textes et fournit un éclairage précieux sur l’état actuel du cinéma de l’île. Malgré quelques faiblesses stylistiques, Le cinéma taiwanais comble le lecteur avide de connaissances et de découvertes. (Matthieu Kolatte)

Asiexpo Edition, 2009