14/06/2025

Taiwan Today

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Thaïlande : des opportunités de qualité

01/11/1995
Investissements étrangers directs en Thaïlande pour l'année 1994 (en millions d'USD) Source : Bureau des Investissements, Thaïlande

Le coût des terrains et de la main­-d'œuvre ayant grimpé en flèche à Taiwan vers la fin des années 80, les entreprises anciennes, nécessitant l'emploi d'une main-d'œuvre impor­tante, telles que les usines de chaussures et de textiles, furent obligées de délocaliser ou de fermer leurs portes. La Thaïlande fut alors l'une des premières destinations pour les investissements outre-mer, en raison de sa main-d'œuvre abondante, digne de confiance et relativement bon marché. Toutefois, quelques années plus tard, de nombreux investisseurs durent prospecter à nouveau car le décollage économique en Thaïlande avait fait grimper la grille des salaires locale. Aujourd'hui, même si en Thaïlande, le salaire moyen représente un cinquième seulement du salaire moyen taiwanais, il demeure deux à trois fois plus élevé qu'en Chine continentale, qu'au Viêt­-nam, et qu'en Indonésie. En outre, les salaires thaïlandais augmentent de 10 à 15% par an.

Certains fabricants avaient déjà commencé à déplacer leurs activités vers la Chine continentale avant même que le gouvernement de la République de Chine n'ait officiellement levé l'interdic­tion pesant sur les investissements sur l'autre rive, en octobre 1990. Dès que les portes s'ouvrirent, les entrepreneurs locaux franchirent en masse le détroit de Taiwan pour profiter de la vaste réserve de main-d'œuvre, des bas salaires, et de l'absence de barrières linguistiques et culturelles. Au même moment, leurs investissements en Thaïlande et dans d'autres parties de l'Asie du Sud-Est chutèrent de façon considérable.

Aujourd'hui, la Thaïlande est à nouveau considérée comme un site d'investissement prioritaire, en partie grâce aux encouragements du gouvernement de la République de Chine. Au cours des trois dernières années, le président, le premier ministre, le ministre de l'Economie, et d'autres hauts fonctionnaires se sont rendus à l'étranger en compagnie d'hommes d'affaires du pays pour discuter des possibilités d'investissement avec quelques-uns des plus importants lead­ers économiques et politiques de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique). Ces missions économiques remarquées ont stimulé les investissements dans la région.

De mai 1994 à mai 1995, le total des investissements taiwanais en Thaïlande est passé de 4 à 5 milliards de dollars américains. « Même si Taiwan a réduit le nombre de ses projets ici, ceux-ci ont pris de l'ampleur », déclare Straporn Kavitanon, le secrétaire général du Bureau des Investissements (OBOI), l'agence gouvernementale chargée de promouvoir la Thaïlande auprès des investisseurs. « Cela signifie que les investissements taiwanais passent d'une industrie légère à une industrie de haute technologie. »

Stephan Hsu, le directeur de la Chambre de commerce et des affaires économiques de Taipei, affirme que ce changement est un plus dans les relations économiques entre Taiwan et la Thaïlande. « Si nous investissons seulement dans les industries manufacturières, nous donnons l'impression aux Thaïlandais que nous sommes uniquement intéressés par leur main-d'œuvre bon marché », dit-il. « Mais si nous investissons dans l'industrie de haute technologie et si nous apportons des capitaux, ils verront que cela contribue au développement de leur économie et de leur industrie. »

Ainsi, tandis que les industries fortement consommatrices de main­-d'œuvre délocalisent leurs unités de pro­duction, de plus grandes entreprises s'installent, attirées davantage par de nouvelles opportunités que par le faible coût de la main-d'œuvre. L'une de ces opportunités est de fabriquer des produits pour le marché local. Siam-Pa­cific Electric Wire & Cable Co. est un bon exemple. Siam-Pacific est une coentreprise entre Pacific Wire & Cable Co. (actionnaire à 49%), le plus gros fabricant de fils électriques et de câbles de Taiwan, et Italian-Thaï Development Co. (actionnaire à 51%). Créée en 1989 avec un capital social de 18,8 millions de dollars américains et 450 employés, la joint-venture a vendu pour 60 mil­lions de dollars de câbles de communi­cation, de câbles à haute tension, de fils de cuivre et de fils de métal émaillé. Siam-Pacific écoule 80% de sa produc­tion sur le marché local et approvisionne ainsi un cinquième du marché thaïlandais. L'usine, située à Pathum Thani près de Bangkok, se trouve dans la zone 1, une région réservée aux investissements étrangers où les salaires sont actuellement les plus élevés. Le découpage en zones proposé par le gouvernement thaïlandais favorise un développement plus équilibré en divisant le pays en trois régions de pro­motion des investissements. Plus les sites sont proches de Bangkok, plus la terre et les coûts de la main-d'œuvre sont élevés et plus les déductions d'impôts et autres primes sont faibles.

En dépit des coûts élevés de la zone 1, Siam-Pacific s'en sort bien. « La fabrication des fils et des câbles ne nécessite pas une forte main-d'œuvre, aussi le coût des employés n'est-il pas une considération majeure » , déclare Kung Chin-yung, le président de la société. « Lorsque nous avons décidé d'établir notre usine ici, notre préoccupation principale était de trouver un marché vaste et stable. » M. Kung ajoute que le développement des télécommunications en Thaïlande est une priorité importante de la planification économique du gouvernement thaï­landais, ce qui fait du pays un marché lucratif pour son entreprise. En outre, les pays voisins tels que la Birmanie et le Laos, dont l'économie est en plein développement, devraient connaître aussi une hausse de la demande de tels produits. « Nous n'avons pas à nous inquiéter de trouver des marchés pour les dix à vingt prochaines années », affirme M. Kung.

Certaines entreprises compensent les hauts salaires en tirant avantage des matières premières abondantes de la Thaïlande. Par exemple, à Banpong, à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Bangkok, Namchow Chemical Indus­trial Co., une entreprise taiwanaise, fonctionne avec succès même si elle ne possède pas de partenaire en joint-ven­ture. Il y a quelques années, la société s'implanta en Thaïlande, pour fabriquer des nouilles instantanées et des produits à base de riz. Le riz thaïlandais, meilleur marché (il coûte un cinquième seulement du prix du riz taiwanais) et l'expérience de l'entreprise dans l'agro­-alimentaire faisaient bon ménage. Même si l'usine Namchow se trouve dans la zone 3, où les coûts de la main-d'œuvre sont les plus bas, le salaire minimum quotidien de 4,40 dollars américains est assez élevé comparé à certains pays voisins. « La main-d'œuvre n'est plus bon marché ici », déclare Webber Wey, le directeur administratif et financier de la filiale en Thaïlande. « Mais l'abondance et les faibles coûts des matières premières compensent. »

Namchow (Thaïlande) a commencé à fonctionner en 1991 et emploie maintenant 525 ouvriers. L'entreprise produit 200 000 paquets de nouilles instantanées et 30 000 paquets de biscuits à base de farine de riz par mois. Environ 80% de sa production est exportée vers Hongkong, Singapour, Taiwan, les Etats-Unis, l'Australie et l'Europe. « Nous combinons les techniques de production de Taiwan avec les matières premières abondantes de la Thaïlande », dit M. Wey. « Cette usine thaïlandaise est devenue une base de production majeure pour nos ventes dans le monde. »

La hausse des salaires en Thaïlande n'a guère surpris les investisseurs. « C'est une chose à laquelle les hommes d'affaires sont amenés à faire face lorsqu'ils investissent dans les pays en voie de développement », déclare Harry Pan, le directeur général de Taiwan Liton Elec­tronic (Thailand) Co., l'une des dix-huit branches de la société taiwanaise Liton, créée en 1990. En Thaïlande, Liton fabrique des diodes luminescentes (LED) utilisées dans les imprimantes et dans certains produits électroniques, un produit dont les ventes se sont élevées à 4,8 millions de dollars en 1994, soit une croissance de 340% la première année d'activité de l'entreprise. « Nous savions que nous serions confrontés à une hausse des coûts », explique Pan. « La meilleure façon d'y faire face était d'améliorer la productivité pour devancer l'inflation. »

L'un des points clés de la productivité repose sur une main­-d'œuvre fiable, et les investisseurs taiwanais sont satisfaits de leurs employés thaïlandais. L'opinion générale est que ceux-ci ont un bon comportement. En conséquence, les hommes d'affaires localisent rapidement leurs investissements en donnant à leur personnel thaïlandais davantage d'autorité et de responsabilités. Par exemple, dans la branche thaïlandaise de Cheng Lie Navigation (l'une des plus grandes compagnies de transport mari­time de Taiwan), le directeur général, Henry Hwang, est maintenant le seul Taiwanais parmi les cinquante membres du personnel basé à Bangkok. Liton n'a que deux directeurs taiwanais travaillant avec 1 900 ouvriers, et 350 contremaîtres et employés thaïlandais. Au sein des deux entreprises, les hautes respon­sabilités administratives, directoriales et financières sont confiées au personnel thaïlandais.

Mais les investisseurs doivent s'adapter à l'éthique locale du travail. « Les Thaïlandais travaillent dur aux postes qui leur sont assignés, mais en général, ils ne sont pas enthousiastes à l'idée d'acquérir de nouvelles connaissances », dit Kung Ching-yung, de la Siam-Pacifie. « Il sem­ble que beaucoup d'entre eux seraient satisfaits de rester au même endroit de la chaîne le restant de leur vie. »

Felix Su, qui est directeur de Namchow en Thaïlande, trouve que la discipline est l'une des caractéristiques les plus séduisantes des ouvriers thaïlandais, même s'ils ne sont pas en­core assez soucieux de la qualité. D'après M. Su, « La qualité est la question la plus importante dans l'agro-alimentaire. Nous avons passé beaucoup de temps à les convaincre de l'importance de la qualité, et nous continuerons à agir ainsi. »

De façon générale, recruter des ouvriers en Thaïlande n'est pas difficile pour les investisseurs étrangers. Le réel problème concernant la main-d'œuvre est la pénurie d'employés de bureau et de cadres moyens sachant parler l'anglais tels que les secrétaires, les commerciaux à l'export et les ingénieurs. Webber Wey se rappelle que lorsqu'il a débuté, il y avait 6 000 postes vacants dans le pays pour seulement 4 000 diplômés d'universités, aussi était-il très difficile de trouver une secrétaire parlant l'anglais, même à Bangkok. Le gouvernement thaïlandais reconnaît lui aussi le problème. « Nous devons développer nos ressources humaines », dit Staporn Kavitanon, « et former davantage de diplômés pour satisfaire les besoins du marché. » Pour l'instant, le gouvernement thaïlandais offre des formations courtes pour répondre aux besoins immédiats.

L'absence de relations diplo­matiques officielles entre la République de Chine et la Thaïlande au cours des deux dernières décennies n'a eu qu'un faible impact sur les relations économiques entre les deux pays. « Le gouvernement thaïlandais est impartial », déclare Kung Chin-yung. « Il n'est ni favorable ni défavorable aux investissements taiwanais. » Globalement, Taiwan est actuellement le quatrième investisseur en Thaïlande, après le Japon, les Etats­-Unis et Hongkong (voir tableau ci-dessus pour les chiffres de l'année 1994 seulement). Mais seuls les hommes d'affaires taiwanais peuvent agir sans accord de garantie d'investissement bilatéral. Même si la Loi de promotion des investissements, en Thaïlande, fournit des garanties et des motivations diverses aux investisseurs étrangers, un accord officiel signé entre les deux gouvernements pourrait rassurer les investisseurs taiwanais et réduire le ris­que de disparition de ces garanties.

La Thaïlande est actuellement le seul pays de l'ASEAN qui n'ait pas signé un tel accord bilatéral avec Taiwan, essentiellement parce que les remaniements répétés du cabinet thaïlandais ont ralenti le processus. Stephan Hsu pense que cela décourage les investissements. « Sans un accord de garantie, les investisseurs potentiels ne se sentent pas en sécurité », dit-il. « Toutes choses égales par ailleurs, les investisseurs iront dans des endroits où de tels accords avec notre gouvernement existent déjà. »

Une autre mesure importante pour la Thaïlande consisterait à signer un accord annulant la double imposition. Lorsque la période d'exonération d'impôts, qui dure normalement de trois à huit ans, est terminée, les investisseurs taiwanais doivent payer les impôts thaïlandais. Mais les sociétés mères à Taiwan doivent également payer des impôts au gouvernement de la République de Chine sur les revenus des investissements outre-mer.

M. Hsu pense que la mission la plus urgente de la Chambre de com­merce et des affaires économiques de Taipei est de poursuivre les négociations pour aboutir à un accord bilatéral. « Ces accords sont comme des voies de chemin de fer », dit-il. « Le travail du gouvernement est de poser les rails pour que le train des investissements puisse rouler. » En fait, les négociations concernant un accord bilatéral sur la garantie des inves­tissements ont débuté six ans avant que M. Hsu ne prenne ses fonctions en 1994. Il a consacré une année supplémentaire aux négociations et un projet d'accord a finalement été signé début 1995. Cependant, le remaniement du gouvernement thaïlandais a retardé la signature officielle. M. Hsu négocie actuellement la question de la double imposition et espère qu'un accord officiel pourra être signé d'ici la fin de cette année.

Même si l'accord sera nettement à l'avantage des investisseurs taiwanais, les hommes d'affaires déjà présents en Thaïlande se sont adaptés à la situation, notamment grâce à la politique généralement libérale du gouvernement en matière d'investissements étrangers. « Notre attitude vis-à-vis des étrangers est très positive », déclare Staporn Kavitanon, de l'OBOI. « Aucune loi ne restreint les investissements étrangers; nous n'avons que des lois qui les encouragent. » Il précise que même si les motivations diffèrent selon les diverses industries, les investissements étrangers sont autorisés pour pratiquement la totalité d'entre elles.

La plupart des investisseurs réalisent qu'ils ont peu de difficultés pour obtenir l'aval et l'assistance de l'OBOI, la principale organisation chargée de la promotion des investissements. Ce bureau est présidé par le premier ministre et composé de membres du gouvernement, de représentants d'importantes organisa­tions privées et d'universitaires.

Bien que les autorisations garantissant les investissements posent rarement un problème, les investisseurs doivent surmonter divers obstacles gouvernementaux. Kung Chin-yung, le président de Siam-Pacific, a constaté que les fréquents remaniements ministériels avaient eu un impact considérable sur le chiffre d'affaires de l'entreprise. En effet, explique M. Kung, le gouvernement thaïlandais a adopté un plan en trois étapes pour installer des millions de lignes téléphoniques supplémen­taires, et la première phase de ce plan est presque achevée. Mais les deux autres sont suspendues jusqu'à ce que le remaniement du gouvernement soit terminé. « Les projets sont déjà là, mais il n'y a personne pour les approuver », déclare Kung. « Les usines, les équipements de pro­duction et les matières premières sont prêts, mais pour l'instant nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre. »

En dépit des remaniements ministériels, les investisseurs trouvent que la situation politique en Thaïlande est stable dans l'ensemble. Webber Wey précise que les remaniements du gouvernement ont un impact négligeable sur ses usines, dont la pro­duction est destinée à l'exportation. En fait, la stabilité politique est l'une des raisons principales pour lesquelles Namchow a décidé d'implanter son usine de produits alimentaires en Thaïlande. « Les changements de dirigeants n'ont pas beaucoup d'influence sur le ser­vice public », dit M. Wey. « Les politiques sont toujours appliquées car l'administration est déjà en place. » Cependant, tout comme Kung Chin-yung, Webber Wey pense qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l'efficacité de l'administration thaïlandaise. C'est un problème que les dirigeants thaïlandais ont eux aussi remarqué. « Toutes les agences gouvernementales sont lentes comparées au secteur privé », dit Arun Ngamdee, le directeur général du département des Relations publiques du gouvernement. « Nous devons réduire le poids de la bureaucratie. »

Beaucoup de gens pensent que le manque de connaissance de la législation locale peut entraver la réussite d'une entreprise. « La Thaïlande est une société libérale », commente Seree Wangpaichitr, le directeur de l'Administration du Tourisme en Thaïlande. « Mais les investisseurs doivent respecter nos lois et nos règlements. » Les difficultés surviennent du fait que peu de lois ont été traduites en anglais, sans parler du chinois. « Parfois, des personnes différentes interprètent la même loi de façon différente », explique M. Wey. « Vous devez employer les services d'un expert juridique local pour rester à la page. »

Tandis que les grandes entreprises peuvent se permettre d'employer des avocats thaïlandais, précise Wey, la plupart des sociétés plus petites doivent se débrouiller par elles-mêmes. Bon nombre de créations d'entreprise ont échoué à cause de problèmes juridiques. Depuis son arrivée en Thaïlande il y a plus de quatre ans, Henry Hwang, de Cheng Lie Navigation, a vu beaucoup d'investisseurs, taiwanais comme lui, perdre tout ce qu'ils avaient, principalement parce qu'ils ne comprenaient pas la législation thaïlandaise. « Tous les contrats sont en thaï; nous devons faire attention », dit M. Hwang. Afin de réduire les risques, il suggère que les investisseurs contactent l'une des neuf associations de commerçants chinoises ou taiwanaises avant de signer le moindre document.

En dépit des problèmes de ce genre, les hommes d'affaires taiwanais ont peu de difficultés pour s'adapter en Thaïlande. Ils s'intègrent facilement, culturellement et socialement. « Ce pays est un creuset d'une certaine façon, car il n'y a pas de problèmes raciaux ni de dis­crimination à l'encontre des Chinois », dit Staporn Kavitanon. « Et la plupart des investisseurs étrangers y apprécient les loisirs. Nous recevons des commentaires favorables à cet égard. » En outre, pour mieux s'entendre avec la population lo­cale, un bon nombre de Taiwanais commencent à apprendre à parler le thaï dès leur arrivée. « La connaissance de la langue facilite la direction des affaires », dit Webber Wey. « Les ouvriers se sentent plus à l'aise et il y a moins de malentendus. » Les premiers temps, M. Wey a engagé plusieurs traducteurs thaïlandais, mais il n'a pas fallu longtemps avant que le personnel taiwanais prenne la relève. Certains parlent le thaï, et ils peuvent parfois aussi l'écrire et le lire.

Le seul problème culturel sérieux des investisseurs taiwanais consiste à garantir un enseignement adapté pour leurs enfants. En effet, beaucoup ont des enfants d'âge scolaire. Etant donné qu'il n'existe pas d'école taiwanaise, les écoles internationales occidentales restent la seule alternative, même si les parents apprennent le chinois à leurs enfants à la maison. Néanmoins, les enfants de certains expatriés de longue date ont déjà oublié leur langue maternelle. Et même quand ils parlent couramment le chinois, les élèves des écoles internationales ont du mal à faire face à la compétition féroce lorsqu'ils retournent à Taiwan. Aussi les hommes d'affaires souhaitent-ils vivement établir sur place des écoles taiwanaises.

Selon Henry Hwang, les deux tiers des fonds ont déjà été rassemblés, et des professeurs à la retraite ont accepté de venir de Taiwan. Des problèmes subsistent, en particulier pour trouver un emplacement et des manuels scolaires. Les parents en appellent au gou­vernement de la République de Chine pour qu'il leur offre une assistance. « Un jour, nous rentrerons à Taiwan », dit Harry Pan, de la société Liton. « Ce jour­-là, nous voulons que nos enfants aient le moins de problèmes d'adaptation possible. »

Dans l'ensemble, les investisseurs taiwanais en Thaïlande pensent qu'ils ont pris la bonne décision. Stephan Hsu a confiance en l'avenir, et est convaincu que les relations économiques entre les deux pays continueront à se développer. « Taiwan et la Thaïlande peuvent être les meilleurs partenaires », poursuit-il. « La Thaïlande peut tirer profit de notre expérience et peut-être éviter de faire les mêmes erreurs dans le processus de son développement, et nous pouvons bénéficier de ses ressources abondantes, ainsi que des faibles coûts, de la main-d'œuvre vaillante et du vaste marché qu'elle représente. »

Jim Hwang

(v.f. Catherine Sayous)

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