16/07/2025

Taiwan Today

Politique

Présidentielle 2012 : à deux semaines du scrutin, la morale publique au cœur des débats

02/01/2012
La deuxième diffusion réglementaire, le 30 décembre, des programmes des trois candidats à l’élection présidentielle a donné lieu à une passe d’armes sur le thème de la probité et de la lutte contre la corruption. La question des relations entre les deux rives a également été abordée. Après tirage au sort, c’est Ma Ying-jeou [馬英九] qui est intervenu en premier lors de cette émission, produite par la commission centrale des Elections, diffusée en direct sur la chaîne publique PTS, et lors de laquelle chaque candidat disposait de 10 minutes pour présenter son programme. Le chef de l’Etat, candidat à un second mandat, a appelé les électeurs à poursuivre la lutte contre la corruption entreprise ces dernières années. Citant l’honnêteté, la probité et l’intégrité comme des critères décisifs de choix des dirigeants, il a vanté la création d’une agence de lutte contre la corruption, en juillet dernier. Il a également reproché à sa concurrente Tsai Ing-wen [蔡英文], la présidente du Parti démocrate-progressiste (DPP), d’avoir ignoré ces questions dans son programme décennal dévoilé en août dernier. Prenant la parole en deuxième, cette dernière a contre-attaqué, en demandant à Ma Ying-jeou d’expliquer son rôle dans la surveillance supposée, par des agents du bureau de la Sécurité nationale, de la campagne du DPP. Le DPP accuse en effet le chef de l’Etat d’avoir bénéficié en sous-main d’informations sur l’agenda de campagne de Tsai Ing-wen, via les agents chargés de la protection officielle des candidats, une mise en cause réfutée par Ma Ying-jeou. Tsai Ing-wen a également reproché à ce dernier de mettre en péril la filière biotechnologique taiwanaise en instrumentalisant l’affaire Yu Chang, du nom d’une entreprise de production de vaccins que Tsai Ing-wen a présidée en 2007, quelques mois après avoir quitté ses fonctions de vice-Premier ministre, et dans laquelle le Fonds national de développement avait investi. Le Kuomintang (KMT) soupçonne un conflit d’intérêt, alors que Tsai Ing-wen met en avant son rôle dans l’accélération du développement de cette filière. Rappelant le nom de la formation politique qu’il préside, le Parti pour le peuple, James Soong [宋楚瑜], a cherché à se placer au-dessus des polémiques mettant aux prises les deux autres candidats. Il a invité les électeurs à lui donner une chance de servir la nation. Taiwan est confronté à des défis majeurs, en particulier gérer prudemment les relations entre les deux rives et faire face à la crise économique mondiale, a-t-il poursuivi. Dans le domaine des relations entre les deux rives, Tsai Ing-wen a de nouveau rejeté le « consensus de 1992 », expression qui fait référence à l’accord tacite qui aurait été obtenu cette année-là entre les deux rives et selon lequel il n’existe qu’une seule Chine, dont chaque partie retient une interprétation différente. La candidate du DPP a au contraire rappelé la nécessité, selon elle, de construire un « consensus taiwanais » sur la manière d’entrer en relation avec le continent chinois. Dans son intervention, Ma Ying-jeou a estimé qu’un tel consensus existait déjà, caractérisé par la politique des « trois non » (pas d’indépendance, pas d’unification et pas de recours à la force), soutenue par plus de 80% des Taiwanais. L’élection présidentielle aura lieu le 14 janvier prochain, le même jour que les élections législatives. Deux autres diffusions réglementaires du programme des candidats sont prévues, l’un ce soir pour les candidats à la vice-présidence, l’autre le 6 janvier avec à nouveau les trois candidats à la présidence. La publication de sondages sera quant à elle interdite à partir du 4 janvier.

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