Société
Le luroufan, un plat du terroir au bon caractère
20/06/2011
Le riz à la poitrine de porc mijotée [滷肉飯, luroufan], une spécialité culinaire taiwanaise, n’a rien à voir avec la province chinoise du Shandong, a rectifié hier le maire de Taipei, Hau Lung-bin. De nombreux restaurants confondent en effet le caractère « lu » [滷], qui désigne la méthode de cuisson employée, avec son homonyme [魯] qui fait référence au Shandong. Une erreur qui figure aussi dans les pages du Guide vert que Michelin a récemment consacré à Taiwan.
Hau Lung-bin, qui est titulaire d’un doctorat en sciences de l’alimentation de l’Université du Massachusetts, aux Etats-Unis, a ainsi noté que le Guide vert situait de façon erronée l’origine de ce plat traditionnel taiwanais dans la province du Shandong. Le caractère [魯] évoque en effet le royaume de Lu, terre natale de Confucius et aujourd’hui située dans cette province chinoise.
Or, a souligné le maire de Taipei, le riz était l’ingrédient de base des populations de Chine méridionale, comme à Taiwan, alors que l’alimentation en Chine septentrionale, et singulièrement au Shandong, est traditionnellement à base de farine de blé ou de sorgho. Une explication confirmée par Chang Yung-chang, le président de Formosa Chang, une chaîne de restaurants franchisés qui sert du riz à la poitrine de porc mijotée. Cette spécialité, a complété ce dernier, remonte à l’époque où la viande était un luxe pour les familles paysannes, lesquelles prirent l’habitude, pour agrémenter le quotidien, de parsemer leur bol de riz d’un peu de lard haché et mijoté à l’ail.
Pour éviter à l’avenir toute confusion, a annoncé Hau Lung-bin, la mairie de Taipei emploiera désormais, pour désigner ce plat, la transcription de sa prononciation en dialecte taiwanais : lobabeng. Et en plus du festival annuel que la capitale consacre à cette spécialité traditionnelle, sa promotion sera assurée dans le cadre de l’Exposition sur la cuisine à base de riz qui ouvrira ses portes à Taipei le mois prochain.