17/07/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Actualités du mois de mai 2006

01/06/2006

L'Afrique du Sud, un modèle démocratique pour Taiwan

Taiwan pourrait s'inspirer dans sa réforme constitutionnelle de la voie suivie par l'Afrique du Sud, a déclaré le chef de l'Etat en recevant le 14 mai à Taipei Frederik De Klerk, l'ancien président sud-africain et lauréat du prix Nobel de la paix. « L'Afrique du Sud a adopté en 1990 une Constitution de transition qui n'est entrée en vigueur qu'en 1996, a souligné Chen Shui-bian [陳水扁]. Au cours des deux années qu'a duré la procédure législative, des négociations entre les courants politiques ont été menées avec la participation totale du public. Il s'agit là d'un exemple à suivre . » Soutien fidèle, Frederik De Klerk multiplie les appels internationaux en faveur de l'île dont il loue la démocratie et les développements économiques. Il est partisan en outre d'un règlement négocié du différend entre Taiwan et la Chine. Chen Shui-bian a également fait part de son admiration pour l'uvre accomplie par son visiteur qui a su transformer l'Afrique du Sud en une démocratie, sans distinction de races. Frederik De Klerk est venu à Taipei à l'invitation de Shih Ming-teh [施明德], l'ancien président du Parti démocrate-progressiste. Souvent appelé le « Nelson Mandela taiwanais », Shih Ming-teh a passé 25 ans de sa vie en prison pour s'être opposé au régime autoritaire du Kuomintang avant la levée de la loi martiale, en 1987.

La fondation Tzu Chi célèbre son 40e anniversaire

La Fondation Tzu Chi de la Compassion bouddhique, la plus grande organisation caritative de Taiwan, a célébré le 14 mai son 40e anniversaire par diverses activités tant à Taiwan que dans la vingtaine de pays où elle est représentée. A cette occasion, Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, a envoyé un message de félicitations à la fondatrice, la Vénérable Cheng Yen [證嚴], tandis que 12 villes américaines, dans 6 Etats, ont proclamé le 14 mai Journée de Tzu Chi. A Hualien, au temple édifié par Tzu Chi en 1966, la Vénérable Cheng Yen a conduit la prière commune, exhortant les fidèles à suivre les enseignements du Bouddha dans leur vie de tous les jours. La Fondation Tzu Chi, qui a démarré son aide humanitaire parmi les plus défavorisés sur la côte est de Taiwan, est devenue une grande œuvre caritative internationale avec plus de 5 millions de donateurs et 30 000 bénévoles qui coordonnent à travers le monde différentes missions de secours. Aujourd'hui, l'ONG possède plus de 200 bureaux de liaison répartis dans 61 pays. Elle a été reconnue par les Nations unies en décembre 2003.

Chen Shui-bian soutient la signature d'un ALE avec les alliés d'Amérique centrale

Son séjour à San José à l'occasion de l'investiture du président costaricien Óscar Arias a donné la possibilité à Chen Shui-bian de s'entretenir avec plusieurs présidents d'Etats alliés en Amérique centrale et de discuter avec eux de la possibilité d'élaborer des accords de libre échange (ALE) bilatéraux. Le président de la République s'est entretenu avec Óscar Berger, son homologue du Guatemala, un pays avec lequel une lettre d'intention en vue de la création d'un ALE a été signée en septembre. Chen Shui-bian a également eu des discussions avec le président par intérim d'Haïti, Boniface Alexandre, avec le président du Nicaragua, Enrique Bolaños, avec celui du Salva dor, Elías Antonio Saca, et avec celui du Panama, Martín Torrijos. Le Panama est déjà lié à Taiwan par un ALE. Chen Shui-bian a invité Elías Antonio Saca à venir en personne signer un ALE à Taipei. Cet accord, a-t-il indiqué, permettrait de faire avancer le projet de développement du centre de formation professionnelle que Taipei se propose de subventionner dans ce pays grâce à une enveloppe de 8 millions de dollars américains. Chen Shui-bian a par ailleurs exprimé sa satisfaction quant au succès du projet Rong Bang qu'il a initié l'année dernière, lors de son dernier voyage en Amérique latine, et qui consiste à in citer les entrepreneurs taiwanais à s'établir dans la zone. Ce projet financé par Taipei à hauteur de 250 millions de dollars américains a pour objectif sous-jacent de contrer l'offensive diplomatique de la Chine dans la région.

Taipei condamne les pressions de la Chine contre Haïti

Dans un communiqué publié le soir du 29 avril, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé les intimidations dont la Chine use contre Haïti, cet Etat des Antilles ayant dû renoncer à recevoir le Premier ministre. Su Tseng-chang [蘇貞昌] aurait dû se rendre à Haïti le 14 mai, comme représentant du chef de l'Etat, Chen Shui-bian, à l'occasion de l'investiture de René Préval, le nouveau président de la République d'Haïti, puisque Taipei et Port-au-Prince entretiennent des relations diplomatiques de longue date. Or, l'Organisation des nations unies ayant envoyé en Haïti une force de maintien de la paix qui joue sur place un rôle important, la Chine a menacé, en usant de sa position de membre permanent au Conseil de sécurité, de faire annuler cette mission internationale à laquelle elle participe si Su Tseng-chang était accueilli à Port-au-Prince. Sous la pression de Pékin, René Préval a donc demandé à Taiwan d'envoyer une personnalité de rang inférieur pour son investiture. Le président haïtien a toutefois réaffirmé la solidité des liens diplomatiques qui unissent son pays à Taiwan. Le ministère des Affaires étrangères a exprimé ici son vif mécontentement vis-à-vis de la Chine et de ses pressions sur Haïti, mais a, pour le bien des relations avec Port-au-Prince, désigné un autre émissaire.

La Conférence des chaînes publiques prône le multiculturalisme

Le 8 mai s'est tenue à Taipei la Conférence internationale des télévisions publiques (INPUT) 2006. Sur le thème du multiculturalisme, elle a réuni 25 participants venus de 18 pays qui se sont engagés à soutenir la diversité culturelle. Cette conférence a pour but de faciliter le rapprochement entre les dirigeants de différentes chaînes publiques du monde dans un esprit d'ouverture. Louis Chen [陳春山], président de la chaîne taiwanaise Public Television Service (PTS) qui organisait l'événement, a rappelé à ses interlocuteurs que celle-ci prenait en compte dans ses programmes les expressions culturelles des 4 principaux groupes ethniques insulaires - les Taiwanais, les Hakka, les continentaux et les aborigènes -, mais aussi d'un 5e groupe qui émerge, celui des « nouveaux immigrants » tels que les conjoints étrangers. Entre autres interventions, Jean-Bernard Munch, de la Radio-Télévision suisse, a présenté les programmes suisses qui sont diffusés dans les 4 langues officielles de la Confédération, tandis que Dali Mpofu, directeur exécutif de South African Broadcasting Corp., a insisté lui aussi sur la diversité linguistique dans son pays où coexistent pas moins de 11 langues reconnues. A l'ère où les horizons se rapprochent et les communications sont instantanées, les chaînes publiques ont la responsabilité d'informer et d'éduquer en faisant mieux comprendre, a dit Judy Tam, vice-présidente de la chaîne américaine Independent Television Service.

Le DPP en phase d'introspection

Confronté à une forte perte de vitesse dans les sondages, le Parti démocrate-progressiste (DPP) au pouvoir s'est réuni en conférence le 7 mai pour deviser une stratégie de bataille à l'approche d'une importante échéance électorale, celle qui aura lieu en décembre dans les municipalités spéciales de Taipei et de Kaohsiung. Lors de cette réunion qui s'est poursuivie toute la journée sous l'égide de la vice-présidente de la République Annette Lu [呂秀蓮], du président du DPP Yu Shyi-kun [游錫堃] et du Premier ministre Su Tseng-chang, deux éléments ont été identifiés comme principales causes à la crise de popularité actuelle : la controverse fortement médiatisée au cur de laquelle s'est trouvée prise la famille du chef de l'Etat ces derniers temps et l'absence de candidat clairement déclaré pour représenter le DPP à Taipei. La conférence s'est concentrée sur trois thèmes : les valeurs fondamentales du DPP et son image publique, le développement des structures du parti aux niveaux central et local, ainsi que le système de sélection interne des candidats aux scrutins locaux ou nationaux.

Taiwan a besoin de davantage de « raconteurs d'histoire », dit Ang Lee

Invité à prendre la parole le 4 mai à l'hôtel Grand Formosa Regent, à Taipei, lors d'une table ronde organisée par le ministère de l'Information, Ang Lee a expliqué que le cinéma taiwanais ne manque pas de talents ou d'argent, ni de compétences techniques ou marketing, mais que ce qui fait défaut ici, ce sont les gens capables de raconter de belles histoires. Le cinéaste taiwanais, qui a remporté trois oscars cette année, ainsi qu'une avalanche de prix internationaux pour sa dernière œuvre, Le secret de Brokeback Mountain, a expliqué qu'il avait très envie de tourner davantage de films parlant de sa culture d'origine, mais que les scénarios intéressants étaient difficiles à trouver. Dans le monde chinois, a-t-il encore dit, c'est à Taiwan qu'on trouve l'environnement le plus libre et le plus dynamique en termes de créativité ; et les Taiwanais adorent le cinéma. Mais il est difficile de dire combien de temps l'île conservera ces avantages. C'est aux professionnels du secteur qu'il appartient de trouver le moyen de sortir de la crise, a-t-il dit, et non pas aux pouvoirs publics. En revanche, a-t-il poursuivi, l'aide de ces derniers est nécessaire par exemple pour encourager les entreprises à financer les projets cinématographiques.

La porte de l'OMS toujours fermée à Taiwan

La 10e tentative de Taiwan pour intégrer l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a échoué, le statut d'observateur que réclame l'île n'ayant pas été porté à l'agenda des discussions de l'assemblée plénière annuelle qui a démarré le 22 mai à Genève, en Suisse. Après une heure de débats, le comité général de l'Assemblée mondiale de la santé a décidé de ne pas inclure la candidature de Taiwan à l'ordre du jour, malgré les interventions de la Gambie et du Belize en sa faveur : Cuba et la Chine s'y sont en effet opposées. Puis, au cours de la seconde séance plénière de la commission, deux autres alliés de Taiwan, le Malawi et le Palau, ont eux aussi pris le parti de l'île. Là encore, la Chine a exprimé son opposition, suivie par le Pakistan. Interrogé par des journalistes taiwanais à la sortie du bâtiment où se tenait l'assemblée, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies à Genève, Sha Zukang [沙祖康], a pourtant affirmé que la Chine « se sent très concernée par la santé des [Taiwanais]. C'est absolument sûr. » Au dehors, des membres de la communauté taiwanaise résidant en Europe s'étaient réunis pour protester contre l'exclusion de Taiwan. « Plus la Chine s'oppose à nous, plus cela nous motive dans notre lutte pour intégrer l'OMS », a pour sa part commenté Wu Shu-min [吳樹民], le président de la Fondation de l'alliance des professionnels de la santé - une ONG taiwanaise -, qui participait à Genève aux manifestations de soutien à la candidature de Taiwan. La République de Chine a été exclue de l'OMS en 1972, six mois après s'être retirée des Nations unies, le siège chinois qu'elle occupait ayant été donné à la république populaire de Chine.


VITE, VITE...

AMS : la FIJ critique l'exclusion des journalistes taiwanais

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a adressé le 10 mai une lettre de protestation à Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, concernant l'interdiction onusienne faite aux journalistes taiwanais de couvrir l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) le mois dernier à Genève. Dans cette missive, l'FIJ a demandé à l'Onu de revoir sa politique qui ne repose pas, estime la fédération, sur des résolutions explicites de l'assemblée générale des Nations unies. « Il est impossible de ne pas conclure que cette politique est une discrimination à l'encontre de journalistes indépendants et professionnels et qu'elle n'a pas sa place dans une institution mondiale qui prône la liberté d'expression et l'indépendance du journalisme », a écrit la FIJ.

Une nouvelle loi sur le stockage des déchets nucléaires

Le Yuan législatif a voté le 28 avril une loi selon laquelle les nouveaux sites de stockage des déchets nucléaires faiblement radioactifs ne pourront plus être choisis sans que les populations vivant à proximité n'aient donné au préalable leur accord par référendum.

L'adoption de ce texte va faciliter le combat d'une partie des habitants de Lanyu contre le stockage temporaire sur place de près d'une centaine de milliers de fûts de déchets faiblement radioactifs. Les quelques milliers d'habitants de cette petite île située au sud-est de Taiwan pourront être consultés par référendum, mais il n'est pas sûr que les opposants au stockage l'emportent. En effet, ces derniers, très militants, ne seraient qu'une minorité, une bonne partie de la population locale appréciant aussi les avantages qu'elle tire de cette situation, notamment sous la forme d'électricité gratuite et de diverses autres compensations. Depuis que la première centrale nucléaire insulaire est entrée en service en 1977, Lanyu est le seul site de stockage dont dispose Taiwan pour les déchets faiblement radioactifs. Trois centrales sont actuellement en exploitation dans l'île, une 4e est en construction.

Les étudiants de Hongkong et de Macao plus nombreux à Taiwan

Un nombre croissant de jeunes de Hongkong et de Macao viennent à Taiwan y poursuivre des études, en dépit des efforts de la Chine pour les attirer là-bas, a constaté un responsable au ministère des Affaires continentales. Pas moins de 1 478 étudiants venus de Macao ont demandé à s'inscrire dans un établissement d'enseignement supérieur insulaire cette année, contre 1 295 l'an dernier, et ce sont 351 étudiants hongkongais qui ont fait la même demande, contre 314 l'an dernier. Il attribue la popularité des études dans l'île parmi les jeunes des deux anciennes colonies européennes à des frais scolaires réduits, à de meilleurs équipements et installations universitaires, à la liberté dans le choix des études et à la diversité des programmes proposés.

Des laboratoires qualifiés pour tester les marchandises à des tination de l'union européenne

Vingt et un laboratoires taiwanais sont habilités pour vérifier les équipements et les composants électriques et électroniques avant leur expédition vers les pays de l'Union européenne (UE). Ce dispositif permettra aux industriels taiwanais de certifier la conformité de leurs produits aux nouvelles normes européennes concernant la protection de l'environnement qui entreront en vigueur le 1er juillet prochain. Celles-ci stipulent notamment que les équipements électriques et électroniques contenant du plomb, du mercure, du cadmium, du chrome hexavalent, des diphényles polybromés et de l'éther de diphényle polybromé ne pourront plus être importés dans l'UE.

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