29/06/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Une autre façon de voir l'argent

01/01/2000

L'homme d'affaires londonien avait déjà passé une heure dans les bureaux d'une des plus vieilles banques de Taïwan, à attendre qu'un adjoint du directeur vienne à bout d'une liste interminable de formalités, pour une transaction qui en Europe ou aux Etats-Unis aurait pris cinq minutes. Alignés en rangs d'oignons, des employés de banque dont la seule tâche semblait être d'apposer des petits sceaux rouges sur des piles de documents, s'aidaient parfois d'un boulier pour vérifier une addition. Soudain, la coupe fut pleine: faisant un geste de la main vers les employés, l'homme d'affaires exaspéré se tourna vers son associé taïwanais et s'exclama: «Si n'importe lequel de ces gens mourait, qu'en saurions-nous?»

Il fut un temps où les banques étrangères, observant la bataille qui faisait rage entre les banques locales, se posaient la même question. Vu de San Francisco ou de Francfort, il semblait aussi enfantin de lancer une opération financière à Taïwan que d'abattre une vache dans un couloir Mais quand ils débarquaient à Taïpei, les visiteurs s'apercevaient que tout n'était pas aussi simple qu'ils se l'étaient imaginé.

Certaines grandes banques étrangères sont toutefois présentes ici depuis suffisamment longtemps pour avoir acquis une solide expérience du marché bancaire local. La branche de Taïpei de la Dai-Ichi Kangyo Bank a célébré son quarantième anniversaire il y a peu. C'est en août 1959 que cette banque nippone ouvrit sa première agence taïwanaise, dans des locaux bien plus exigus que ceux dont elle dispose aujourd'hui. L'agence était la première « banque d'outre-mer » à s'installer à Taïwan, l'expression désignant dans la législation bancaire locale une banque fondée et enregistrée dans un pays étranger, dont la succursale taïwanaise est reconnue par le gouvernement de la République de Chine.

En ces temps reculés, quelle que soit leur taille, les banques d'outre-mer se limitaient à un seul type d'opération, capital il est vrai : le change de devises. « Le commerce extérieur était en phase de décollage, et les fournisseurs, à l'étranger, n'étaient pas encore disposés à accepter des lettres de crédit émises par des banques taïwanaises », explique Gary Tseng, adjoint au directeur général du bureau des Affaires monétaires (BOMA), au ministère des Finances. « Lorsque les banques locales ne pouvaient fournir aux entreprises les devises dont elles avaient besoin, nous étions obligés de nous tourner vers les banques étrangères. »

Avec leurs réseaux internationaux bien établis et leur accès direct aux devises étrangères, les banques d'outre-mer comblaient un vide. Pour s'assurer qu'elles ne sortent pas des limites de leur étroite juridiction, le gouvernement leur imposa un certain nombre de restrictions : par exemple, leurs comptes de dépôts et leurs services de prêts en devise locale étaient plafonnés. Mais quand les banques locales eurent atteint une matura tion suffisante pour que leurs lettres de crédit fussent acceptées à l'étranger, ces barrières furent progressivement retirées.

De profonds changements sont finalement intervenus en 1989 avec la révision de la Loi bancaire, qui donna enfin la possibilité aux banques étrangères de ratisser une partie des capitaux thésaurisés en proposant des comptes-épargne à leurs clients. La législation fut amendée à nouveau en 1992, pour leur ouvrir le marché des fonds communs de placement. «Dans la pratique, c'est comme si on leur avait accordé la citoyenneté de la République de Chine, dit M. Tseng.

Depuis lors, les banques d'outre-mer peuvent se livrer exactement aux mêmes opérations que les banques locales. »

Cette libéralisation a disposé de nombreuses banques étrangères à s'établir ici. Fin 1998, Taïwan hébergeait quarante-cinq établissements financiers étrangers, qui se partageaient quelque soixante-dix agences. Ces banques étrangères diffèrent sensiblement par l'étendue de leurs activités : certaines ont une agence seulement et ne comptent qu'une poignée de salariés, alors que d'autres disposent d'une dizaine d'agences et emploient des centaines de personnes.

Ces banques ont peut-être obtenu un « passeport » de la République de Chine, mais l'essentiel de leurs activités reste le change de devises à l'intention des sociétés, et dans certains cas il s'agit même de leur unique activité. Peter Baumann, directeur pour Taïwan de l'américaine Citibank présente depuis 1964 explique que l'expansion des services financiers est pour une large part conditionnée par les attentes de la clientèle : si une banque se lance dans une nouvelle sphère d'activités, c'est en général parce que ses clients demandent des services particuliers. De nos jours, étant donné le nombre considérable de sociétés qui demandent des informations financières fiables sur Taïwan, il n'est guère surprenant de voir les banquiers leur emboîter le pas. «Un grand nombre des sociétés avec lesquelles nous travaillons se sont considérablement agrandies, précise M. Baumann. Et pour elles, Taïwan est le théâtre d'intenses opérations d'investissement.»


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La question de la satisfaction de la clientèle mise à part, les banques étrangères ont du mal à résister à la tentation de travailler dans une région qui répresente tout de même la dix-huitième économie mondiale. «Nous considérons que Taïwan est une économie qui continuera de croître, poursuit le banquier américain. Le marché local nous ouvre de nombreuses opportunités que nous ne voyons pas dans d'autres pays dans la mesure où ici, nous pouvons proposer n'importe lequel de nos produits financiers.» En clair, les acteurs du secteur n'hésitent plus à monter au créneau, et les résultats sont saisissants. Entre 1988 et 1998, pour l'ensemble des banques étrangères, les prêts émis sont passés de 137 à 385 milliards de TWD (de 4,3 à 12 milliards d'USD); les investissements de portefeuille, de 9 à 80 milliards de TWD (de 281,2 millions à 2,5 milliards d'USD) ; les comptes de dépôts, de 52 milliards au chiffre renversant de 359 milliards de TWD (de 1,6 à 11,2 milliards d'USD) ; et le total des actifs de 246 à plus de 873 milliards de TWD (de 7,7 à 27,3 milliards d'USD).

Les banques d'outre-mer jouissent de tous les avantages de la déréglementation dont le secteur bancaire local a récemment fait l'objet. Grâce à l'expérience qu'elles ont acquise à l'international, elles rencontrent donc désormais peu de difficultés pour ouvrir de nouvelles agences à Taïwan. Le seul obstacle qui subsiste, si elles veulent élargir leur clientèle, provient des caractéristiques du marché des transactions en nouveaux dollars de Taïwan. Dans ce domaine, une banque étrangère doit se mesurer non seulement aux autres établissements financiers étrangers, mais aussi avec quelque 46 banques locales, qui comptent plus de 2000 agences en tout, environ 1500 bureaux de poste proposant des services de comptes de particuliers et d'épargne, et une multitude d'établissements tels que les coopératives de crédit, les caisses de crédit alliées à certaines associations d'agriculteurs ou de pêcheurs, sans oublier les services proposés par les prêteurs sur gages les mieux organisés. La nature humaine étant ce qu'elle est, le Taïwanais moyen préfère avoir affaire avec l'organisme de crédit le plus proche, plutôt que de braver les embouteillages du centre-ville pour se rendre dans une banque étrangère Un réseau d'agences étendu signifie, pour les banques locales, une clientèle plus large, et donc plus de transactions dans la monnaie locale. Le volume considérable de ces transactions fait qu'elles peuvent acheter des nouveaux dollars de Taïwan à meilleur coût, ce qui leur permet de proposer des emprunts à des taux plus intéressants dans la monnaie locale.

Les banques étrangères doivent donc offrir quelque chose de plus si elles veulent se bâtir une clientèle taïwanaise, et ce quelque chose, M. Baumann en est persuadé, c'est la qualité de service. «C'est avec cela que nous débutons : nous offrons la qualité [de service] à nos clients. Qui que vous soyez, quand vous vendez quelque chose, que ce soit à un particulier ou à une société, vous devez être capable de démontrer à votre client la valeur de ce qu'il achète. »

L'une des méthodes possibles consiste à proposer des produits financiers innovants et ultra -perfectionnés. On doit en effet aux banques étrangères un certain nombre d'idées nouvelles, à commencer par les cartes de crédit. Jusqu'à ce que les banques étrangères s'implantent sur le marché local, les Taïwanais n'avaient guère qu'une option : la Carte de crédit nationale, plus connue sous le nom de « carte Fleur de prunier » , qui était acceptée partout à travers l'île mais hélas nulle part ailleurs. Cette carte, qui avait était lancée en 1984 sous la forme d'une carte de paiement, évolua en carte de crédit quatre ans plus tard. Les banques étrangères sont ensuite entrées dans le jeu : il y a aujourd'hui environ 11,5 millions de cartes de crédit en circulation à Taïwan, pour beaucoup émises par des banques locales, mais moins de 400 000 d'entre elles arborent désormais la fleur de prunier.

Disponibles aussi désormais, les fonds communs de placement, les services de gestion de portefeuilles, les swaps de taux, les options de change ou encore les contrats à terme de change de devises, pour ne citer que quelques exemples. Les banques locales ont fait preuve de toute l'intuition dont sont capables les sociétés taïwanaises, adoptant ces nouveaux services, les adaptant, pour finalement les vendre comme des petits pains. Sociétés et particuliers ont vite pris le pli. Mais si les banques taïwanaises continuent à faire l'essentiel de leurs profits sur les commissions et les intérêts, les banques étrangères quant à elles tirent une grande partie de leurs bénéfices de la commercialisation de nouveaux produits financiers. Aujourd'hui, lorsqu'il s'agit d'argent, explique M. Baumann, l'accent n'est plus mis sur le moyen de s'en procurer, mais plutôt sur la meilleure façon de l'investir. Les nombreux instruments et services financiers proposés par les banques étrangères s'avèrent irrésistibles, et l'on s'attend à ce que Taïwan, île d'emprunteurs, finisse par devenir une nation d'investisseurs.

La nouveauté de ces produits financiers est toute relative : disons plutôt qu'ils n'ont été introduits qu'assez récemment à Taïwan. S'ils ont été autorisés, c'est que la situation économique et l'évolution du marché financier le permettaient. C'est aussi que l'on attendait des banques étrangères qu'elles apportent à Taïwan des recettes éprouvées. Selon Gary Tseng, la contribution majeure des banques étrangères est d'avoir importé ces produits financiers, accompagnés des compétences nécessaires. Le résultat? Les clients ont maintenant le choix entre une grande variété de services financiers, et les banques locales ont la possibilité de prendre le virage serré il vrai vers de nouveaux profits.

Aux nouveaux produits sont souvent assorties de nouvelles stratégies marketing. Ici, les banques d'outremer montrent une agressivité remarquable. Au lieu d'attendre les bras croisés que les clients passent le seuil de leurs agences, il leur arrive par exemple d'inviter des clients potentiels à des séminaires lors desquels les nouveaux produits leur sont présentés. Pour les gros clients, ces séminaires se font parfois dans le cadre de voyages à l'étranger, tous frais payés.

Les banques étrangères ont également apporté avec elles des façons radicalement différentes de travailler, qui leur ont donné le moyen de percer dans des domaines qui étaient jusque-là les chasses gardées des banques locales. Prenons les prêts en monnaie locale : à l'exception des petits prêts à la consommation et de quelques autres cas particuliers, les banques locales ne prêtent pas sans garantie. Les banques d'outre-mer en revanche sont beaucoup plus flexibles. Elles se fixent moins sur les problèmes de sécurité du crédit, et plus sur les éléments tels que les taux d'intérêt, les performances passées de l'entreprise et la tendance générale dans le secteur d'activités de l'emprunteur. «Bien sûr, une banque s'expose à des risques plus importants quand elle prête sans garantie, admet Matt Chuang, qui au cours des sept dernières années a travaillé pour des banques locales et étrangères. Mais si l'on prend les choses sous un angle différent, une banque qui réussit dans ce genre d'activités à hauts riques démontre qu'elle est performante, a des capacités de recher che excellentes, comprend le marché, et sait gérer les risques. Tout cela renforce la confiance des clients. »

La plupart des banques locales, en revanche, n'ont pas le savoir-faire nécessaire à une bonne gestion du risque, et M. Chuang pense que c'est probablement ce facteur, avant tous les autres, qui fait la différence de méthode entre les banques locales et les banques étrangères. « Une banque locale doit appliquer les stratégies décidées par son directeur général, ou peut-être même par un directeur d'agence, et chacun a sa stratégie. Alors que les banques étrangères suivent ici une stratégie mondiale ou régionale élaborée par le groupe, et ce, quelle que soit la personne qui dirige l'agence à Taïwan. »

Aussi bonnes que soient les stratégies, et aussi nouveaux que soient les produits, il faut quand même un personnel recruté localement pour mettre en place les premières et commercialiser les seconds. La législation du travail offre la même protection aux employés, qu'ils travaillent pour une banque locale ou étrangère. La différence, remarque M. Chuang, est que les banques étrangères offrent à leurs employés des salaires plus élevés et plus d'avantages. Toutefois, à en juger par la rapidité des rotations de personnel, la perspective de travailler jusqu'à la retraite pour un organisme de crédit étranger en effraie plus d'un. Selon une expression consacrée, un emploi dans une banque locale est en revanche considéré comme «un bol de riz en or» en fer à tout le moins. C'est un emploi stable, relativement peu stressant et correctement rémunéré : voilà qui explique pourquoi les employés de banque préfèrent débuter dans une banque locale et y faire carrière. Par contraste, les employés des banques étrangères ont tendance à avoir la bougeotte et à changer d'employeur tous les deux ans.


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Comment expliquer ce phénomène? M. Chuang, faisant appel à sa propre expérience et à celle de ses collègues, évoque le stress et l'esprit de compétition qui règnent dans les banques étrangères. L'autre facteur qui lui vient à l'esprit est la façon dont l'employeur élabore ses objectifs. Les banques d'outre-mer sont très pointilleuses sur les budgets une nécessité si elles veulent atteindre les objectifs mondiaux fixés par le groupe et elles tablent sur l'hypothèse que les employés seront capables de réaliser certaines tâches dans un intervalle donné. L'exercice a plusieurs raisons d'être: il améliore l'efficacité du personnel, permet aux cadres dirigeants d'identifier les sources de difficultés et facilite l'évaluation des performances de chacun. «Dans les banques locales, les promotions se font plutôt à l'ancienneté, remarque M.Chuang, alors que les banques étrangères ont pour leur part tendance à promouvoir les employés selon leurs performances, d'où cette atmosphère de compétitivité et de grand stress. Ce sont des éléments qui peuvent contribuer à l'expansion d'une banque, mais que l'on n'a pas forcément envie de supporter tout au long d'une carrière. »

Les incessants mouvements de personnel ne semblent pas perturber outre mesure les banques étrangères. « Nous avons un environnement de travail différent, dans lequel les plus compétents se retrouvent sur la voie royale pour une promotion, avance M. Baumann. Et d'un point de vue gestionnaire, cela nous permet également de nous débarrasser de ceux qui ne font pas leurs preuves. » Pour les plus optimistes, la cadence infernale des changements de personnel signifie aussi que les banques étrangères forment en réalité bien plus de professionnels que leurs concurrentes taïwanaises. Un emploi dans une banque étrangère est souvent considéré comme un investissement plutôt que comme un objectif de carrière, explique Matt Chuang. Ceux qui consacrent beaucoup d'efforts à l'apprentissage des ficelles du métier dans une banque étrangère récupèrent leur mise en utilisant leurs nouvelles compétences pour trouver un emploi stable dans une banque locale, une société privée ou une administration. Il en est même qui, une fois cette formation acquise, se consacrent à la fructification de leurs propres investissements plutôt que de chercher un nouvel emploi salarié.

Voilà donc une situation dans laquelle tout le monde a quelque chose à gagner : les banques étrangères sont prospères; les banques locales peuvent piocher dans une vaste réserve de personnel compétent, et compter sur un noyau dur de clients préférant, pour une raison ou une autre, ne pas confier leurs opérations financières à une banque étrangère; et les employés de banque ont le choix entre un emploi stable et la banque haut de gamme.

Tout serait-il pour le mieux dans le meilleur des mondes? Le hic, c'est que les stratégies et les politiques décidées au niveau du groupe empêchent parfois les banques étrangères de développer tout leur potentiel. Gary Tseng cite le cas de l'exploration du marché des cartes de crédit par la Bank of America. « Ils voulaient devenir le numéro un à Taïwan, dit-il. Quand ils ont compris qu'ils n'y parviendraient pas, comme leur stratégie ne leur permettait pas de se contenter de la deuxième ou de la troisième place, ils ont cédé l'ensemble de leurs opérations de cartes de crédit à la branche taïwanaise de la banque ABN-AMRO. Les retraits stratégiques de ce genre n'ont souvent rien à voir avec la situation locale : ils dépendent plutôt de facteurs extérieurs. »

Les entreprises étrangères se plaignent parfois des inégalités auxquelles elles sont confrontées face à leurs concurrents taïwanais. Qu'en est-il dans le secteur bancaire? « Tout le monde dit que Taïwan est un marché protégé, avec des tas de contrôles sur ce qu'on peut ou ne peut pas faire, mais en réalité c'est un environnement très ouvert, affirme M.Baumann. Pour quelqu'un qui veut monter une affaire ici, le marché offre de nombreuses opportunités. Nous considérons que c'est un espace d'investissement très attractif, pour les sociétés financières comme pour les particuliers. »

Gary Tseng serait sans aucun doute d'accord sur ce point. « Le gouvernement accordait autrefois une certaine protection aux banques locales, se souvient-il, mais aujourd'hui nous pensons qu'elles sont suffisamment matures pour se passer de cette protection. L'objectif actuel est simplement d'offrir aux clients les meilleurs produits et services financiers existants. »

Dans son dernier communiqué, le Comité bancaire de l'ECCT (European Council of Commerce and Trade), faisait lui aussi l'éloge du secteur, soulignant sa grande capacité d'innovation, sa transparence en matière de créances douteuses et de provisions pour celles-ci, l'étroite surveillance des risques informatiques liés au bogue de l'an 2000, ainsi que la qualité de l'audit interne et des communications avec les pouvoirs publics.

Les banques étrangères ont bien quelques récriminations à formuler, mais elles ont surtout des suggestions à faire. Parmi les plus fréquemment évoquées, maintenant que les participations étrangères dans les banques locales sont autorisées à hauteur de 50%, une mesure fort attendue citons l'accélération des procédures d'approbation des nouveaux produits financiers et une nouvelle réduction du ratio des réserves obligatoires. Toutes les suggestions ne sont pas adoptées immédiatement, mais elles sont écoutées avec une grande atten tion, d'autant que l'échéance de l'entrée à l'OMC approche et que l'expertise des banquiers étrangers est reconnue à sa juste valeur. Ils savent en particulier reconnaître le meilleur moment pour introduire des produits ou des services spécifiques.

Ces vingt dernières années, Taïwan a adopté quantité d'idées venues d'ailleurs, et pas seulement dans le secteur bancaire. Certains disent qu'en achetant un hamburger chez MacDonald's, c'est en réalité dans toute une culture alimentaire que l'on mord, ou que de choisir un sofa chez IKEA revient à acquérir un nouveau style de vie sans couture Lorsque le consommateur taïwanais d'aujourd'hui pénètre dans une banque étrangère, peut-être que ce qu'il recherche n'est pas tant le dernier instrument financier qu'une toute nouvelle façon de considérer le contenu de son portefeuille.

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