05/05/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

L'Europe, un partenaire qui monte

01/11/2002
Les représentations commerciales européennes dans l’île organisent régulièrement des séminaires pour faire circuler l’information.(Aimable crédit de la mission économique française)

Il y a une vingtaine d’années, les commerçants taiwanais partaient à la conquête de l’Europe, une valise à la main. Maintenant, l’Europe est l’un des premiers partenaires de Taiwan en termes de commerce, d’investissement et d’échanges technologiques

On peut faire remonter les premiers liens économiques entre Taiwan et l’Europe au XVIIe siècle, lorsque les Hollandais ont établi un comptoir dans le sud de l’île et y ont maintenu leur présence pendant une quarantaine d’années. Aujourd’hui, presque tous les pays européens ont une représentation commerciale dans l’île, le Portugal se préparant à ouvrir la sienne prochainement, les obstacles liés à Macao ayant disparu avec la rétrocession de la colonie à la Chine continentale en 1999. L’Union européenne s’apprêterait à faire de même, après une longue attente. Si ces bureaux disposent en général d’effectifs modestes - une vingtaine de personnes en moyenne -, ils ont en revanche une liste de priorités et demeurent très actifs sur place.

Afin de renforcer les échanges avec l’Europe, le ministère de l’Economie a entrepris il y a cinq ans d’y envoyer chaque été des missions commerciales. En juin dernier, le ministre de l’Economie en personne y a dirigé une délégation de 37 membres qui s’est arrêtée en Allemagne, en Espagne et en Grande-Bretagne. Un important accord de coopération commerciale a été notamment conclu en Allemagne, permettant de sceller plusieurs alliances stratégiques et joint-ventures. « Le ministre de l’Economie [taiwanais] se rendait en Allemagne pour la deuxième fois en deux ans », souligne Axel Bartkus, directeur du German Trade Office de Taipei, créé en 1981. Le responsable allemand estime que cet engouement est le résultat d’un flux croissant d’échanges. De fait, l’Allemagne est le premier partenaire européen de Taiwan depuis plus de vingt ans.

Le commerce avec l’Europe s’est élevé à 8,9 milliards d’EUR en 2001, reculant de 1,3 milliard d’EUR par rapport à 2000 mais se situant au même niveau qu’en 1999. Les principales exportations allemandes vers Taiwan sont constituées de machines, d’électronique, de voitures haut de gamme, d’équipements de transport, de matériaux de construction, de produits chimiques et d’un nombre croissant de produits de consommation de qualité. On recense 246 grands projets d’investissements allemands à Taiwan pour une valeur totale de 765 millions d’EUR, ce qui représente 2% du montant total des investissements étrangers effectués dans l’île. En sens inverse, 101 projets taiwanais ont permis d’investir 111 millions d’EUR en Allemagne. Environ 200 entreprises allemandes sont installées ici et le même nombre d’entreprises de Taiwan est représenté en Allemagne.

L’Allemagne constitue une source de technologie de premier ordre au moment où l’île entreprend un vaste mouvement de restructuration, réorientant ses industries vers des technologies dernier cri. « Taiwan est depuis plusieurs années le premier partenaire de l’Allemagne en Asie », continue Axel Barktus qui trouve la structure industrielle à Taiwan comparable à celle de l’Allemagne, en raison du grand nombre de PME chez l’une et chez l’autre. « Cette similitude au niveau des entreprises facilite les coopérations éventuelles, assure-t-il, non seulement sur leurs marchés respectifs mais aussi pour exploiter ensemble d’autres marchés. »

Le défi pour la représentation commerciale allemande est de continuellement développer de nouveaux services, afin de suivre les adaptations de Taiwan aux évolutions économiques et technologiques dans le monde. L’accent a été mis récemment sur la promotion du tourisme et de la formation continue des personnels des sociétés allemandes ou taiwanaises. Axel Barktus note en outre que les universités allemandes tentent d’attirer les étudiants taiwanais avec des programmes adaptés en anglais.

Ce sont des programmes très similaires que les Pays-Bas ont lancé pour séduire eux aussi les étudiants de l’île. « Nous espérons voir leur nombre passer de 100 par an actuellement à 200 ou 250 dans un futur proche », explique Siebe Schuur, le directeur en poste jusqu’à l’été dernier au Netherlands Trade and Investment Office. « Si ces étudiants sont satisfaits de ce que nous leur avons offert, ils deviendront notre meilleur investissement à Taiwan. Un jour, lorsqu’ils chercheront des contacts d’affaires, ils se souviendront de la Hollande. » Les Pays-Bas sont le deuxième partenaire de Taiwan en Europe, avec un volume d’échanges de 7 milliards d’USD en 2000, en recul à 5,8 milliards d’USD l’année dernière en raison du marasme international.

Les importations en provenance des Pays-Bas sont surtout constituées d’appareillages et d’équipements électriques, d’instruments optiques et médicaux. Taiwan était en 2000 le premier débouché en Asie pour les exportations néerlandaises, dépassant même Hongkong et la Chine ensemble. La société néerlandaise ASML fournit à elle seule plus de la moitié de ce flux sous la forme d’équipements pour l’industrie des semi-conducteurs. Un autre groupe, Philips, est un des plus gros investisseurs dans l’île depuis qu’il y a ouvert sa première usine dans le sud de l’île, à Kaohsiung, en 1966. Le géant néerlandais de l’électronique, qui possède entre autres le quart du capital de Taiwan Semiconductor Manufacturing Corp. (TSMC), a graduellement augmenté la sophistication de ses opérations ici en même temps que Taiwan progressait sur le plan technologique.

Siebe Schuur voit de réelles opportunités dans le renforcement des activités tertiaires à Taiwan, aussi longtemps que les pouvoirs publics n’interviendront pas dans ce secteur. Il souhaite en tout cas que l’embauche hors de l’île de personnels qualifiés soit simplifiée : il est particulièrement difficile de faire venir du personnel de Chine, souligne-t-il, assurant qu’il ne faut pas craindre la concurrence, même si le chômage augmente.

Le troisième débouché de Taiwan en Europe est le Royaume-Uni. Dans l’autre sens, Taiwan constitue le 34e marché à l’export de ce pays et sa 18e source d’importation. La gamme des importations britanniques dans l’île est large : produits chimiques, machines, whiskies, de nombreux biens de consommation. Au cours des dernières années, les marques britanniques telles que B&Q, Tesco, Boots, MFI, Dunhill ou Body Shop ont remporté un franc succès commercial ici. B&Q s’est taillé un petit empire en prenant le contrôle de 25% du marché du bricolage et de l’outillage, par le biais de ses quatorze grandes surfaces dans toute l’île.

Le British Trade and Cultural Office (BTCO) que dirige David Coates contribue à organiser chaque année le Conseil d’affaires Taiwan-Grande-Bretagne qui réunit des professionnels des deux pays afin de leur fournir l’occasion de se rencontrer et de former des partenariats. Le BTCO parraine aussi des séminaires, des symposiums sur des questions d’actualité, soutient la promotion aussi bien des produits que des universités britanniques, organise des échanges de visites ou conduit des études de marché afin d’identifier les opportunités commerciales. Parmi les secteurs les plus porteurs, selon ses recherches, figurent les appareillages de tout type, la mode, les produits multimédia, l’électronique, l’informatique, les grands contrats d’infrastructures, l’éducation et la formation continue, la protection de l’environnement et les industries de services.

« Taiwan attire l’attention du Royaume-Uni spécialement dans le domaine de la coopération technologique », assure David Coates. Lorsque Lord Sainsbury, le ministre britannique des Sciences et de l’Innovation, a visité plusieurs centres de recherche taiwanais en mars pour mettre en valeur l’expertise anglaise dans les sciences et les technologies, il a participé à la signature d’un protocole d’accord entre la commission d’Etat des Sciences, de Taiwan, et le Conseil sur la recherche en ingénierie et en sciences physiques, de Grande-Bretagne. Ce mémorandum contribue à resserrer la coopération bilatérale dans la bio-informatique et la nanotechnologie.

L’une des missions du BTCO consiste aussi à inciter les Taiwanais à investir au Royaume-Uni. A ce titre, un service consacré au rapprochement dans les sciences et technologies a été créé il y a trois ans pour exploiter les éventuelles possibilités de partenariat ou d’alliances stratégiques dans ces domaines particuliers. Le BTCO affirme que 70% des investissements réalisés en Europe par des Taiwanais, en termes de nombre de sociétés, sont effectués au Royaume-Uni - 28 usines et plus de 150 sociétés ont ainsi été établies, la plupart dans l’informatique et l’électronique. L’une des raisons essentielles derrière la popularité de cette destination est l’anglais, une langue avec laquelle les gens d’affaires insulaires sont à l’aise, en tout cas plus qu’avec n’importe quelle autre langue européenne.

David Coates pense que l’environnement d’affaires dans l’île pourrait être amélioré, avec plus de transparence et de clarté de la part des pouvoirs publics dans leur processus de décision. Il cite le cas de firmes de renom international qui ont été empêchées de participer à des procédures d’appels d’offres concernant l’attribution de grands contrats dans l’île. D’après lui, les règles ne sont pas claires et changent tout le temps. Si Taiwan veut attirer plus d’investissements étrangers, il faut, selon lui, faire davantage pour consolider localement le climat d’affaires et faciliter l’ouverture des liaisons directes avec la Chine, car « peu de sociétés choisiront d’installer leur siège régional à Taiwan si leurs personnels ne peuvent aller et venir normalement entre les deux rives du détroit ».

Admettant que la qualité de la main-d’œuvre locale est de bon niveau, il souligne qu’il faut aussi améliorer les capacités de communication en langues étrangères pour garantir à Taiwan un rôle international. Le BTCO et le British Council, qui promeut l’anglais dans le monde, collaborent pour former sur place des professeurs qui enseigneront dans les écoles publiques, dans le cadre d’un programme étendu de l’apprentissage de cette langue. Les étudiants taiwanais aiment en tout cas le Royaume-Uni : ils sont 14 000 - soit 28% du total de ceux qui étudient à l’étranger - à choisir ce pays pour y suivre des études supérieures. Durant la première moitié de 2002, le nombre de visas délivrés aux Taiwanais souhaitant faire des études au Royaume-Uni a augmenté de 30%.

La représentation commerciale de Taipei en Grande-Bretagne travaille en relation étroite avec le BTCO. Son chef à Londres, Tzeng Wen-hua [鄭文華], a signé de nombreux accords avec David Coates. Le plus récent, conclu en avril, a permis d’éliminer la double imposition et d’améliorer la prévention de l’évasion fiscale. Un peu avant, d’autres accords avaient consacré une entente dans le domaine de la protection des droits de propriété intellectuelle et des échanges culturels et scientifiques bilatéraux. « Le dynamisme du BTCO traduit en l’occurrence une volonté du gouvernement britannique, dit Tzeng Wen-hua. Le Royaume-Uni considère Taiwan comme un de ses marchés prioritaires en Asie, aussi sa représentation [dans l’île] fait-elle tout son possible pour promouvoir le commerce bilatéral. »

Dans un autre domaine de coopération, la commission d’Etat des Sciences, l’Academia sinica et d’importants centres de recherche britanniques ont signé plusieurs protocoles d’accord : 13 projets de recherches conjoints sont en cours. « Le Royaume-Uni est plus avancé sur le plan technologique, fait remarquer Tzeng Wen-hua pour expliquer les bases de cette coopération scientifique. Cependant, Taiwan est plus forte dans les applications commerciales, ce qui contribue à nous rapprocher et à mieux travailler ensemble. En plus, nous en profitons pour renforcer notre image auprès des Britanniques. »

Grâce à l’instauration de la monnaie unique, l’intégration du marché européen dans le cadre de l’Union, souligne Tzeng Wen-hua, constitue une chance pour Taiwan qui profite ainsi d’un accès facilité et d’une multiplication des opportunités. Persuadé que la vision de l’avenir économique de Taiwan ne doit pas être confinée à la Chine, il se félicite de voir que de plus en plus d’insulaires choisissent l’Europe pour faire des affaires ou des études.

C’est justement la prédilection pour la Chine, comme première base d’investissement et de production, qui explique le désintérêt des Taiwanais pour l’Europe, fait remarquer Pascal Gondrand, le chef de la mission économique et commerciale française à Taipei. Attirer les entreprises taiwanaises en Europe sera long et difficile, indique-t-il, alors que les relations avec l’Europe sont vitales pour le succès de l’internationalisation économique de l’île.

Contrairement aux entreprises coréennes qui commercialisent leurs produits sous leur propre marque, la production sous contrat qui est courante à Taiwan n’incite pas les sociétés insulaires à développer leurs propres réseaux logistiques et de distribution dans le monde. « Les entreprises taiwanaises devront accentuer leur présence en Europe, en raison de l’importance du marché intégré, et la France est l’endroit idéal pour y parvenir », assure Pascal Gondrand.

Seules quarante à cinquante sociétés de l’île ont choisi de s’établir dans l’Hexagone, même si ce pays est le quatrième partenaire de Taiwan en Europe avec un commerce bilatéral tout de même évalué à 3,3 milliards d’USD en 2001. Pour la plupart des Taiwanais, la France reste synonyme de parfums, de mode, de vins et de bonne chère ; ils ignorent que 70% des exportations françaises vers l’île sont constituées de produits électroniques et de télécommunication. « Nombreux sont ceux ici qui ne savent pas que la France est une économie diversifiée qui excelle aussi dans les technologies de pointe », souligne Pascal Gondrand.

La mission économique française emploie une vingtaine de personnes dont la tâche est de fournir l’information aux entreprises françaises et taiwanaises ou de les aider à trouver un partenaire de confiance. En juin, elle a organisé un séminaire sur les cartes « intelligentes » et la sécurité des applications sur le réseau Internet qui a attiré plus de deux cents participants, surtout des banques ou des fournisseurs de service sur Internet. Si bien peu de gens en France sont familiers avec Taiwan, beaucoup de ceux qui ont choisi d’y faire des affaires sont très enthousiastes. Plusieurs entreprises françaises, comme Carrefour ou la FNAC, tentent de faire de l’île un tremplin pour pénétrer les marchés de l’Asie.

C’est la mauvaise circulation de l’information qui cause le plus grand obstacle au développement des échanges entre Taiwan et les pays d’Europe de l’Est, une partie du monde bien peu visitée par les Taiwanais jusqu’il y une vingtaine d’années. La situation politique a empêché les gens d’affaires de s’intéresser à l’Union soviétique et ses Etats satellites. Après la chute du Mur de Berlin, les relations avec Taiwan se sont développées graduellement. La Russie a ouvert une représentation dans l’île en avril 1997, avec une équipe de 13 personnes, tandis que le bureau de Taipei en Russie était inauguré une année après. Le commerce bilatéral se montait à 2 milliards d’USD avant la crise financière de 1998. Il est descendu à 1,5 milliard d’USD en 2000 et a perdu à nouveau 45% en valeur l’année dernière pour tomber à 865 millions d’USD. Le directeur de la représentation russe, Vladislav Vertchenko, est bien conscient du fait que l’essentiel des échanges entre la Russie et Taiwan passe par des pays tiers, comme la Chine, le Japon ou l’Allemagne, et que les gens d’affaires taiwanais hésitent toujours à investir dans son pays.

Jusqu’ici, une vingtaine de petites sociétés taiwanaises ont développé leurs opérations en Russie. « Les entrepreneurs taiwanais semblent avoir peur de faire des affaires avec la Russie, même si la situation à Moscou s’est améliorée », explique-t-il. Les Taiwanais ne réalisent pas toujours que nos économies sont complémentaires. La Russie est riche en matières premières - gaz, pétrole, bois - qui peuvent contribuer à soulager les besoins de l’industrie taiwanaise. En même temps, Taiwan pourrait nous aider à remettre à niveau notre économie sous-développée, en nous fournissant des ordinateurs, de l’électronique et - plus important - en exportant chez nous les compétences et l’expertise qui nous manquent tant pour passer d’une économie dirigée au marché libre. »

La représentation russe a organisé cet été le voyage en Russie d’une mission taiwanaise qui comprenait des responsables de China Petrochemical Corp., de l’Export-Import Bank, du Conseil pour le développement du commerce extérieur de Chine et du Fonds international de coopération et de développement. La mission s’est déplacée dans tout le pays, passant notamment par l’île de Sakhaline située dans l’Extrême-Orient russe, là où se trouvent de riches gisements de matières premières. Avant ce voyage, l’Import-Export Bank avait octroyé une ligne de crédit à la Gas-Industry Bank, afin de faciliter les échanges bilatéraux. A Taiwan, les représentants russes se sont rendus un peu partout dans l’île pour y faire connaître leur pays et faire savoir qu’il y avait désormais ici un bureau de représentation de la Russie. Bien qu’ils aient tenté récemment de convaincre le plus grand nombre d’hommes d’affaires taiwanais de participer à une rencontre sur l’investissement organisée à Vladivostock dans le cadre de l’APEC - le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique -, le succès de l’opération a été limité.

Le représentant russe note que les solides fondations légales que Taiwan a su établir dans ses rapports avec d’autres pays sont nées des échanges commerciaux. Il cite ainsi en exemple l’accord signé par Taiwan et le Royaume-Uni concernant la double imposition. Pour ce qui est de la conclusion d’un accord similaire avec la Russie, il concède qu’il faudra au préalable que le système russe connaisse de considérables adaptations. Un autre problème, admet-il, est celui des pressions que la Chine exerce sur Moscou pour maintenir le principe de la Chine unique. Il est convaincu néanmoins que concentrer les efforts communs sur le développement des échanges économiques contribuera à surmonter les obstacles politiques, quels qu’ils soient.

Encourageant les Taiwanais à découvrir d’autres marchés, Vladislav Vertchenko estime que la Russie a beaucoup à offrir, en particulier dans les domaines de la technologie aérospatiale, de la construction aéronautique, de la métallurgie, du raffinage pétrolier et d’autres techniques avancées. Il souhaite attirer des capitaux taiwanais dans la construction de voies ferrées ou d’autres grands projets et veut développer le tourisme dans les deux sens. Les négociations sur l’établissement de liaisons aériennes qui ont commencé il y a dix ans pourraient bien aboutir cette année, espère-t-il, pariant sur une ouverture prochaine des liaisons aériennes directes Taipei-Moscou.

Le représentant néerlandais, Siebe Schuur, aime dire qu’aucune difficulté n’est insurmontable. C’est ce genre de philosophie qui sous-tend sur place l’action de plusieurs représentations commerciales étrangères, ce qui contribue à contrebalancer l’absence de liens diplomatiques par un dynamisme évident dans les domaines économiques, culturels et scientifiques. ■

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