04/05/2025

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Malaisie : un choix d'excellence

01/11/1995
Investissements étrangers directs en Malaisie pour l’année 1994 (en millions d’USD) Source : Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei en Malaisie.

Frank Lee, le président de Yung Shin Pharmaceutical Co., un Taiwanais de 36 ans, fait observer de sa voiture une scène de rue dans la banlieue de Kuala Lumpur : trois ouvriers d'un chantier de construction balaient soigneusement l'entrée du site avant d'aller déjeuner. « Voilà qui me met en confiance pour investir ici », déclare-t-il. La scène, explique-t-il, n'est qu'un exemple parmi d'autres montrant combien la société malaise est ordonnée et consciencieuse. Il fait autant les louanges du gouvernement que de la population. « Le gouvernement tient ses promesses », dit-il. « La loi est appliquée strictement et le peuple est habitué à la respecter. »

M. Lee est en route pour le déjeuner mensuel du Rotary Club malais, qui se déroule dans un grand hôtel du centre-ville. En chemin, il rencontre un autre exemple du sens de l'ordre des Malais. Bien que la circula­tion soit immobilisée, les voitures s'alignent patiemment, sans que personne n'essaie de doubler, une scène qui ne se produirait jamais dans les rues chaotiques de Taipei, fait-il remarquer. Durant le repas, il échange des infor­mations commerciales avec des hommes d'affaires et des représentants du corps médical malais, en passant allégrement de l'anglais au mandarin ou au taiwanais. En sortant de l'hôtel, il s'arrête pour observer le mélange des immeubles de bureaux recouverts de verre et des mosquées aux dômes en forme d'oignons dorés, et déclare : « Je me sens ici chez moi. »

Frank Lee n'est pas le seul à apprécier son cadre de travail en Malaisie. Il fait partie des quatre cent cinquante investisseurs taiwanais enregistrés auprès de l'Administration pour le développement industriel de des investisseurs de Taipei en Malaisie donne d'ailleurs une estimation encore plus élevée : ils seraient plus de six cents au total.

Les industries taiwanaises de trans­formation fortement consommatrices de main-d'œuvre, comme le textile, le prêt­-à-porter, le plastique et les objets en bois, se sont attaquées au marché malais en 1986. Cette année-là, le gouvernement malais adopta une politique d'inves­tissement libérale afin d'aider le pays à sortir de la récession. Toutefois, le véritable regain ne se produisit qu'en 1988, lorsque le nombre des projets financés par des investissements taiwanais passa de 37 (chiffre de l'année précédente) à 111. Le montant de ces investissements enregistra une crois­sance de 344%, passant de 91 millions à 313 millions de dollars américains. Kerk Choo Ting, le vice-ministre malais du Commerce international et de l'Industrie, propose plusieurs origines à ce soudain flux de capitaux taiwanais à l'étranger : « On peut l'attribuer à la politique d'investissements dans le Sud [Go-South policy] de Taiwan, à l'appréciation de sa monnaie, à la libéralisation du change des devises, et à la hausse des coûts de production. »

En 1990, les investissements taiwanais ont atteint un sommet, avec 270 nouveaux projets d'une valeur globale de 2,35 milliards de dollars américains, la plupart d'entre eux concernant l'électronique et l'infor­matique. Ce chiffre plaçait Taiwan en tête des investisseurs étrangers en Malaisie. Même si les investissements taiwanais ont diminué de façon constante depuis cette année-là, en ma­jeure partie à cause du déplacement des capitaux vers continentale et vers d'autres pays en voie de développement, Taiwan est restée l'un des plus gros investisseurs étrangers en Malaisie, parmi lesquels elle a occupé la première place en 1990, en 1991, et en 1994 (voir tableau ci-dessus).

Bien que la majorité des entreprises taiwanaises en Malaisie soient des PME, les grandes entreprises ont également fait leur entrée en nombre croissant à partir de 1988. Parmi elles, on trouve quelques-unes des cinquante premières sociétés taiwanaises, dont le groupe Hualon, un géant de l'industrie textile, ou encore Acer Peripherals, une filiale du célèbre fabricant d'ordinateurs. Acer est arrivé à Penang en 1989 et a depuis installé un centre de formation et deux usines fabriquant des écrans, des cla­viers et des CD-ROM. La société emploie actuellement 2 400 personnes. Cette année, elle prévoit d'investir 16 millions de dollars américains pour s'agrandir. Une autre grande société, Chunghwa Picture Tubes Ltd., a créé 7 000 emplois par le biais d'une usine de 400 millions de dollars américains, qui fabrique des composants pour les téléviseurs couleur. C'est le plus gros investissement jamais effectué à ce jour par une entreprise taiwanaise.

L'an dernier, les fabricants taiwanais ont investi un total de 1,19 milliard de dollars en Malaisie, soit plus de 25% de l'ensemble des investis­sements étrangers approuvés par le gouvernement malais cette année-là. A la fin de 1994, le nombre des investissements taiwanais effectués depuis 1986 avait dépassé un millier, représentant une valeur réelle de 7 mil­liards de dollars américains, et confirmant comme l'une des destinations préférées des entrepre­neurs taiwanais.

Pourquoi ? Les investisseurs taiwanais de la première vague furent attirés en Malaisie pour les mêmes raisons qu'ailleurs en Asie du Sud-Est : des ressources naturelles en abondance dont le caoutchouc, le bois et le pétrole , des terrains à bas prix, et surtout, une main-d'œuvre nombreuse et bon marché. Aujourd'hui cependant, tant la disponibilité que le coût de la main-d'œuvre ne sont plus aussi attractifs. Les salaires ont commencé à augmenter en 1988 pour occuper la seconde position dans la région après ceux de Singapour, et la pénurie croissante de main-d'œuvre oblige les fabricants à dépendre des travailleurs immigrés. con­tinue cependant d'attirer les investisseurs pour de multiples raisons. En effet, elle offre un climat politique stable et des infrastructures d'une qualité supérieure par rapport à la plupart des pays de la région, et elle possède l'une des plus grandes communautés chinoises d'Asie du Sud-Est (32% de la population locale).

Hong Rong-min, qui est directeur général de Dah Yung Steel & Continen­tal Castings et directeur de Kinabalu Bricks & Tiles Mfg., souligne la stabilité de l'environnement politique malais. Les élections parlementaires du mois d'avril dernier, précise-t-il, traduisent la confiance renouvelée dans le Front na­tional, la coalition au pouvoir dirigée par le premier ministre Datuk Seri Mahathir Mohamad. Le remaniement ultérieur du cabinet, explique M. Hong, s'est également passé sans heurts. M. Mahathir a aussi remporté un large soutien pour son plan Vision 2020, qui s'étale sur trente ans et est destiné à développer l'économie du pays tout en maintenant l'ordre social.

Wang Chao-ho, le directeur de la division économique du Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei en Malaisie, pense que les en­trepreneurs étrangers investissent en toute confiance dans le pays parce que celui-ci est démocratique. « a hérité des systèmes juridique et politique britanniques », dit-il. « Cela aide les dévelop­pements en tous genres à suivre la bonne voie. » Les investisseurs considèrent le gouvernement comme l'un des plus efficients dans le Sud-Est asiatique. Hong Rong-min, qui occupe le poste de conseiller à l'Association des inves­tisseurs de Taipei en Malaisie, dit qu'obtenir un permis de construire pour une usine ne nécessite qu'un yi-jiao-ti, une expression chinoise signifiant un tout petit effort. « Tant que vous remplissez complètement les formulaires de demande, vous n'avez à vous soucier de rien d'autre. Il ne faut qu'un mois ou deux pour obtenir un permis de construire. »

Certains investisseurs ont pourtant dû s'adapter aux nouvelles réglementations bancaires du pays. En septembre dernier, celles-ci ont découragé les banques étrangères de créer des filiales en Malaisie en ne les autorisant à posséder que 20% des parts d'une filiale. Néanmoins, même si les entrepreneurs taiwanais préfèrent en général traiter avec des banques taiwanaises, ils ont peu de reproches à faire aux banques locales. « Le système bancaire malais est raisonnable », dit Hong Rong-min. « Il s'adapte aux demandes des industries à forte capitalisation. » D'un cer­tain point de vue, estime M. Hong, il est plus facile de traiter avec les banques locales qu'avec les banques de Taiwan, spécialement en ce qui concerne les prêts hypothécaires. « En théorie, [à Taiwan] si votre nantissement est de dix dollars, vous ne pouvez emprunter que cinq dollars. Ici, le montant que vous pouvez emprunter et les intérêts de l'emprunt sont souples. Ce qui intéresse les banques malaises, c'est la faisabilité de votre projet et le marché potentiel pour votre produit. Si leur évaluation est positive, vous pouvez emprunter vingt dollars même si vous ne disposez que d'un nantissement de dix dollars. »

Un autre avantage de est la qualité de son réseau routier, autoroutier et portuaire, ainsi que de son système de télécommunication. « Dans la région du Sud-Est asiatique, est le pays possédant les infrastructures les plus complètes », dit Wang Chao-ho. Une importante voie rapide reliant le nord au sud s'est ouverte l'année dernière, et un réseau de tramways légers est en construction dans la ville de Kuala Lumpur. Les aménagements sont particulièrement bien développés dans la cité portuaire de Penang, sur la côte nord-ouest de occidentale. C'est ici que les industries taiwanaises sont les plus nombreuses : elles sont plus de deux cents à s'y être implantées. Chez Acer Peripherals, l'on souligne que les conteneurs peuvent être transportés de l'usine jusqu'au port en une trentaine de minutes à peine. Lorsque la construc­tion de la route voisine sera achevée, le voyage sera encore plus bref.

Les entrepreneurs taiwanais font également l'éloge de la qualité de la main-d'œuvre malaise. Certains pensent que c'est l'une des meilleures de la région. « Les travailleurs malais sont disciplinés et ne refusent pas de faire des heures supplémentaires, deux qualités que n'ont pas les travailleurs taiwanais », dit K.Y. Lee, le président d'Acer Peripher­als. Toutefois, une des qualités faisant défaut aux Malais, selon les investisseurs, est l'ambition. Frank Lee essaie de motiver ses employés. « Je tente de stimuler leur appétit de consommation », dit-il. « Par exemple, je montre au person­nel du service marketing des photos des derniers modèles de voitures. »

Un autre attrait de la force de travail est qu'elle comporte un large pourcentage de Malais d'origine chinoise, dont beaucoup sont diplômés d'une université de Taiwan. Ces employés sont particulièrement précieux aux postes d'ingénieurs et de cadres moyens. Ils ont une bonne compréhension de la façon dont les Taiwanais gèrent leurs affaires qui est souvent plus trépidante que dans les entreprises malaises et ils parlent couramment le mandarin. Bien que le mandarin soit largement répandu parmi la population, de nombreuses personnes, même d'origine chinoise, ne le parlent pas assez bien pour comprendre les informations nécessaires dans le cadre professionnel. Les cadres moyens formés à Taiwan sont donc importants, car ils servent de pont entre les propriétaires des entreprises et les employés.

Les investisseurs taiwanais béné­ficient également du fait qu'en Malaisie, beaucoup de petites et moyennes entreprises qui représentent 92% de l'industrie du pays , sont détenues par des Malais d'origine chinoise.

Un homme d'affaires parcourt les publications proposées par le Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei à Kuala Lumpur. Les investisseurs cherchent à tirer profit du développement de la classe moyenne du pays.

Ces entreprises sont une source commode de pièces et de composants, en particulier dans l'électronique, et elles sont l'une des raisons majeures pour lesquelles est devenue la des­tination favorite des investissements taiwanais, dans ce domaine, en Asie du Sud-Est. K.Y. Lee, de la société Acer Pe­ripherals, dit que son usine peut acheter sur place 97% de ses produits semi-finis, un pourcentage bien plus important que pour n'importe laquelle des usines Acer à Taiwan.

En outre, la forte présence chinoise en Malaisie facilite la vie des hommes d'affaires taiwanais qui y sont installés. Ils disposent d'un réseau déjà solide pour la recherche d'informations et les contacts avec la société civile locale. Les nombreux magasins et entreprises gérés par des Chinois rendent aussi plus aisées les démarches de la vie courante. Même la musique pop taiwanaise fait partie de la vie quotidienne en Malaisie. N'importe quel karaoké ou magasin de disques, par exemple, possède les derniers albums de musique pop taiwanaise, qui sont d'ailleurs souvent utilisés en arrière-plan des publicités télévisées. Il n'est pas surprenant que de nombreux investisseurs taiwanais s'adaptent facilement à la vie en Malaisie. « Nous n'avons pas du tout l'impression d'habiter à l'étranger », dit Wang Chao-ho.

Mettre les investisseurs taiwanais à l'aise s'est révélé une bonne tactique pour l'économie malaise, qui a connu une croissance moyenne de 8,6% sur les six dernières années. Durant la même période, la production industrielle a augmenté de 13,4% par an. Et selon le Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei en Malaisie, le produit intérieur brut a atteint 43 mil­liards de dollars américains l'année dernière, contre 35,7 milliards en 1989. Le vice-ministre malais du Commerce extérieur et de l'Industrie, M. Kerk Choo Ting, attribue la majeure partie de cette croissance aux investissements étrangers directs, qui ont, pense-t-il, également apporté un changement structurel à l'économie. « Cela a transformé , un pays producteur de matières premières, en une économie en voie d'industrialisation rapide », dit-il.

Cependant, ces changements radicaux causent des problèmes pour les investisseurs. Alors que les sociétés étrangères se développent, par exemple, il devient de plus en plus difficile de trouver suffisamment de main-d'œuvre. Sur les 19 millions d'habitants que compte , 8 millions font partie de la population active, et presque tous ont déjà un travail. « La pénurie de main­-d'œuvre est en ce moment l'un des problèmes les plus sérieux des investisseurs taiwanais », dit K.H. Wu, le vice­-président du Conseil pour le développement du commerce exté­rieur de Chine (CETRA), à Taipei.

L'une des solutions apportées à ce problème a consisté à importer des travailleurs des pays voisins. Depuis 1992, a ouvert ses portes à 1,2 million de travailleurs étrangers en provenance de , de l'Indonésie, de et du Bangladesh pour la plupart. Dans certaines entreprises, comme dans la société taiwanaise Taian Electric Co., qui fabrique des interrupteurs et des démarreurs, les employés viennent réellement des quatre coins de l'Asie du Sud-Est. Pour d'autres entreprises, les régions rurales reculées constituent une autre source de main-d'œuvre. Wang Jin-tsorng, un cadre supérieur de Taian Electric, trouve ses employés par l'intermédiaire de l'agence gouver­nementale chargée du développement des ressources humaines, qui prospecte dans les villages les moins développés. M. Wang s'adresse également aux paroisses pour trouver de la main­-d'œuvre, en particulier dans orientale, qui compte un nombre impor­tant de chrétiens.

Quoi qu'il en soit, de nombreuses usines taiwanaises ont toujours du mal à trouver des employés. Le manque de main-d'œuvre a entraîné l'apparition d'un autre casse-tête : l'inflation des salaires. M. Wang dit qu'en sept ans, les salaires ont fait un bond de 150% pour les ouvriers et de 250% pour les cadres. « Le gouvernement ne fixe pas de salaire minimum, mais si vous n'offrez pas des salaires suffisamment élevés, vous n'arriverez pas à trouver des employés. En 1988, je ne payais que 2 400 yuans taiwanais (96 USD) par mois pour un ouvrier travaillant à la chaîne. Maintenant il faut que je verse 6 000 yuans (240 USD). »

Le point de vue du gouvernement malais sur la main-d'œuvre et les salaires est différent : pour lui, il ne s'agit pas d'un problème, mais bien d'un signe que l'économie du pays est sur la bonne voie. « Sans conteste, n'est plus un endroit compétitif pour les indus­tries fortement consommatrices de main­-d'œuvre », dit le vice-ministre Ker Choo Ting. A l'inverse, le gouvernement souhaite maintenant diriger le pays vers l'industrie de haute technologie. A cette fin, il a mis un terme aux avantages fiscaux pour les industries nécessitant une main-d'œuvre abondante en 1992, et l'année suivante, il a mis en place de généreuses incitations fiscales pour toute société faisant de la recherche et du développement en Malaisie, que la recherche soit destinée à la société elle­-même ou bien qu'elle soit effectuée dans le cadre d'un contrat de sous-traitance. Le pays a également créé de nombreux parcs industriels high-tech, afin de soutenir la recherche dans le secteur privé et de stimuler la commercialisa­tion des résultats de cette recherche.

Pour les économistes et les hommes d'affaires taiwanais, la situation est tout à fait familière. L'île de Taiwan elle­-même connaît bien les problèmes que peut poser la pénurie de main-d'œuvre, l'inflation des salaires, et l'évolution vers une industrie de haute technologie. En fait, l'on commence à craindre que ne finisse un jour par usurper le rôle de leader industriel régional tenu aujourd'hui par Taiwan.

Toutefois, les hommes d'affaires taiwanais installés en Malaisie refusent de penser que leurs activités contribuent à ce scénario. « Il est impossible que remplace Taiwan ou que le tissu industriel de Taiwan soit érodé par l'exode des industries manufacturières », dit Wang Chao-ho. En effet, continue-t-il, bien que possède des chercheurs de haut niveau, elle ne possède pas encore l'encadrement nécessaire pour convertir la recherche en innovations. D'autres investisseurs pensent que n'a de toute façon pas suffisamment de chercheurs pour que cette recherche s'organise. Malgré les nouvelles inci­tations fiscales, la plupart des sociétés conservent leurs départements de R&D à Taiwan, où les ingénieurs de haut niveau et les chercheurs ne manquent pas.

Le gouvernement malais semble tout à fait conscient du besoin d'améliorer les qualifications générales de la main-d'œuvre. C'est ainsi qu'en 1993, il a établi une douzaine de nouveaux lycées professionnels et créé un Fonds de développement des ressources humaines, qui fournit des subventions aux sociétés acceptant de payer une formation à leurs employés. « Dans le plan Vision 2020 du premier ministre, M. Mahathir, l'accent est mis sur la qualité des hommes plutôt que sur les infrastructures », dit Abas Bin Salleh, du ministère de l'Information. « En d'autres termes, nous nous efforçons de cultiver les talents. »

Même si parvient à s'engager dans la voie de la haute technologie, les entrepreneurs taiwanais restent optimistes. Frank Lee, par exemple, pense qu'il reste de nombreuses opportunités pour les activités secondaires telles que la fabri­cation de moules industriels et les emballages. Comme d'autres industriels, M. Lee pense aussi que la solution du problème consiste à cibler le marché intérieur malais plutôt que de produire pour exporter. « Aussi longtemps que l'économie de continuera de croître au même rythme que les cinq dernières années, le pouvoir d'achat des Malais augmentera », dit Wang Jin-tsorng. « Le marché intérieur est véritablement prometteur. »

Dans le même temps, ces industriels explorent d'autres marchés dans la région, en particulier pour les exportations de produits de faible technologie. M. Wang, par exemple, explique que si certains des interrupteurs et des relais de surtension à l'ancienne que produit sa société ne se vendent plus dans les pays comme Taiwan ou , ils peuvent en­core être écoulés dans les pays moins développés. « Ils ont un grand potentiel aux Philippines, en Thaïlande et en Indo­nésie », dit-il. « Nous venons juste de développer un réseau de distribution au Bangladesh. » Si continentale est également un gros producteur de produits de faible technologie de ce type, M. Wang affirme que possède un avantage concurrentiel par rapport à elle. « Les produits venant de Chine continentale sont vraiment de mauvaise qualité, ils ne peuvent absolument pas entrer en compétition avec les produits fabriqués en Malaisie », dit-il.

La promesse de marchés intérieurs et régionaux en croissance est une incitation majeure à rester en Malaisie, ou à s'y rendre. Ainsi que le souligne Wang Jin-tsorng, « Toutes les industries sont tournées vers le marché. Quelle que soit la qualité des produits ou l'efficacité du per­sonnel dirigeant, s'il n'y a pas de marché, le profit reste nul. » Comme de nombreux investisseurs, M. Wang n'est pas prêt à abandonner « Bien que les problèmes tels que la pénurie de main­-d'œuvre et l'augmentation des charges salariales existent, d'une manière générale, en Malaisie, l'environnement reste de bonne qualité pour les investissements étrangers », conclut-il.

Wang Fei-yun

(v.f. Laurence Marcout)

Photos de Wong Chiew Kung

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