Comme chaque premier samedi de juin, le 2 cette année, a eu lieu à Noisiel, dans la Seine-et-Marne, non loin de Paris, la fête de l'Esplanade qui permet aux enfants et adolescents de se distraire, aux associations de la ville de faire connaître leurs activités et à tous de déguster des petits plats, exotiques ou non.
Chaque année, les festivités sont ouvertes par l'Association franco-formosane (AFF) dont les élèves entonnent plusieurs chansons chinoises. Créée il y a dix ans par Hsu Hua-Li [徐華麗], l'AFF propose des cours de mandarin le mercredi ou le samedi, répartis sur plusieurs nivaux, de l'école élémentaire au lycée. Hsu Hua-li a créé cette école pour répondre aux demandes du grand nombre de familles d'origine asiatique qui habitent Noisiel et les alentours.
En effet, la commune est multiculturelle. Ses habitants viennent de 80 pays, ce qui signifie dans les écoles des classes multicolores. D'où que l'on vienne, on ne s'y sent donc pas exclu.
La forte présence asiatique a entraîné l'implantation sur le secteur de plusieurs supermarchés et épiceries asiatiques, et facilité la création des cours de chinois de l'AFF qui compte, cette année, près de 200 inscrits.
Ce sont pour la plupart des enfants issus de familles de la diaspora chinoise ou de familles mixtes, mais une poignée d'entre eux se sont inscrits par simple attrait pour la langue chinoise.
Lise, par exemple voulait de son propre chef s'inscrire dès ses six ans, mais elle a dû attendre deux ans, Mme Hsu pensant qu'elle était trop jeune. Aujourd'hui, après sa troisième année de cours de chinois, ses parents sont satisfaits de ses résultats, et elle heureuse de son choix.
Dans le cas de la famille Liu, originaire du Cambodge, ce sont les parents qui ont souhaité inscrire les enfants aux cours de chinois, car c'est la langue d'usage à la maison. Les trois enfants Liu sont inscrits, l'aîné depuis 9 ans et les deux autres depuis 7 ans. Les trois enfants de Mme Chen, une Chinoise du Laos, suivent non seulement les cours de l'association mais, de plus, vont tous les étés à Taiwan.
Être d'origine chinoise ne signifie pas forcément que l'on parle le mandarin dans la famille, comme chez les Hou, originaires du Cambodge. Dans leur cas, ce sont les enfants qui ont voulu apprendre le chinois et non pas les parents qui les ont poussés.
Aliénor, dont le père est français et la mère taiwanaise, est née à Taipei et est arrivée en France à l'âge de 7 ans. Elle suit les cours, non pas pour apprendre à parler le mandarin, puisque c'est sa langue maternelle, mais pour en maîtriser l'écriture. Pour elle, l'avantage des cours de l'AFF est que, comme à Taiwan, on y enseigne le chinois avec les caractères traditionnels, non simplifiés. Le ministère des Affaires des compatriotes d'outre-mer (OCAC), de Taiwan, fournit gratuitement le matériel pédagogique utilisé.
Alors, si vous habitez dans la région, avec l'AFF, apprendre le chinois devient un jeu d'enfant. ■