17/07/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

Temples du cœur

01/09/1996
Huang Chung-hsin Les toits du temple Lungshan de Taipei, baignés par la lumière mordorée de la fin d'après-midi.

« Un petit temple tous les trois pas, et un grand temple tous les cinq pas », voilà ce qui, à Taiwan, attend le visiteur, au gré de ses promenades. Temples boudd­histes, temples taoïstes, petites « chapelles » érigées au milieu des rizières, et vouées aux déités populaires, grands temples à plusieurs étages dans les gran­des villes, et qui sont fréquentés par des milliers de fidèles chaque jour... tout y est, et l'on trouve aussi toutes les for­mules intermédiaires. D'après les statis­tiques officielles, plus de 12 000 temples répondraient aux besoins spirituels de la population de Taiwan, une estima­tion qui semble bien timide.

Le mot « temple » évoque des scè­nes de fête religieuse : des rues encom­brées par les fidèles et les spectateurs venus admirer les effigies géantes qui paradent les bras ballants, au son des tambours et des pétards. Le calendrier lunaire est jalonné de festivals, dont les plus importants sont l'anniversaire de Matsu (la déesse de la Mer) et la fête des Fantômes. Celle-ci célèbre l'ouver­ture des portes des Enfers et le retour « en vacances » — dans le monde des vivants — des esprits qui y sont enfer­més. C'est en ces moments-là que les temples trouvent leur justification : dans toute l'île éclosent fêtes et cérémonies destinées aux esprits errants comme aux pèlerins, tandis qu'en parallèle s'orga­nisent de nombreuses activités sociales et religieuses.

Cela dit, les temples ne sont pas seulement des lieux de culte : ils sont depuis toujours les endroits tout indi­qués pour les réunions de quartier, et ils offrent un espace idéal pour les activités de loisirs et les animations populaires de toutes sortes. Il n'est pas rare de voir quelques badauds se ras­sembler aux abords d'un temple pour partager les nouvelles et commérages du quartier, jouer aux échecs, boire du thé ou même faire la sieste à l'ombre. A certaines dates du calendrier lunaire, une scène de théâtre est montée sur l'esplanade du temple, et on y donne des représentations d'opéra taiwanais ou des spectacles de marionnettes. Les temples officiellement classés comme sites historiques sont de véritables aimants à touristes tout au long de l'année. Une constante, quelle que soit leur taille : tous attirent quantité de commerces dans leur voisinage.

Ces deux croissants de bois sont utilisés pour consulter les dieux. On les jette sur le sol trois fois de suite, et leur position respective donne la réponse, affirmative ou négative, à la question posée.

A Taiwan, tout le monde s'arrête un jour ou l'autre prier dans un temple, et ceux qui n'appartiennent pas formel­lement à une religion ou ne sont pas pratiquants ne font pas exception à la règle. Certains font simplement une pause de quelques instants à la porte, le temps de presser les paumes de leurs mains l'une contre l'autre et de s'incliner respectueusement devant les dieux alignés sur l'autel. D'autres passent le seuil, offrent de l'encens aux dieux et déambulent d'une alcôve à une autre pour consulter les divinités à propos d'un problème personnel ou familial.

Un homme d'âge mûr fait une offrande de bâtons d'encens, en les tenant au-dessus de sa tête; ses lèvres remuent en une prière silencieuse. Peut­-être demande-t-il la prospérité dans les affaires? Non loin de là, une jeune femme se tient devant un brûle-encens, les yeux clos et les mains jointes : il est facile d'imaginer qu'elle prie pour rencontrer l'homme de sa vie. Dans un coin du temple, une vieille dame presse les mains de son petit-fils autour d'un boisseau de baguettes de divination et se prosterne plusieurs fois devant l'image de Kuan Yin, la déesse de la Miséricorde. Ces scènes typiques se répètent jour après jour, immuablement.

« Les temples jouent un rôle impor­tant dans la société taiwanaise », dit Liu Jui-e, la directrice du département des services sociaux du temple Hsingtien de Taipei. « Nombreux sont les Chinois qui, quand ils ont des problèmes, préfèrent aller au temple plutôt que de consulter un psychanalyste. Tout le monde, sans dis­tinction d'âge, de sexe et de profession, fréquente les temples, pas seulement les vieux et les superstitieux. On y voit aussi souvent des jeunes gens aisés ayant reçu une éducation supérieure. C'est dans la nature humaine de souhaiter la gloire, la fortune et la santé, et il arrive à tout le monde de se sentir esseulé et en détresse. Les gens vont dans les temples pour y trouver une force spirituelle. »


Chen Hsu-hua, 23 ans, illustre tout à fait ces remarques. Elle travaille dans un magasin de robes de mariée à Taipei, et n'avait jamais mis les pieds dans un temple jusqu'à ce que son frère ait un accident de voiture. « J'étais effondrée », raconte-t-elle. « Un ami chauffeur de taxi m'a réconfortée en murmurant des prières bouddhistes. Cela m'a permis de retrouver la paix intérieure. Maintenant je m'arrête souvent dans un temple pour prier et de­mander de l'aide dans mon travail. Le plus important, c'est que quand je suis dans un temple, je me sens bien, comme apaisée. »

Ti Tsang Wang, la version chinoise de Ksitigarbha, tient en main la clé des Enfers. Ce bodhisattva juge les âmes au seuil des réincarnations et les délivre de Enfers.

Cette vision des choses est reprise par Lin Shih-kai, 25 ans, commercial chez Mitsubishi Motors. « Je vais sou­vent au temple Hsingtien à l'heure du dé­jeuner, prier pour ma famille et mon travail. Bien que je ne sois ni bouddhiste ni taoïste, je trouve là une certaine paix, et je quitte les lieux avec le sentiment que tout ira pour le mieux. »

Il n'est pas inhabituel de voir des étudiants se rendre au temple en groupe. Chang Hsin-lan et Chiang Chia­-chi, dix-neuf ans toutes les deux, sui­vent des cours du soir pour préparer l'examen d'entrée à l'université. Elles viennent fréquemment se recueillir au temple Hsingtien. « Mes parents sont très croyants », dit Chang Hsin-lan. « Un jour ils m'ont emmenée dans un temple pour y demander un shou ching [un rite destiné à calmer l'esprit des enfants qui ont été effrayés]. Depuis ce jour-là, je vais souvent au temple avec mes amis quand je ressens le besoin d'un réconfort spirituel. »

Certains événements appellent obligatoirement à une visite au temple du quartier. Par exemple, au moment des examens universitaires, les parents des jeunes candidats, et parfois même leurs professeurs, se rendent au temple pour solliciter une assistance divine. Les fidèles déposent une copie de la carte d'identification du candidat dans un pa­nier devant l'autel et annoncent au dieu le nom et le numéro d'enregistrement de celui-ci. Puis ils prient pour sa réus­site. Les scènes de ce genre sont très habituelles en été, au moment des concours d'entrée à l'université.

Dans une certaine mesure, le culte est donc centré sur la réussite. Les gens qui fréquentent les temples sont à la re­cherche de la sécurité et de l'efficacité. Ainsi, un dieu qui exauce les prières re­cevra beaucoup d'encens en offrande, alors qu'un dieu qui ne parvient pas à fournir l'aide désirée sera délaissé. En général, les temples abritent plus d'une divinité. Le temple Lungshan, à Taipei, est la demeure d'une soixantaine de déités, dont Kuan Yin, la déesse de la Miséricorde, et Matsu, la déesse de la Mer. De nombreuses divinités mineu­res y sont également représentées : le dieu de la clairvoyance, le dieu dont les oreilles perçoivent les sons à des kilo­mètres de distance, le dieu du Soleil, le dieu de la Montagne, la déesse de la Lune, la déesse de la Destinée, celle de la Fécondité ou encore celle de l'Accou­chement, qui décide du sexe de l'enfant à naître etc. Chacun choisit sa divinité selon ses besoins...

Il existe des temples où les fidèles ne se rendent pas seulement pour prier ou pour trouver le réconfort de la reli­gion, mais aussi pour demander des ri­tes et des incantations qui leur permet­tront de résoudre leurs problèmes. Il en va ainsi par exemple du temple taoïste Wu Tang Shan, à Shulin, dans la région de Taipei, qui a été construit par Chen Kuei-cheng et sa femme il y a une ving­taine d'années. M. et Mme Chen disent avoir des pouvoirs spéciaux, ainsi qu'un certain talent pour la géomancie et la capacité à apaiser les personnes en proie au désarroi. Ils affirment également avoir le don de prévenir les catastro­phes et de changer la destinée. Ils peu­vent également fournir des tablettes sacrées à la mémoire des défunts.

Les processions attirent une foule de spectateurs, mais les temples sont également très fréquentés les jours ordinaires.

Situé au quatrième étage de la mai­son des Chen, le temple est un endroit très étrange. Des spécimens zoologiques bizarres y côtoient de nombreux clichés du couple en train de réciter des incan­tations pour leurs disciples. Une pan­carte portant les mots « entrée interdite » est accrochée à la porte du temple, qui, contrairement à la règle générale, est fermé au public. M. Chen assure avoir 150 000 disciples dans toute l'île, dont plusieurs députés et membres du gouvernement.

D'ordinaire, les temples les plus vastes sont construits et gérés grâce à des donations privées. Le temple Lungshan de Taipei est l'exemple par­fait : chaque croyant qui donne de l'ar­gent au temple se voit assigner une kuang ming teng, c'est-à-dire une « lu­mière vive ». Il s'agit d'une petite bou­gie ou d'une loupiote placée dans une petite alvéole fermée par une lentille de verre, et encastrée dans un large pilier, près de l'autel. Ce lumignon est sensé apporter la paix au donateur. Les dona­tions ne sont pas acceptées par tous les temples, ou en tout cas pas n'importe quand. « Les croyants ne peuvent faire des donations au temple Hsingtien qu'au moment de la réunion annuelle », dit Liu Jui-e, « conformément aux six principes du temple : pas de troncs pour les dons, pas de monnaie votive, pas d'offrandes ani­males, pas de spectacles folkloriques, pas de cadeaux en or pour remercier les dieux et pas de donations du public. » Ces princi­pes remontent à la fondation du tem­ple, il y a un demi-siècle, lorsque la po­pulation était relativement pauvre. Les fondateurs du temple souhaitaient que tous les croyants puissent obtenir la bénédiction des dieux, sans que leur sta­tut social et leur fortune entrent en li­gne de compte.

Les temples plus petits sont cons­truits et gérés grâce aux donations des résidents du quartier. C'est par exem­ple le cas du temple Yuchu à Lukang, dans le centre de Taiwan. (Celui-ci abrite Tien Tu Yuan Shuai, un dieu très en faveur auprès des acteurs.) Quelle que soit leur taille, les temples sont en géné­ral administrés par un comité de directeurs élus par la congrégation. Shih Chao-chuan est membre du comité de direction du temple Yuchu. « Le temple est ouvert à tous, mais la quasi-totalité des fidèles sont des résidents du quartier. Nous finançons le temple nous-même, et c'est le symbole spirituel de notre communauté. »

L'on vient parfois au temple demander un shou ching pour apaiser les enfants inquiets ou nerveux.

Depuis quelques années, les cen­tres d'intérêt et les besoins des pratiquants se sont modifiés : les temples sont pour eux plus qu'un lieu de prière. Cer­tains des temples les plus importants ont étendu leurs activités pour inclure des actions caritatives, des programmes éducatifs et la promotion de la culture populaire traditionnelle.

L'un des centres bouddhistes les plus actifs est assurément le temple Lungshan de Taipei. Fondé en 1740, il trouve ses origines sur le continent chi­nois, dans la province du Fujian, et se range parmi les temples les plus anciens et les plus vastes de Taiwan. Chaque année, la fête des Lanternes draîne les foules jusqu'à ce vénérable édifice pour l'une des plus belles célébrations de la tradition chinoise. Dernièrement, le comité de gestion du temple Lungshan s'est impliqué dans l'orga­nisation de nombreuses autres activi­tés à caractère social. « En plus d'être un temple au sens traditionnel du terme, Lungshan est également un centre touristi­que; il abrite par ailleurs une association de charité et se concentre aussi sur l'éducation », dit Chang Chun-hung, le secré­taire exécutif du temple. « C'est la ten­dance actuelle pour la plupart des grands temples de Taiwan. » Le temple Lungshan propose maintenant des cours gratuits de calligraphie, d'arrangement de fleurs et de japonais.

Le temple a également fait don de sommes d'argent considérables à cer­tains établissements d'enseignement se­condaire et supérieur sous forme de bourses et autres programmes d'aide financière. En outre, il distribue chaque année l'équivalent de 2,2 millions de dol­lars US à diverses organisations caritatives venant en aide aux pauvres et aux malades. Cette générosité incite de plus en plus de bénévoles à rejoin­dre les programmes sociaux de Lungshan. Les femmes au foyer d'un certain âge qui appartiennent aux com­munautés voisines se rendent souvent au temple pour y effectuer béné­volement les corvées d'entretien (net­toyer, s'occuper des bouquets de fleurs etc.). Des professeurs d'école et de lycée y offrent des services de conseil sur les problèmes familiaux ou personnels. Le comité administratif du temple prévoit de construire un centre social à Panchiao, dans la proche banlieue de Taipei, qui servira de centre de promo­tion de l'enseignement et de la culture. Le comité a également en projet un cen­tre d'accueil pour les personnes âgées, et un ossuaire.

Des effigies divines passent sous le portail principal du temple Tienhou, à Lukang.

Le temple Hsingtien de Taipei s'efforce lui aussi de fournir davantage de services à la communauté. Ce tem­ple taoïste dédié au héros légendaire Kuan Kung est chaque jour visité par d'innombrables fidèles, venus pour la plupart d'entre eux prier pour la réus­site dans les affaires. Un passage par le temple Hsingtien est d'ailleurs de rigueur pour les candidats aux élections lé­gislatives et présidentielles quand vient le temps du scrutin.

Hsingtien est le premier temple à s'être doté d'une bibliothèque, il y a de cela dix-neuf ans. Celle-ci renferme maintenant 150 000 volumes et possède deux annexes ainsi qu'une salle de lec­ture. Elle propose une grande variété d'ouvrages récents et même des bandes dessinées, afin de satisfaire le plus large lectorat possible. La bibliothèque a également prévu un espace de lecture réservé aux personnes âgées et aux malvoyants, qui ont à leur disposition des loupes et des lunettes de vue à forte correction.

La bibliothèque a dernièrement lancé une campagne de lecture pour tous, qui consiste à distribuer des livres achetés par l'office d'Information du gouvernement aux habitants des régions rurales. Dans le même temps, elle dif­fuse deux programmes radio au cours desquels les auditeurs peuvent appeler en direct pour parler des livres qu'ils ont lu récemment. Tout ceci s'ajoute à diverses autres activités destinées aux différents groupes d'âges.


Le temple Hsingtien est connu depuis longtemps pour l'assistance mé­dicale et sociale qu'il fournit. Il réserve chaque année l'équivalent de 111 000 dollars US aux départements d'action sociale d'une dizaine d'hôpitaux privés et publics. Le temple a également démarré la construction d'un hôpital de 300 lits à Sanhsia, dans la région de Taipei, qui devrait être achevé en 1997. Il accorde un soutien financier substan­tiel aux familles nécessiteuses et aux victimes de catastrophes naturelles, comme les typhons et les inondations. Dernièrement, il a fait don de grandes quantités d'insecticides aux habitants de la région de Nantou, dans le centre de Taiwan, afin de lutter contre une épidémie de dengue, une maladie infectieuse virale transmise par un moustique.

Le temple Fokuangshan est le plus grand sanctuaire bouddhiste de Taiwan. Il est présidé par le Vénérable Hsing Yun et est réputé pour sa remarquable con­tribution à la propagation du dharma, c'est-à-dire les enseignements du bouddhisme. Il accorde également une importance grandissante à l'éducation et aux œuvres caritatives en général. L'enseignement supérieur bouddhiste a connu un nouveau départ avec la création de l'institut Chung-Hua d'études bouddhistes, en 1967. Les diplômés de cet établissement peuvent soit aller à l'étranger poursuivre leurs études, soit trouver du travail dans l'un des do­maines d'activités où les bouddhistes sont actifs, comme la culture, l'édition et l'enseignement.

Le temple Fokuangshan dirige la maison d'édition Fokuang, qui a édité environ 500 ouvrages, cassettes et vidéocassettes depuis sa création en 1959. Outre des travaux très sérieux, tels que des recueils de sutras et des essais philosophiques sur le bouddhisme, la maison d'édition Fokuang a également sur sa liste de publications des ouvrages plus légers, de la prose, de la poésie et même des romans ayant pour thè­mes des histoires bouddhistes.

Pour les temples tels que le temple Tienhou de Lukang, se mettre au ser­vice de la communauté ne passe pas forcément par les œuvres de charité et l'éducation. Le temple Tienhou est le principal sanctuaire dédié à Matsu, la déesse de la Mer, qui est particulièrement populaire auprès des pêcheurs. Chaque année, le temple attire des milliers de fidèles venus de toute l'île. Lukang est célèbre pour son atmosphère de ville culturelle, et le temple a fait de gros efforts pour promouvoir le déve­loppement de la culture populaire.

« Tienhou est le centre religieux de Lukang, une ville qui possède d'autres sites historiques importants », dit Cheng Cheng-che, l'un des membres du comité de gestion du temple. « Il nous semble plus important pour ce temple de promou­voir l'essor de la culture populaire tradi­tionnelle que de construire des bibliothè­ques et des hôpitaux, parce que Lukang en possède déjà de très bons. »

Malgré toutes ces réalisations di­gnes d'éloges, il arrive que les temples fassent l'objet de quelques critiques. Par exemple, on reproche à certains les re­lations étroites qu'ils entretiennent avec les formations politiques. « Le temple Lungshan n'autorise pas les campagnes politiques [sur son périmètre] », dit Chang Chun-hung. « Nous estimons que la reli­gion est une affaire à long terme, alors que la politique est une chose éphémère. Aussi nous insistons pour séparer les deux. » Un point de vue partagé par Liu Jui-e, du temple Hsingtien de Taipei. « Nous avons dit non à un grand nombre de politiciens qui espéraient pouvoir nous faire une dona­tion. Même si cela implique d'offenser cer­taines personnes puissantes, nous sommes inflexibles sur ce point : le temple Hsingtien ne doit être lié à aucun parti politique. »

Mme Liu souligne un autre sujet de controverse : le manque de person­nel professionnel. « Pour l'instant, le tem­ple Hsingtien possède trois départements dis­tincts — le premier chargé des affaires cou­rantes du temple, le deuxième des associa­tions culturelles et éducationnelles, et le troi­sième des hôpitaux — et ils ont tous trois besoin de personnel professionnel. Or nous avons du mal à nous en procurer, parce que nous ne pouvons pas payer des salaires suf­fisamment élevés. » Mme Liu est elle­-même assistante sociale de formation, et a acquis une solide expérience en­-dehors de l'environnement bouddhiste avant de rejoindre le temple Hsingtien. Elle trouve de nombreuses compensa­tions dans son travail à Hsingtien : « Bien que je gagne moins d'argent qu'avant, travailler ici me donne un sen­timent de paix intérieure et de bonheur. »

Les temples jouent un rôle plus large qu'autrefois dans la société taiwanaise d'aujourd'hui, mais leur pre­mière mission reste inchangée. « Les tem­ples sont là pour promouvoir les vertus chi­noises traditionnelles, purifier les âmes et travailler à l'avènement d'une société pacifi­que », résume Mme Liu. « Les ressources d'un temple sont parfois limitées, c'est vrai. Mais il n'y a pas de limite à ce qu'elles peuvent accomplir. »

Jessie Cheng

(v.f. Laurence Marcout)

Photos de Chang Su-ching

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