>> Les 12 000 personnes employées sur le Parc du logiciel de Nankang sont les plus fidèles adeptes des nouvelles technologies de télécommunication. Ils testent avec curiosité le potentiel du réseau dual
Dans la salle d’embarquement de l’aéroport international Chiang Kai-shek, à Taoyuan, les voyageurs profitent de l’attente pour sortir leur ordinateur portable et lire leur e-mail, chercher une information, jouer à un jeu vidéo…
L’aéroport est pourvu de bornes WiFi depuis 2001. Pas besoin pour accéder à Internet de chercher une prise. Il suffit, comme en ont pris l’habitude les gens d’affaires voyageant souvent de par le monde, de s’installer confortablement et d’ouvrir son notebook pour surfer tout son saoul.
A distance
Parmi les voyageurs absorbés par leur écran, voici M. Yu , assis à une table de café dans un coin calme. Son ordinateur de poche en main, il se connecte au réseau Internet pour entrer en téléconférence avec un partenaire commercial qui se trouve à l’autre bout du monde. M. Yu et son collègue britannique alternent le vidéophone et la messagerie instantanée pour commenter des modifications sur un contrat de vente qui est ensuite transmis à leur société respective.
Ceci n’est pas nouveau dans le réseau du Parc du logiciel de Nankang, à Taipei, où le WiFi autorise un nombre croissant d’employés à travailler loin de leur bureau, grâce à une connexion invisible et à un ordinateur portable.
Sur une superficie de moins d’un kilomètre carré, la technopole de Nankang est équipée de près d’une centaine de bornes placées à des points stratégiques à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments.
L’intégration du réseau dual n’a pas pour seul avantage de permettre un accès à l’Internet n’importe quand et n’importe où. L’autre aspect du projet est le « contrôle mobile ». Par le biais d’un agenda électronique (PDA) relié au système de vidéosurveillance, les employés des services de sécurité peuvent par exemple garder un œil sur plusieurs dizaines d’endroits à travers le parc tout en effectuant leurs patrouilles. Il n’est plus nécessaire pour eux de rester en permanence dans la salle des écrans de contrôle. Le système améliore la mobilité des vigiles et donc l’efficacité de la surveillance.
Autre application pratique, lorsqu’ils flânent dans le centre commercial qui se trouve dans les sous-sols de la technopole, les employés voient leurs téléphones portables bimodes afficher les dernières promotions et annonces publicitaires publiées par les magasins devant lesquels ils passent. Toujours via leur mobile, ils peuvent réserver une table à la cafétéria, se renseigner sur le trafic routier, les programmes de cinéma, etc.
Clés virtuelles
« Il n’y a pas qu’ici qu’on développe des services de ce type, nuance Li Ta-lung [李達隆], responsable des ventes du groupe Acer pour les technologies sans fil. La différence, c’est qu’à Nankang, nous sommes les premiers à étendre l’expérience du WiFi à des domaines aussi nombreux. Notre objectif, c’est l’innovation dans l’exploitation et l’intégration des technologies sans fil. »
Dans cette optique, les fournisseurs ne manquent pas. Outre Acer, qui est responsable de l’intégration du système, quantité d’autres grands noms de l’industrie ont participé à cet effort collectif, dont Taiwan Microsoft, Taiwan Cellular Corp. (télécoms), ZyXEL (modems et équipements op-troniques et de télécommunications), IAVista Inc. (systèmes de sécurité et d’identification sur Internet), Mobile Mind Co. (intégration des systèmes mobiles et logiciels), Systex Corp. (intégration de systèmes), Chihhua Technology (signalisation numérique), ainsi que des institutions telles que l’Institut de recherche industrielle et technologique (ITRI) ou l’Institut de l’industrie de l’information (III). Parmi les innovations produites par ces sociétés, citons la carte SIM (l’acronyme anglais de subscriber identity module) qui équipe les téléphones mobiles. La carte SIM, quintessence de l’interaction entre informatique et télécommunications, est ce petit bout de plastique muni d’une puce qui permet aux opérateurs de facturer les télé-communications. Acer et Taiwan Cellular ont décidé d’en faire la « clé » de l’accès aux services mobiles de Nankang. Déjà présents dans les téléphones mobiles bimodes, elle sera rapidement intégrée dans les PDA et les ordinateurs portables, ce qui permettra aux employés du parc d’être constamment connectés.

A Nankang, quand on a envie de prendre l’air ou un café, aucun problème : grâce au réseau sans fil, on peut emporter son e-bureau avec soi, sans craindre de rater un important coup de téléphone.
Avec un système d’identification sécurisé comme la carte SIM et un téléphone mobile connecté au WiFi, plus besoin par exemple de rester à son bureau pour attendre un coup de téléphone : les appels seront transférés du téléphone fixe du poste de travail jusqu’au mobile de l’employé. En outre, l’utilisation du réseau WiFi permettra d’économiser sur le coût des télécommunications.
S’affranchir du passé
Grâce à la généralisation des réseaux virtuels privés (VPN), les employés n’auront plus à s’inquiéter d’être trop éloignés de leur bureau pour être couverts par le réseau.
IBM Taiwan est un bon exemple. A l’exception des cadres supérieurs et des assistants qui doivent être présents physiquement au siège de la société aux heures de bureau, l’employé de base peut se déplacer librement entre le Parc technologique de Nankang, les bureaux annexes dans le quartier de Hsinyi et le quartier général, tout en restant connecté en permanence.
« Avec un mécanisme de management intégré, les secrétaires du passé ont disparu, dit avec un large sourire He Kun-chien [何坤謙], qui travaille chez IBM. Peut-être ne voyez-vous jamais l’assistant qui organise vos rendez-vous et tape votre courrier, mais le travail est fait de la même façon. »
Grâce au développement des technologies d’encodage et de sécurisation des informations, le nombre de sociétés qui ont créé leur propre VPN et rejoint le réseau de services mobiles de Nankang a augmenté. Sur les 120 et quelques sociétés présentes dans la technopole, déjà une vingtaine ont franchi le pas.
Le processus devrait s’accélérer maintenant que les pouvoirs publics ont accepté le principe de financer la construction des VPN pour l’ensemble du site, afin que les sociétés soient sur un pied d’égalité sur le plan des télécommunications, et que la technopole augmente sa compétitivité d’ensemble.
Quant au taux d’utilisation du réseau sans fil, dans l’enceinte de la technopole, il atteint un total de 50 000 minutes de télécommunications par mois, ce qui est à ce jour un record à Taiwan pour un programme expérimental. ■