Ayant réuni à distance pendant la pandémie de Covid-19 quinze musiciens originaires de dix nations austronésiennes, le projet multimédia taïwanais « Small Island Big Song » [小島大歌] entend exprimer la tristesse de ces artistes face à la pollution maritime.
Le studio « Small Island Big Song », responsable du projet, a annoncé avoir sorti à la fin 2021 l’album Our Island réunissant douze titres, tous composés sur le thème « S’exprimer pour l’océan », indique le ministère de la Culture sur son site web.
Ces voix austronésiennes évoquent à travers la musique une préoccupation particulière pour les océans et pour les terres dont certaines sont menacées par la montée du niveau de la mer.
Cet album comprend deux créations de la chanteuse Putad intitulées « Pinagsanga (Nature) » et « Listwar Zanset (Our Ancestor) ». Putad est membre du groupe Outlet Drift [漂流出口], primé aux Golden Melody Awards, l’équivalent à Taiwan des Victoires de la musique en France.
Appartenant au peuple autochtone Amis, Putad s’identifie comme une « femme de l’océan ». Elle exprime dans ces chansons son regret de voir l’océan de son enfance devenu méconnaissable sous l’effet de la pollution.
La chanteuse paiwan Sauljaljui fait partie de « Small Island Big Song » depuis six ans et a collaboré avec des musiciens de pas moins de dix pays du monde austronésien pour créer la chanson « Madjadjumak », présente elle aussi dans l’album. Elle utilise l’image de la rivière qui s’avance dans l’océan pour faire écho à son désir de rencontrer, depuis sa maison dans les montagnes, sa famille austronésienne au bord des côtes.
La préparation de l’album a nécessité trois années de travail. Le projet comporte aussi une dimension visuelle et scénique. « Small Island Big Song » et huit musiciens principaux ont entamé en janvier une tournée de 120 jours aux Etats-Unis et en Europe. Celle-ci les mènera notamment à Los Angeles, aux Etats-Unis, et sur l’île de Procida, désignée capitale italienne de la culture 2022.