Alors que l’annonce fin août par la présidente Tsai Ing-wen [蔡英文] d’une levée prochaine des restrictions pesant sur les importations de porc américain a suscité des inquiétudes au sein de la population, le Yuan exécutif a dévoilé le 26 novembre une nouvelle réglementation s’appliquant à l’ensemble des importations de produits porcins, avec l’objectif de garantir le plus haut niveau de sécurité sanitaire des aliments.
En annonçant le 28 août la levée prochaine des restrictions aux importations de produits bovins et porcins en provenance des Etats-Unis d’Amérique, la chef de l’Etat entendait préparer le terrain à l’ouverture de négociations avec Washington en vue d’un accord commercial bilatéral.
En septembre, le gouvernement a établi pour la viande de porc importée des normes relatives aux résidus de ractopamine, un additif souvent donné aux Etats-Unis aux porcs ou à d’autres animaux élevés pour leur viande afin d’obtenir de la viande plus maigre et plus protéinée, et dont l’emploi est interdit à Taiwan. Autorisées depuis 2012 sous certaines conditions, les importations de viande de bœuf américaine doivent aussi bénéficier de la levée de certaines restrictions pesant actuellement sur la viande issue de bovins âgés de 30 mois ou plus.
En particulier, le gouvernement entend prendre pour référence les normes fixées par la Commission du Codex Alimentarius, créée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2012, celle-ci a fixé pour la ractopamine une limite maximale de résidus (LMR) de 10 parties par milliard (ppb) pour les muscles de porc et de bœuf, et de 40 ppb pour le foie.
Les nouvelles mesures annoncées le 26 novembre ont été préparées par le ministère de la Santé et des Affaires sociales. Elles rendent notamment obligatoire l’inspection de chaque lot de viande porcine ou de produits porcins à son arrivée à Taiwan, de manière à s’assurer que l’origine et que les noms des ateliers de découpe ou de transformation, des importateurs et des distributeurs y sont clairement mentionnés.
Pour aider les consommateurs à choisir de manière informée, les produits porcins taïwanais seront dotés d’un label circulaire fourni par le ministère de la Santé et des Affaires sociales, alors que les produits importés arboreront un label triangulaire indiquant le pays d’origine. Qui plus est, les ateliers de découpe ou de transformation qui n’ont pas encore fourni de produits bovins ou porcins à Taiwan doivent d’abord faire l’objet d’une visite d’inspection par des agents du ministère avant que leurs cargaisons soient acceptées sur le territoire taïwanais.
Les contrevenants s’exposeront à de sévères amendes. Les importateurs de produits excédant les LMR seront passibles d’amendes allant jusqu’à 200 millions de dollars taïwanais (TWD), alors que ceux qui omettront ou falsifieront l’étiquetage de l’origine risqueront une amende de 4 millions de TWD.
Dans le même temps, le gouvernement prévoit un financement de 260 millions de TWD pour aider les collectivités locales à renforcer les inspections, a indiqué le Yuan exécutif. Le ministère des Finances mettra en outre à jour ses codes de classification douaniers pour faciliter la gestion et la traçabilité de ces importations.