Le partenariat stratégique dans le domaine des semiconducteurs entre le groupe taïwanais Foxconn et le groupe français Thales marque une étape importante dans les relations bilatérales entre les deux pays, a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères François Wu [吳志中] au journal économique français La Tribune.
François Wu a tenu ces propos lors d’un entretien en ligne avec la journaliste Amélie Charnay en vue d’un article publié le 5 septembre par le média français.
Dans le cadre d’un accord annoncé en mai, les deux parties investiront 250 millions d’euros pour créer une usine de conditionnement et de test de semiconducteurs en France. Un communiqué de presse de Foxconn, dont le siège est à New Taipei, indique que cette installation permettra au fournisseur de services de fabrication électronique d’élargir sa présence en Europe.
« Nous essayons de renforcer nos relations en Europe prioritairement avec la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, des pays qui partagent les mêmes valeurs démocratiques que nous », a confié François Wu à La Tribune. « Nous espérons attirer de plus en plus d’étudiants français et aussi d’ingénieurs pour venir travailler dans ce secteur dans notre pays », a-t-il ajouté.
Taiwan dispose d’un écosystème complet pour les semiconducteurs, incluant la conception, la fabrication, le conditionnement et le test de circuits intégrés, a expliqué le ministre adjoint. Il a également précisé que Taiwan produit environ 70% de toutes les puces électroniques dans le monde et près de 100% de celles nécessaires au développement de l’intelligence artificielle, ce qui témoigne du rôle indispensable du pays dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
François Wu a attribué le succès de l’industrie taïwanaise des semiconducteurs aux collaborations de longue date entre les entreprises locales et leurs partenaires européens, notamment Royal Philips Electronics et ASML Holding (Pays-Bas), BASF (Allemagne) et Air Liquide (France). Il a souligné que la coopération entre Taiwan et ses partenaires démocratiques européens ne se limite pas aux semiconducteurs, mais englobe également l’automobile, l’aviation et les télécommunications, et qu’elle devient d’autant plus vitale que les entreprises taïwanaises continuent de réduire leurs investissements en Chine.
De tels partenariats sont dans l’intérêt de toutes les parties prenantes et défendent les valeurs fondamentales du monde libre tout en empêchant la Chine d’instrumentaliser ces secteurs clés, a insisté le ministre adjoint.