Réalisée en français, l’interview intervenait alors que la présidente de la République Tsai Ing-wen [蔡英文] effectuait une visite officielle dans trois Etats alliés du Pacifique, et que le président américain Donald Trump s’apprêtait à entamer sa tournée asiatique. Elle porte donc en grande partie sur les évolutions du triangle Taipei-Washington-Pékin. « Le signal envoyé par les Américains, c’est qu’ils sont toujours présents [en Asie] », estime ainsi Wu Chih-chung qui rappelle que la présidente Tsai a dit récemment que les relations avec les Etats-Unis n’avaient jamais été aussi bonnes.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères profite de cette tribune pour expliquer la politique continentale suivie par la chef de l’Etat : la bonne volonté de Taiwan ne changera pas vis-à-vis de Pékin, l’engagement à maintenir le statu quo dans le Détroit sera maintenu, Taiwan ne reviendra pas à l’époque de la confrontation, mais il ne cédera pas non plus aux pressions de la Chine continentale.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Wu Chih-chung. (Photo : MOFA)
Interrogé par l’envoyé spécial du Monde, Brice Pedroletti, sur les défections de plusieurs alliés diplomatiques ces dernières années, Wu Chih-chung rappelle l’importance de ses alliés pour Taiwan, tout en insistant sur la transparence de l’aide publique au développement aujourd’hui apportée à ces derniers. « Nous voulons porter des initiatives de développement durable. C’est la Chine qui mène une diplomatie du chéquier désormais, plus Taiwan », relève-t-il.
Pour le ministre adjoint des Affaires étrangères, les valeurs humaines déclinées dans les politiques publiques menées à Taiwan sont le meilleur argument en faveur de la participation internationale de Taiwan. « Je suis optimiste, dit-il, car la tendance du monde entier reste la démocratie et l’Etat de droit. Nous voulons montrer aux Chinois qu’une société chinoise peut très bien adopter des valeurs universelles. »
L’intégralité de l’interview est accessible en ligne pour les abonnés du journal Le Monde.