La présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], a récemment répondu au message délivré le 1er janvier par le pape François à l’occasion de la 51e Journée mondiale de la paix, et soutenu son appel à étreindre « tous ceux qui fuient la guerre et la faim ou qui sont contraints de quitter leurs terres à cause des discriminations, des persécutions, de la pauvreté et de la dégradation environnementale ».
« Les Taiwanais éprouvent beaucoup de sympathie pour ces personnes, dont la détresse reflète notre propre histoire, une histoire d’immigrés faite de sang, de sueur, de labeur et de pleurs », écrit la chef de l’Etat dans une lettre adressée au pape François. Les pays autour du monde devraient affronter le phénomène de migration mondiale avec confiance et ne pas le considérer comme une menace mais comme une chance pour la paix, ajoute-t-elle.
Les premiers habitants de Taiwan étaient austronésiens et la première vague d’immigration massive a commencé il y a 300 ans quand des populations ont traversé le détroit de Taiwan pour fuir une pauvreté désespérante, rappelle Tsai Ing-wen. « Une deuxième vague importante s’est produite en 1949, quand quelque 2 millions d’immigrés ont été contraints de fuir la Chine continentale et sont venus à Taiwan », dit-elle.
« Taiwan est une société d’immigrés, ce qui rend inévitable le mélange des groupes de différentes origines et de leurs idéologies respectives. Et pourtant nous avons accompli une transition difficile, et sommes devenus une société libre et démocratique qui est un modèle pour le monde sinophone. »
Les Taiwanais, souligne Tsai Ing-wen, jouissent de la liberté d’expression et de la liberté religieuse, leur sécurité personnelle est garantie, et les autres droits humains fondamentaux sont protégés par les institutions démocratiques du pays. Sur cette base solide, et en accord avec l’appel du pape pour un esprit de compassion envers les réfugiés et les migrants, Taiwan accueille quelque 600 000 travailleurs immigrés et 500 000 conjoints d’origine étrangère, la plupart en provenance de l’Asie du Sud-Est, ajoute la chef de l’Etat.
« Nous voyons en eux une source de vitalité nouvelle et une force pour la diversité culturelle, et avons formulé notre nouvelle politique en direction du Sud pour construire des ponts qui renforcent le commerce et les échanges culturels avec les pays d’Asie du Sud-Est », écrit-elle.
Element essentiel de la stratégie de développement national élaborée par Tsai Ing-wen, la « nouvelle politique en direction du Sud » cherche à approfondir les liens agricoles, économiques, culturels, éducatifs, touristiques et commerciaux avec les Etats membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), six Etats d’Asie du Sud, dont l’Inde, ainsi qu’avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Dans sa lettre au souverain pontife, la chef de l’Etat dit en outre son admiration pour le souci porté par ce dernier aux réfugiés et pour ses visites auprès des personnes déplacées au Bangladesh, en Grèce, en Jordanie et en Birmanie. Taiwan, souligne-t-elle, vient en aide aux réfugiés en fournissant une aide de long cours pour les populations déplacées dans la région du Kurdistan irakien, ainsi que dans les camps de réfugiés birmans en Thaïlande et dans les camps de réfugiés syriens en Jordanie.