Tout sera mis en œuvre pour réprimer les cas de travail forcé à Taiwan et pour renforcer les dispositions de lutte contre le trafic des êtres humains, a promis le 1er septembre le ministre adjoint de l’Intérieur, Chen Tsung-yen [陳宗彥]. Il s’exprimait à l’occasion de l’atelier international sur la lutte contre le trafic des êtres humains 2020, organisé par le ministère de l’Intérieur.
Dans le Rapport 2020 sur le trafic des êtres humains qu’a publié le 25 juin le Département d’Etat américain et qui dresse un panorama mondial de ce fléau, Taiwan confirme, pour la onzième année consécutive, sa place parmi les pays luttant le mieux contre ce phénomène, a rappelé Chen Tsung-yen.
Le pays, a-t-il ajouté, a aussi été classé par le cabinet d’analyse de données Numbeo comme ayant le deuxième plus faible taux de criminalité au monde et a été placé au deuxième rang mondial de l’indice de sûreté établi par cette institution. Ces résultats, a-t-il estimé, prouvent l’efficacité des politiques suivies par le gouvernement et démontrent que Taiwan peut aider à donner du souffle aux initiatives internationales lancées pour éliminer le fléau moderne de la traite des êtres humains.
Le ministre sans portefeuille Lo Ping-cheng [羅秉成], le directeur de l’Institut américain à Taiwan Brent Christensen et des représentants des secteurs associatif, privé et public assistaient à cet atelier. Celui-ci a mis l’accent cette année sur quatre sujets : les stratégies de prévention du trafic des êtres humains, la sécurité et la réhabilitation des victimes, le rôle de la responsabilité sociale des entreprises dans les efforts contre l’exploitation au travail, ainsi que les défis et les avancées à Taiwan en matière de prévention de ce fléau.
John Cotton Richmond, ambassadeur itinérant des Etats-Unis en charge de la lutte contre le trafic humain, a pris la parole dans un message préenregistré, saluant les progrès réalisés par Taiwan en la matière. Il a aussi émis des suggestions en termes de poursuites engagées contre les trafiquants d’êtres humains, de protection des victimes et de prévention du phénomène. Il a notamment estimé utile d’interdire aux agences de placement et aux employeurs de prélever des frais de recrutement ou de service auprès des travailleurs migrants, afin d’éviter toute coercition contre ces derniers.
L’atelier a aussi vu les interventions de Mark Charoenwong, procureur au ministère de la Justice de la Thaïlande ; de l’avocate hongkongaise Patricia Ho [何珮芝], lauréate 2020 du prix du héros de la lutte contre le trafic humain décerné par le département d’Etat américain ; et de Luke de Pulford, directeur général de la fondation Arise, basée au Royaume-Uni.
D’après le ministère de l’Intérieur, le trafic des êtres humains à Taiwan concerne principalement des cas de travail forcé et de prostitution. Le nombre de victimes en placement protégé a chuté l’an dernier à 92, soit le niveau le plus bas depuis la promulgation de la Loi sur la prévention du trafic des êtres humains, en 2009, a indiqué le ministère.
Une action interministérielle est menée pour s’assurer que les quelque 700 000 travailleurs migrants que compte le pays sont pleinement protégés. Le Plan de prévention de l’exploitation 2021-2022 devrait permettre de relever encore la barre en ce sens, a estimé le ministère.