Des locaux plus modernes permettant d’améliorer l’accueil du public et de regrouper sur un même site l’ensemble des services français à Taiwan : le directeur du Bureau français de Taipei (BFT) Jean-François Casabonne-Masonnave a résumé en ces mots le 17 mars les atouts de la récente installation de la représentation française au 39e étage de la tour Taipei 101.
Depuis le mois dernier, ces nouveaux locaux abritent la direction du BFT, son service presse et communication, le service de coopération et d’action culturelle, la section consulaire et administrative, mais aussi l’espace Campus France chargé de promouvoir les formations supérieures françaises, le service Atout France chargé de la promotion touristique, le service économique ainsi que le service Business France, lequel propose une gamme complète de produits et services d’accompagnement des entreprises françaises dans leur développement sur le marché taïwanais.
« Les relations entre la France et Taiwan vont bénéficier de cette installation », a estimé Jean-François Casabonne-Masonnave en notant aussi la proximité de l’Institut allemand et du Bureau économique et commercial européen.
« La pandémie de Covid-19 accélère des changements déjà en cours, a-t-il déclaré. La mondialisation est mise en cause ; des enjeux tels que les changements climatiques et les menaces contre la biodiversité revêtent un caractère d’urgence ; et les valeurs de démocratie, de droits de l’homme et de liberté sont désormais directement contestées. C’est dans ce contexte que se développent les relations entre la France et Taiwan. »
Malgré la crise sanitaire, a poursuivi le directeur du BFT, le gouvernement français ne se détourne pas de ses objectifs de long terme et le plan de relance adopté l’an dernier témoigne de sa volonté d’accélérer les réformes entreprises, qu’il s’agisse de numériser l’économie, d’assurer la transition énergétique ou de renforcer la cohésion sociale.
La coopération technologique entre la France et Taiwan recèle un fort potentiel, a-t-il affirmé, citant les contacts entre laboratoires de recherche et l’intérêt croissant pour la coopération entre start-up françaises et taïwanaises. Il a toutefois jugé utile de renforcer les partenariats entre entreprises de part et d’autre pour tirer parti des savoir-faire taïwanais en matière de passage à la fabrication industrielle.
Les échanges culturels et la coopération universitaire sont une des clés pour améliorer la situation, a-t-il dit, en évoquant le succès auprès des étudiants taïwanais des cursus universitaires français dispensés en anglais mais aussi la nécessité de former davantage de scientifiques et d’ingénieurs.
Interrogé sur la faisabilité d’un accord entre l’Union européenne et Taiwan sur la protection des investissements, à l’image de celui en cours de négociation avec Pékin, Jean-François Casabonne-Masonnave a souligné que les difficultés en termes d’accès au marché et d’investissements rencontrées en Chine par les entreprises européennes n’existent pour l’essentiel pas à Taiwan. Entre la France et Taiwan, a-t-il relevé, le contexte d’affaires est sain et solide, et bénéficie de la protection de la propriété individuelle et de la sécurité des contrats.
« Un accord de protection des investissements contribuerait à sécuriser cette situation favorable et fait toujours partie de nos objectifs », a-t-il néanmoins ajouté.
Alors que le premier ministre taïwanais Su Tseng-chang [蘇貞昌] a réagi le 16 mars aux pressions exercées par l’ambassadeur de Chine en France contre un projet de visite à Taiwan de sénateurs français, le directeur du BFT a affiché sa confiance quant à la tenue de cette visite. « Quand je l’ai rencontré en septembre dernier à Paris, le sénateur Alain Richard, président du groupe d’information et d’échanges Sénat - République de Chine-Taiwan, m’a dit être impatient de revenir à Taiwan. La date de cette venue ne peut être confirmée en raison de la pandémie, mais ce déplacement, comme d’autres d’ailleurs, aura lieu. »