Le ministre des affaires étrangères Joseph Wu [吳釗燮] a répondu aux questions du journaliste Michael Muller à l’occasion d’un documentaire spécial diffusé le 29 mars sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte.
Lors de cet entretien exclusif, Joseph Wu a déclaré que Taïwan travaillait au renforcement des capacités de défense de son territoire. En effet, selon le ministre, la Chine, qui n’exprime aucun intérêt à ouvrir un dialogue inter-détroit, n’a toujours pas exclu la possibilité de prendre Taïwan par la force. La position chinoise repose sur l’acceptation unilatérale du concept de Chine unique, un principe que n’acceptera jamais la population taïwanaise.
Selon Joseph Wu, compte tenu de la situation actuelle de Hong Kong, la majorité des Taïwanais ne peuvent soutenir le concept « un pays, deux systèmes » mis en avant par le gouvernement chinois.
Par ailleurs, Joseph Wu a déclaré que la Chine s’était servie comme prétexte de la visite en août dernier de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi pour organiser des exercices militaires dans les eaux et l’espace aérien proches de Taïwan. Un comportement agressif auquel s’ajoutent des manœuvres de coercition économique, des cyberattaques et des campagnes de désinformation.
Joseph Wu a de même rappelé l’importance de son industrie du semi-conducteur et de son fleuron TSMC, 85 % des puces au niveau mondial étant produites à Taïwan. Il a ainsi mis en garde contre l’impact énorme sur les chaînes d’approvisionnement mondiales si Taïwan perdait sa position de leader dans ce secteur des technologies de pointe. Un impact auquel l’économie chinoise n’échapperait pas non plus.
Le ministre Wu a appelé les membres du monde libre à travailler de concert pour empêcher la Chine d’étendre son influence autoritariste à travers le monde.