Le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu [吳釗燮] a récemment répondu aux questions de Susanna Bastaroli, journaliste du média autrichien Die Presse.
Lors de cet entretien, qui a fait l’objet d’un article publié le 3 juin dernier, Joseph Wu a déclaré que Taïwan travaille à renforcer ses capacités d’autodéfense tout en tirant des leçons de la guerre en Ukraine et cherche le soutien mondial pour dissuader les velléités de la Chine.
Face aux cyberattaques, aux campagnes de désinformation et la guerre cognitive de la Chine qui cherche à déstabiliser la société taïwanaise, le ministre Wu a expliqué que Taïwan avait réussi à contrecarrer de telles menaces grâce à la coopération entre les agences gouvernementales et la société civile.
Pékin cherchant également à déstabiliser la démocratie mondiale par le biais de campagnes de désinformation et de la diffusion d’informations erronées, Joseph Wu a rappelé que Taïwan était disposé à partager son expérience et à travailler avec des partenaires qui ont la volonté commune de lutter contre une telle agression.
Selon le chef de la diplomatie, les exercices militaires organisés par la Chine dans les eaux et l’espace aérien proche de Taïwan mettent en danger le statu quo interdétroit et poussent les tensions militaires dans la région.
Le gouvernement taïwanais fait le maximum pour réduire les risques d’une guerre tout en renforçant ses capacités de défense par le biais d’une réforme de son armée, l’allongement du service militaire obligatoire, l’amélioration des capacités de combat asymétrique et l’achat d’armes défensives auprès des États-Unis.
Taïwan est aujourd’hui responsable de plus de la moitié de la production mondiale de semi-conducteurs, tandis que 50 % du trafic maritime mondial passe par le détroit de Taïwan. Selon Joseph Wu, la communauté internationale doit informer clairement la Chine des conséquences d’une attaque sur Taïwan.
Enfin, en ce qui concerne la participation de Taïwan au sein de la communauté internationale, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que l’exclusion continue du pays d’organisations telles que l’OMS ou l’OACI est non seulement injustifiée mais va également à l’encontre des mandats des deux agences spécialisées des Nations Unies et met en danger la santé et la sécurité aérienne.
L’inclusion de Taïwan à Interpol permettrait d’améliorer la lutte contre la criminalité transfrontalière. L’Autriche devant accueillir cette année l’assemblée générale de l’agence internationale de lutte contre la criminalité, Joseph Wu a appelé le pays membre de l’Union Européenne à adopter une position à la fois neutre et professionnelle en soutenant la candidature de Taïwan à Interpol.