Dans un entretien accordé début janvier au Corriere Della Sera, le ministre adjoint des Affaires étrangères François Wu [吳志中] souligne l’importance d’un Taiwan libre et démocratique pour la sécurité mondiale.
Cité dans l’article publié le 26 janvier par le quotidien italien, François Wu compare Taiwan à la Tchécoslovaquie de 1938, quand celle-ci était la cinquième puissance industrielle en Europe et la dixième dans le monde. En faisant main basse sur ses industries grâce aux Accords de Munich, l’Allemagne nazie fut capable de financer le lancement de la Seconde Guerre mondiale. Cela, estime le ministre adjoint, est précisément ce que la Chine veut faire avec Taiwan : s’emparer de son industrie des semiconducteurs, laquelle assure environ 90% de la production mondiale des puces électroniques les plus avancées, et ainsi modifier l’équilibre mondial.
Si Taiwan ne compte que 12 alliés diplomatiques dans le monde, il entretient une relation politique, économique et commerciale avec une centaine de pays, souligne François Wu. Pointant le rôle crucial joué par Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) en matière de technologie et de production, François Wu ajoute que si Taiwan était envahi, d’innombrables usines à travers le monde seraient mises à l’arrêt en l’espace de quelques semaines.
Taiwan, poursuit le ministre adjoint, est pleinement conscient des menaces et des dangers posés par la Chine, et se prépare au pire en suivant trois approches : développer ses capacités défensives, obtenir le soutien du monde libre, et faire de la sécurité dans le détroit de Taiwan une question internationale plutôt que régionale.
Concernant les relations entre Taiwan et le Vatican, François Wu salue le Saint-Siège, « entité religieuse unique dotée de normes morales élevées » et qui défend la liberté religieuse. Sur la base de relations diplomatiques qui durent depuis plus de 80 ans, Taiwan continuera à maintenir des liens étroits avec le Saint-Siège, assure-t-il.