La vice-présidente Hsiao Bi-khim [蕭美琴] s’est rendue le 7 novembre au Parlement européen, à Bruxelles, où elle a pris la parole lors du sommet annuel de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC). Il s’agissait de la première visite au Parlement européen d’un vice-président taïwanais en exercice. Hsiao Bi-khim était accompagnée du ministre des Affaires étrangères, Lin Chia-lung [林佳龍].
A leur arrivée, la vice-président Hsiao et le ministre Lin ont été accueillis par la questeure du Parlement européen, Miriam Lexmann, et l’eurodéputé français Bernard Guetta, membre de la commission des affaires étrangères, qui coprésident tous deux la délégation de l’IPAC au Parlement européen. Le directeur général de l’IPAC, Luke de Pulford, a également remercié la vice-présidente d’avoir accepté cette invitation au nom du président Lai Ching-te [賴清德].
« A une époque marquée par une fragmentation croissante, une volatilité accrue et la montée de l’autoritarisme, ce sommet affirme un principe essentiel : les démocraties, même éloignées les unes des autres, ne sont pas seules », a souligné Hsiao Bi-khim dans son discours.
« L’Europe a défendu la liberté sous le feu des attaques. Taiwan a bâti sa démocratie sous la pression. Ces histoires différentes débouchent sur un engagement commun : la paix, la dignité et la résilience », a-t-elle ajouté.
« Nos démocraties ne sont pas parfaites, mais elles sont ouvertes, a poursuivi la vice-présidente. Elles ne musellent pas la critique, elles s’en servent pour guider les réformes. Elles ne craignent pas la transparence, elles l’exigent. Et elles n’exigent pas la loyauté envers un homme fort, mais l’allégeance à la loi et au peuple. »
Tout comme les pays européens, a relevé Hsiao Bi-khim, Taiwan est confronté à un ensemble de menaces et de défis croissants, coordonnés et en constante évolution : pression militaire et coercition de « zone grise », cyberattaques et campagnes de désinformation, utilisation de l’influence économique pour obtenir une soumission politique, sabotage des infrastructures, physiques et numériques, ingérence étrangère visant à saper l’unité et la confiance du public.
Face à ces défis, Taiwan met en place des systèmes de communication de secours par satellite, forme les communautés aux interventions d’urgence, renforcer la résilience des infrastructures face aux menaces cybernétiques et physiques, investit dans la résilience énergétique et les réseaux intelligents, et développe une éducation civique qui favorise la maîtrise des médias et la pensée critique, a-t-elle rappelé.
« Taiwan est important pour le monde pour au moins trois raisons essentielles : nous sommes une démocratie florissante, nous sommes un acteur économique mondial de premier plan et nous sommes un partenaire international responsable », a insisté Hsiao Bi-khim.
Elle a appelé les parlementaires européens à travailler avec Taiwan pour bâtir des chaînes d’approvisionnement fiables, élargir le dialogue sur l’intelligence artificielle et la coopération numérique, et investir dans les talents pour l’innovation démocratique ; et à partager les meilleures pratiques en matière de défense et de résilience de toute la société.
Elle les a en outre invités à continuer de soutenir la participation significative de Taiwan aux organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Elle a enfin appelé à faire respecter les principes figurant dans la Charte des Nations Unies, qui interdit la menace ou l’emploi de la force pour résoudre les différends.
« Taiwan est prêt à travailler avec vous tous. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la liberté non seulement perdure, mais qu’elle triomphe », a-t-elle lancé en conclusion.
Après son discours, Hsiao Bi-khim a échangé avec de nombreux parlementaires membres de l’IPAC. Els Van Hoof, présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre fédérale des députés belge et coprésidente de l’IPAC pour la Belgique, a également chaleureusement salué la vice-présidente.
A son retour à l’aéroport international de Taoyuan, le 9 novembre, Hsiao Bi-khim a été accueillie par le ministre adjoint des Affaires étrangères François Wu [吳志中]. La vice-présidente s’est dite honorée d’avoir porté la voix du peuple taïwanais dans l’enceinte du Parlement européen, d’avoir fait connaître les atouts de Taiwan et d’avoir pu œuvrer à susciter des soutiens. « Taiwan n'est pas seul », a-t-elle assuré.