A l’occasion de la Journée des peuples autochtones, célébrée à Taiwan le 1er août, la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], a mis l’accent, dans un discours devant la Conférence administrative nationale des peuples autochtones, sur l’importance de la protection des langues austronésiennes parlées par les aborigènes formosans, et sur les mesures prises par l’Etat pour encourager leur transmission.
La chef de l’Etat s’est félicitée du vote le 26 mai 2017 par le Yuan législatif, et de sa promulgation le 14 juin, de la Loi pour le développement des langues des peuples autochtones, laquelle vise à protéger les langues des 16 groupes de population aborigènes reconnus par l’Etat et leur accorde le statut de langues nationales. Les langues jouent un rôle vital pour la reconnaissance des identités, a-t-elle déclaré, formulant le vœu que l’encouragement à transmettre les langues maternelles des peuples autochtones permettra d’en assurer la survie.
Mille postes d’enseignants des langues austronésiennes et de médiateurs linguistiques seront financés dans les localités aborigènes et dans celles où la population autochtone dépasse 1 500 habitants, a-t-elle indiqué.
« Il y a un an jour pour jour, j’ai présenté au nom de l’Etat des excuses officielles aux peuples autochtones de Taiwan, a rappelé Tsai Ing-wen. Bien sûr, il était clair pour moi que la douleur accumulée pendant 400 ans n’allait pas s’effacer en l’espace d’un an. » Notant que le gouvernement, dans sa quête de justice historique et transitionnelle pour les peuples autochtones, fait face à de nombreux points de vue, elle a estimé que « nous avons encore un long chemin à parcourir ».
Outre la mise en œuvre de la Loi pour le développement des langues des peuples autochtones et l’établissement de la Commission pour la justice historique et la justice transitionnelle autochtones, les engagements du gouvernement portent sur une évaluation de la mise en œuvre de la Loi fondamentale des peuples autochtones, un mécanisme de décision visant à régler le problème du stockage des déchets faiblement radioactifs sur l’île des Orchidées (Lanyu), l’établissement de centres d’aide juridique pour les populations autochtones, la reconnaissance identitaire des populations pingpu (aborigènes des plaines aujourd’hui largement assimilés à la population han), ainsi que l’épineuse question de la délimitation des terres traditionnelles autochtones.
Ces dernières années, a encore dit la présidente Tsai, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège, ont eux aussi présenté des excuses officielles aux peuples autochtones. Cette expérience, a-t-elle noté, est précieuse pour aider Taiwan à aller de l’avant.