Réduire d’un tiers le nombre de décès liés au cancer d’ici 2030 à Taiwan : tel est l’objectif d’un plan dévoilé le 24 décembre à Taipei par le premier ministre Cho Jung-tai [卓榮泰]. Il s’inscrit dans l’objectif fixé par le président Lai Ching-te [賴清德] de faire de Taiwan un pays en bonne santé.
Lors d’une réunion interministérielle sur la prévention du cancer convoquée au siège du Yuan exécutif, le premier ministre a expliqué que cet objectif serait atteint grâce à une triple approche : améliorer le dépistage précoce, mettre l’accent sur le dépistage génétique et la médecine de précision, et lancer un fonds doté de 10 milliards de dollars taïwanais (294 millions d’euros) pour le développement de nouveaux traitements contre le cancer.
Les statistiques publiées le 19 décembre par le ministère de la Santé indiquent qu’en 2022, plus de 130 000 Taïwanais ont reçu pour la première fois un diagnostic de cancer, soit 8 500 de plus que l’année précédente. Le ministère attribue cette hausse à une relance du dépistage après le ralentissement de cet effort pendant la pandémie de Covid-19.
Alors que de nombreux facteurs contribuent à l’apparition d’un cancer, les études commandées par le ministère de la Santé soulignent l’importance du dépistage précoce, lequel permet aux patients de recevoir des soins à un stade moins avancé de la maladie et améliore ainsi le taux de survie, a poursuivi Cho Jung-tai.
La consommation de bétel, une préparation à mâcher à base de noix d’arec et de chaux, est à Taiwan une cause majeure de cancer de la bouche, a relevé le premier ministre en appelant à clarifier la législation s’appliquant à cette consommation et à la gestion des plantations d’aréquiers. Il a instruit le ministère de l’Agriculture et les autres agences gouvernementales concernées d’évaluer les progrès accomplis et de proposer de nouvelles mesures, notamment des campagnes de sensibilisation sur les risques que fait peser le mâchage de bétel sur la santé et des lignes directrices pour la réduction progressive des surfaces plantées en aréquiers.
A partir de 2025, davantage de personnes seront éligibles à un dépistage, subventionné par l’Etat, du cancer du poumon, du sein, du colon et du col de l’utérus. Ainsi, les fumeurs âgés de 50 à 74 ans et consommant au moins 20 paquets de cigarettes par an bénéficieront tous les deux ans d’une aide de 4 000 TWD (118 euros) pour couvrir les frais d’un scanner (ou tomodensitométrie), aide disponible aussi pour les femmes de 40 à 74 ans et les hommes âgés de 45 à 74 ans dont un parent du 1er degré a été diagnostiqué avec un cancer du poumon.