Le président Lai Ching-te [賴清德] a prononcé une allocution le 15 décembre à la suite d’une discussion sur la politique nationale avec les dirigeants de plusieurs branches de l’Etat. Dans ce message pré-enregistré, il s’est engagé à maintenir la discipline budgétaire et à défendre l’ordre constitutionnel.
Les chefs du Yuan exécutif, du Yuan législatif et du Yuan des examens avaient été invités à la présidence de la République pour discuter de l’élaboration du budget de l’Etat pour l’année 2026, des amendements à la loi régissant la répartition des recettes et des dépenses publiques entre l’Etat et les collectivités locales, ainsi que de propositions de loi visant à revenir sur de précédentes réformes des retraites. Le chef de l’Etat a regretté que le président du Yuan législatif n’ait pas souhaité participer à cette discussion.
Dans son allocution, le président a exposé en détail les risques liés selon lui à une série d’amendements actuellement débattus au Yuan législatif, et susceptibles d’entraîner un déséquilibre budgétaire, de paralyser les principales politiques nationales, d’accélérer la faillite du système de retraite et même de violer les principes constitutionnels.
Au cours des neuf dernières années, a déclaré Lai Ching-te, le gouvernement a maintenu une discipline budgétaire rigoureuse, au point de dégager un excédent budgétaire pendant huit années consécutives depuis 2017. Sa volonté de bâtir un avenir solide pour les générations futures s’est traduite par le développement des infrastructures de transport, la mise en place d’un système national de garde d’enfants pour les enfants de la naissance à six ans et l’exonération totale des frais de scolarité pour les élèves du secondaire et des lycées professionnels, a-t-il rappelé.
Le chef de l’Etat a annoncé soutenir la décision du premier ministre, Cho Jung-tai [卓榮泰], de ne pas contresigner les amendements à la loi relative à la répartition des recettes et des dépenses publiques récemment adoptée par le Yuan législatif, et ce conformément à l'article 37 de la Constitution. En effet, a argumenté le président, cette loi pourrait contraindre l’Etat à emprunter jusqu’à 563,8 milliards de dollars taïwanais (15,3 milliards d’euros) l’année prochaine, ce qui constituerait une violation du plafond fixé par la loi sur la dette publique.
Le président a par ailleurs exprimé sa volonté de prononcer un discours sur l’état de la nation devant le Yuan législatif, comme le prévoit l’article 4, paragraphe 3, des articles additionnels de la Constitution.