08/06/2025

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Science

Océanographie : une équipe taiwanaise fait une découverte majeure sur le courant du Kuroshio

15/10/2019
Le professeur Jan Sen et l’équipe responsable de l’étude sur le Kuroshio.
Aimable crédit du ministère des Sciences et Technologies
En utilisant un planeur sous-marin (véhicule sous-marin autonome), des scientifiques taiwanais ont été les premiers à découvrir au sein du courant marin du Kuroshio une alternance de couches à la salinité plus ou moins élevée, a annoncé le 2 octobre le ministère des Sciences et Technologies. L’étude a été publiée le 6 août dernier dans les « Scientific Reports » de la revue Nature.
 
Le Kuroshio est un courant océanique situé à l’ouest du Pacifique nord et remontant du Sud vers le Nord. Il apparaît au large de Luçon, la plus grande île des Philippines, et remonte le long de la côte orientale de Taiwan pour rejoindre ensuite le courant du Pacifique nord au large du Japon.
 
L’étude montre que, sous les rapides eaux de surface, la salinité ne diminue pas ou n’augmente pas de manière progressive mais qu’on observe au contraire une alternance de couches à la salinité élevée ou basse. Ces couches, indiquent les chercheurs, sont larges de entre 10 et 100 km et hautes d’environ 50 m.
 
Même si cette configuration avait déjà été observée dans l’océan Arctique, l’océan Antarctique ou l’Océan Pacifique à proximité de l’Equateur, il s’agissait rarement de courants aussi rapide que le Kuroshio.
 
Le professeur Jan Sen [詹森], à la tête de l’Institut d’océanographie de l’Université nationale de Taiwan et responsable de l’équipe à l’origine de cette découverte, a souligné l’importance des recherches sur le Kuroshio, lequel affecte l’hydrologie, l’écologie et le climat des régions qu’il borde.
 
Son équipe a commencé à étudier ce courant chaud en 2015 grâce à un financement du ministère des Sciences et Technologies. En 2016, elle est devenue la première à Taiwan à acquérir un véhicule sous-marin autonome, le planeur sous-marin (ocean glider en anglais) Kongsberg.
 
D’après le ministère, la mise en place de cette technique d’observation et la publication de l’étude ont valu à l’équipe dirigée par Jan Sen d’être invitée à prendre part au réseau d’observation des frontières océaniques (BOON) d’OceanGliders, une organisation rassemblant les scientifiques utilisant ce type de plateformes de mesures. OceanGliders fait partie du Système mondial d’observation de l’océan opéré sous l’égide de la Commission technique pour l’océanographie et la météorologie marine de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
 
Jan Sen a été invité à rejoindre l’équipe de pilotage de BOON, faisant de Taiwan le seul pays asiatique à être représenté pour l’heure au sein de cette instance.

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