Les Journées jeunes chercheurs en études taïwanaises 2021 se sont déroulées les 10 et 11 juin à Grenoble, en France. Elles étaient organisées par l’Association francophone des études taïwanaises (AFET) avec le soutien de l’université Grenoble-Alpes.
Ouvertes à la Maison des sciences de l’Homme - Alpes par Jérôme Soldani, président de l’AFET, et par Yoann Goudin et Damien Morier-Genoud, organisateurs locaux et tous deux membres de l’université Grenoble-Alpes, ces journées ont vu dix jeunes chercheurs faire état de leurs travaux devant un parterre d’encadrants.
Wang Xiyan [王希言], membre du Laboratoire d’anthropologie sociale à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, a consacré son intervention au patrimoine naturel de Kinmen, de symbole à sentinelle.
Lui ont succédé deux doctorantes de l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE), équipe de recherche rattachée à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), à l’université de Paris et au Centre national de recherche scientifique. Marta Pavone tout d’abord, a partagé ses observations de terrain sur l’argent en tant qu’élément d’alliance et de cohésion au temple Hongludi Nanshan Fude, situé dans l’arrondissement de Zhonghe à New Taipei. Juliette Duléry, ensuite, a exploré l’acte de conversion comme révélateur d’un espace protestant taı̈wanais.
C’est encore la religion qui était au centre de la présentation d’Eva Salerno du groupe Sociétés Religions Laïcité à l’Ecole pratique des hautes études. Dans le cadre d’une recherche soutenue par la Fondation Chiang Ching-kuo, elle étudie le culte des ancêtres dans la pratique du catholicisme à Taiwan.
Au deuxième jour des rencontres, Li Pei-ci [李珮琪], du Centre de philosophie, d’épistémologie et de politique (PHILéPOL) de l’université de Paris, s’est penchée sur l’adaptation et l’appropriation sémantique du mot d’emprunt gay à Taiwan. A sa suite, Pierrick Rivet de l’université Montpellier 3 a procédé à un état des lieux des traductions françaises de la littérature taïwanaise.
Norbert Danysz de l’Ecole normale supérieure de Lyon a pour sa part esquissé un paysage éditorial et esthétique de la bande dessinée taı̈wanaise contemporaine à travers ses revues, quand Pan Yi-ling [潘怡伶] de l’université Lyon 3 examinait la reconstruction historique et les nouvelles interprétations du post-cinéma taı̈wanais.
Deux interventions en rapport avec la protection de l’environnement ont conclu ces journées. Celle de Yohan Briant de l’université Montpellier 3, tout d’abord, a débusqué le (non-)traitement de l’écologie dans les discours inauguraux de Ma Ying-jeou [馬英九] et Tsai Ing-wen [蔡英文]. Celle de Caroline Laurent du Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires / Centre d’anthropologie sociale de l’université de Toulouse - Jean Jaurès, ensuite, qui a proposé des réflexions sur la modélisation et le modelage du climat, à partir de l’étude du Parc central de Taichung.
Les sessions de ces journées étaient modérées par les chercheurs Jérôme Soldani, Yoann Goudin, Gwennaël Gaffric, Corrado Neri et Stéphane Corcuff.
En prélude aux travaux, Ann Heylen est intervenue depuis l’université nationale normale de Taiwan sur les politiques linguistiques et le plurilinguisme à Taiwan - un webinaire proposé dans le cadre du projet Spotlight, en partenariat avec l’université Lyon 3.
Ces journées constituaient l’ultime rendez-vous de l’AFET avant les Assises des études taïwanaises francophones qui, repoussée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, auront finalement lieu du 6 au 8 décembre 2021 à Paris.