Société
Les mères adolescentes doivent sortir de l'ombre
13/08/2004
Une étude médicale a révélé hier qu’un enfant sur sept né d’une mère adolescente est prématuré. A cela s’ajoute la honte qui pousse les jeunes filles à accoucher dans de petites structures moins bien équipées : les risques de séquelles pour l’enfant comme pour la mère alarment les médecins.
Une enquête menée par le service d’obstétrique de l’hôpital Mackay établie que les mères âgées de moins de 19 ans présentent deux fois plus de risques d’accoucher avant le terme de leur grossesse : sur plus de 10 000 mineures qui ont un enfant chaque année à Taiwan, 15% accouchent prématurément.
Mais le docteur Chen Cheng-yu, du service d’obstétrique de l’hôpital Mackay, estime qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg : les hôpitaux taiwanais demandant l’accord parental pour les mineurs, bon nombre de jeunes filles choisissent d’accoucher dans des cliniques privées. Plus les filles sont jeunes et plus elles nécessitent une assistance médicale. A l’hôpital, les examens durant la grossesse sont réguliers et peuvent détecter d’éventuelles malformations, ce qui n’est pas toujours le cas dans les petites cliniques.
La loi qui requiert l’accord parental pousse ces jeunes filles à ne pas se rendre dans les hôpitaux. Cela présente un danger pour la mère et l’enfant, car les petites structures sont moins bien équipés, et les enfants prématurés nécessitent plus de soins. De plus, quittant à cette occasion les bancs de l’école pour subvenir aux besoins de leur enfant, elles diminuent leurs chances professionnelles.
« La société doit donner le droit à ces jeunes filles d’accéder aux soins médicaux [sans l’accord de leur tuteur légal] et arrêter de les regarder comme de vilains petits canards », déclare Lee Te-feng, spécialiste en néonatalogie à l’hôpital Mackay. « Si le gouvernement n’intervient pas, nous ne sortirons pas de ce cercle vicieux », ajoute t-elle.