Madeleine Severens, une religieuse qui avait passé 35 ans à Taiwan comme missionnaire, est décédée vendredi à l’âge de 92 ans au siège de la congrégation du Cœur immaculé de Marie, près de Louvain, en Belgique, où elle avait pris sa retraite en 2001. Lin Yung-lo, le représentant de Taiwan en Belgique et auprès de l’Union européenne, s’est immédiatement rendu sur place pour rendre hommage à cette personnalité forçant le respect et l’admiration, et que les habitants de Matsu, archipel où elle a résidé 25 ans, connaissaient mieux sous le nom de « Moumou ». Le représentant taiwanais a assisté samedi à une messe en mémoire de sœur Madeleine. Pendant l’office, on a lu une prière pour les habitants de Matsu, écrite par la religieuse en néerlandais et en chinois. C’est d’abord en Chine – à Kunming, en Mongolie intérieure, puis à Pékin – que sœur Madeleine est envoyée en 1948, trois ans après avoir prononcé ses vœux. La guerre civile fait alors rage entre nationalistes et communistes. Lorsque ces derniers prennent le pouvoir et proclament la république populaire de Chine, en 1949, la missionnaire belge se trouve dans la province du Jiangxi, au sud-est de la Chine. Avec six autres religieuses, elle est brièvement emprisonnée, puis soumise pendant près de trois ans à un régime de semi-liberté, avant d’être expulsée en 1953. En 1966, c’est le retour vers l’Asie, à Taipei, où elle rejoint un hôpital ouvert par la congrégation pour s’occuper de bébés prématurés. En 1976, elle est envoyée à Matsu. Là, au large des côtes chinoises, sur une île encore placée sous commandement militaire, elle soigne encore et toujours, y faisant comme sage-femme plus de 1 000 accouchements. En 2006, le journaliste belge Philippe Paquet avait consacré à sœur Madeleine Severens un
article publié dans le magazine
Taiwan aujourd’hui.