Politique
Tsai Ing-wen exhorte Pékin à reconnaître l’existence de la République de Chine
03/11/2016
La présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], a exhorté mardi Pékin à reconnaître l’existence de la République de Chine, a rapporté le porte-parole de la Présidence de la République, Alex Huang [黃重諺].
La chef de l’Etat répondait aux déclarations du président chinois Xi Jinping [習近平], selon lequel le « consensus de 1992 » constitue une base pour les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan. Le chef du parti communiste chinois (PCC) a effectué cette remarque alors qu’il recevait le même jour à Pékin Hung Hsiu-chu [洪秀柱], la présidente du Kuomintang (KMT), principal parti d’opposition à Taiwan.
Concernant les relations entre les deux rives du Détroit, a rappelé Alex Huang, la présidente Tsai a clairement indiqué que les deux rives devaient accroître leurs efforts pour promouvoir des échanges et un dialogue constructifs et pour établir des relations durables de paix et de stabilité. La chef de l’Etat a également appelé Pékin à reconnaître l’attachement des Taiwanais à la démocratie et souligné que les dirigeants sur les deux rives du Détroit devaient travailler ensemble à créer un avenir mutuellement bénéfique, a poursuivi le porte-parole.
Par ailleurs, le ministère des Affaires continentales, à Taipei, a appelé hier Pékin à « s’adresser à la République de Chine avec honnêteté » et à « respecter l’opinion majoritaire à Taiwan ».
Le « consensus de 1992 » fait référence à un accord tacite entre les deux rives selon lequel il n’existe qu’une seule Chine, chaque rive en conservant une interprétation propre. En évoquant le « consensus de 1992 », Xi Jinping a insisté mardi sur l’appartenance de la Chine continentale et de Taiwan à « une seule Chine ». Hung Hsiu-chu a quant à elle indiqué que le PCC et le KMT peuvent « être d’accord sur le principe d’une seule Chine, mais être en désaccord sur ce que cela signifie ».
Tout comme le Parti démocrate-progressiste dont elle est à la tête, Tsai Ing-wen ne reconnaît quant à elle pas l’existence de ce « consensus » mais a indiqué lors de sa campagne et depuis sa prise de fonctions qu’elle entendait maintenir des relations stables et pacifiques entre les deux rives du Détroit, dans le respect de la Constitution de la République de Chine, de l’opinion publique taiwanaise et des processus démocratiques.