Economie
Les travailleurs immigrés n’auront plus besoin de quitter Taiwan tous les trois ans
25/10/2016
Les travailleurs immigrés en provenance d’Asie du Sud-Est employés à Taiwan via des agences de placement ne seront plus tenus de quitter le pays tous les trois ans pour obtenir un nouveau contrat, a décidé le Parlement en amendant le 21 octobre la Loi sur les services d’emploi. Cette nouvelle règle entrera en vigueur une fois le texte promulgué par la présidence de la République, un processus qui prend d’ordinaire moins de trois semaines.
Jusqu’ici, à l’expiration de leur contrat dont la durée est au maximum de trois ans, les travailleurs immigrés, qu’ils soient employés en usine, sur les chantiers de construction ou comme aides à domicile, devaient sortir du territoire national pendant au moins une journée et effectuer une nouvelle demande de placement. La mesure votée par le Parlement devrait permettre à chaque travailleur d’économiser entre 75 000 et 180 000 dollars taiwanais de frais d’intermédiaires, selon la députée Wu Yu-chin [吳玉琴] du Parti démocrate-progressiste, dans la majorité.
A la fin du mois de juillet, plus de 603 000 ressortissants étrangers étaient employés comme ouvriers ou aides à domicile, selon les statistiques du ministère du Travail. Jusqu’ici, chaque année, environ 14 000 d’entre eux étaient ainsi tenus de quitter le pays pour pouvoir signer un deuxième contrat.
L’adoption de cet amendement a été saluée par les associations soutenant les travailleurs immigrés mais critiquée par certains employeurs et agents. Pour Huang Gao-jie [黃杲傑], directeur de l’Association des entreprises de services d’emploi de Taoyuan, par exemple, le fait d’obliger les migrants à quitter le pays après trois ans permettait de ne conserver que les meilleurs éléments. Par ailleurs, selon lui, autoriser les travailleurs immigrés à rester plus longtemps accentuera la concurrence avec les Taiwanais pour certains emplois.