En 2017, le gouvernement agira sur tous les fronts pour renforcer l’économie taiwanaise, poursuivre des réformes majeures, répondre aux conditions internationales changeantes tout en maintenant la paix et la stabilité, et traiter un certain nombre de questions conflictuelles, a indiqué le 31 décembre la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], lors d’une conférence de presse de fin d’année. Le lendemain, 1er janvier, elle a assisté aux côtés du vice-président de la République, Chen Chien-jen [陳建仁], à la traditionnelle cérémonie de lever des couleurs, devant le Palais présidentiel à Taipei.
S’exprimant devant les journalistes de la presse nationale et internationale, la chef de l’Etat a placé son discours du 31 décembre sous le thème de l’unité. Soulignant les efforts déjà déployés par le gouvernement en 2016, elle a exposé ses priorités pour 2017.
Pour assurer le développement de Taiwan, « notre tâche en 2016 a pour ainsi dire consisté à poser les fondations. En 2017, nous accélérerons la construction. Ce sont là deux années décisives pour Taiwan », a-t-elle déclaré. Sur le front du développement économique, elle a promis une accélération des mesures de restructuration économique et une hausse des investissements dans tous les domaines. Déjà, a-t-elle noté, la promotion prioritaire de cinq secteurs industriels ainsi que de l’économie circulaire et d’un nouveau paradigme agricole se concrétise pas à pas : le projet de parc technologique sur les énergies vertes a été lancé à Shalun le 6 novembre ; Taiwan International Agricultural Development, une société dont le but est de promouvoir outre-mer les produits agricoles locaux, a été fondée le 6 décembre ; alors que le Centre exécutif pour la planification de la Silicon Valley asiatique a été inauguré le 25 décembre.
En 2017, a poursuivi Tsai Ing-wen, le gouvernement continuera sur la voie des réformes. En particulier, le système des pensions de retraite sera entièrement revu, de manière à assurer sa pérennité financière tout en garantissant aux retraités des pensions décentes sur le long terme.
Face à des conditions internationales changeantes, la troisième mission du gouvernement sera de « trouver des occasions de jouer un rôle plus proactif dans la sécurité régionale, l’économie et le commerce », a-t-elle ajouté. « Nous ferons une promotion vigoureuse de la nouvelle politique en direction du Sud et conduirons des échanges plus divers avec les Etats d’Asie du Sud-Est, ainsi qu’avec l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ». Voulue par la chef de l’Etat, la « nouvelle politique en direction du Sud » vise à renforcer les liens économiques, commerciaux, agricoles, culturels, éducatifs et touristiques avec ces Etats ciblés.
« Nous continuerons également notre dialogue avec d’importants partenaires commerciaux dont les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne afin de renforcer la coopération économique sur le plan bilatéral et multilatéral », a ajouté la présidente. « La semaine prochaine, je rendrai visite à quatre de nos alliés centraméricains. Ma visite visera non seulement à consolider nos liens amicaux, mais aussi à soutenir le moral de notre personnel diplomatique », a-t-elle encore déclaré, en rappelant son engagement en faveur d’une « diplomatie assurée » mettant en avant les bénéfices mutuels.
Concernant les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, Tsai Ing-wen a rappelé les efforts entrepris depuis sa prise de fonctions pour maintenir des relations stables et pacifiques à travers le Détroit, en accord avec la volonté populaire et le consensus existant à Taiwan. « Nous espérons que les deux rives pourront graduellement réduire les confrontations et les désaccords à travers des interactions positives. »
La chef de l’Etat a toutefois relevé que le sentiment général des Taiwanais est que la position calme et rationnelle que les deux rives s’étaient efforcées de maintenir a connu certains changements. « Pékin revient à l’ancienne voie consistant à diviser, à faire pression, voire même à menacer et à intimider Taiwan. Nous espérons que cela ne reflète pas un choix politique effectué par Pékin. (...) Nos engagements n’ont pas changé, et notre bonne volonté n’a pas changé, mais nous ne céderons pas aux pressions, et nous ne retournerons pas bien sûr non plus sur l’ancienne voie de la confrontation. (...) Que les relations entre les deux rives évoluent favorablement au cours de l’année qui vient dépend de notre patience et de notre détermination. Mais cela dépend aussi de la manière dont Pékin considère l’avenir des relations entre les deux rives, et de sa volonté à assumer sa part de responsabilité pour forger de nouveaux modèles d’interaction à travers le Détroit. »
Enfin, sur le plan intérieur, Tsai Ing-wen s’est engagée à se saisir de questions qui divisent la société. « En tant que présidente, je ne reculerai pas sur ces questions. Je dois trouver un espace de dialogue entre les opinions divergentes et ensuite trouver une voie raisonable pour surmonter ces différences. »