Le refus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’accréditer des journalistes taiwanais pour la 71e Assemblée mondiale de la santé (AMS) qui se tient à Genève du 21 au 26 mai a entraîné les vives protestations et la condamnation du ministère des Affaires étrangères, à Taipei.
Bannir les représentants des médias de Taiwan en raison de facteurs politiques est une violation sérieuse des droits humains fondamentaux et du principe de la justice pour tous que les Nations unies cherchent à incarner, a déclaré le ministère le 21 mai.
En accord avec sa constitution, l’OMS devrait protéger la santé et le bien-être de tous les peuples, sauvegarder la liberté de la presse et défendre fermement l’accès universel à l’information médicale, a-t-il ajouté.
Selon les Affaires étrangères, ce déni de la liberté de la presse peut avoir des répercussions sérieuses pour la sécurité sanitaire mondiale. Il y a 15 ans, note le ministère, les restrictions imposées aux médias taiwanais durant la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) ont coûté des vies en empêchant une information rapide sur cette épidémie traversant les frontières.
Le ministère appelle les alliés diplomatiques de Taiwan et les pays partageant les mêmes valeurs à protester contre l’exclusion des journalistes taiwanais. Il appelle également les Etats membres de l’OMS et les organisations internationales de journalistes à demander à l’OMS de faire figurer la liberté de la presse en tête de ses priorités.
Les journalistes taiwanais sont ainsi tenus à l’écart de l’AMS pour la deuxième année consécutive, alors que l’invitation faite à Taiwan entre 2009 et 2016 de participer en tant qu’observateur à cette assemblée n’a pas été renouvelée en 2017 ni cette année.
Des organisations internationales de journalistes comme Reporters sans frontières et la Fédération internationale des journalistes ont publié des communiqués condamnant l’attitude de l’OMS et appelant à l’inclusion des journalistes taiwanais.