Depuis le 1er juillet et jusqu’au 22 septembre, la jeune photographie taiwanaise s’expose à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz pour la photographie et le film documentaires, à Arles en France. Une exposition associée au programme des Rencontres de la photographie d’Arles et dont le commissaire est Nicolas Havette.
Avec le soutien du Centre culturel de Taiwan à Paris, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz accueille les œuvres d’Isa Ho [何孟娟], de Hou I-ting [侯怡亭] et de Huang Chia [黃迦].
L’exposition d’Isa Ho, « Peony », se penche sur l’accession des femmes aux récits, chorégraphies et mouvements du kunqu, la plus vieille forme d’opéra chinois qui soit encore jouée. Récemment, les femmes ont atteint, au prix de nombreux efforts, un certain niveau d’égalité de statut dans la pratique de cet art dont les règles avaient été établis par des hommes, une avancée que la photographe rapproche de l’histoire de la mode, quand Chanel a commercialisé avec succès des pantalons.
Développée depuis 2015, la série « Lik-sú tsiam-tsílâng » (« Embroiderers of the past, 2015-2019 ») de Hou I-ting, est un projet à long terme combinant photographie et broderie, et qui fait appel à la performance pour représenter des images. Cette série fait appel à un large corpus historique et à un grand nombre d’images des écoles de filles qui existaient pendant la période de la colonisation japonaise à Taiwan.
Pour « Errances », Huang Chia s’appuie sur quatre projets documentaires qu’elle a réalisés en 2018. Pour cette exposition, elle a réorganisé l’ordre des images des projets précédents, détruit la structure narrative originale, dans une quête formelle visant à décrire l’espace désert et vain où s’inscrivent des individus errant, vivant en rupture de leurs racines.