Le rapport sur les relations entre l’Union européenne (UE) et Taiwan publié le 16 juillet à Taipei par le Bureau économique et commercial européen (EETO) montre un renforcement sans précédent des liens économiques bilatéraux. Le commerce bilatéral a ainsi atteint en 2018 le montant record de 51,9 milliards d’euros, Taiwan devenant le 15e partenaire de l’UE pour le commerce des marchandises.
Taiwan est le 21e marché d’exportation de marchandises dans le monde pour l’UE et la 14e source de ses importations. Parmi les 28 Etats membres de l’UE, c’est l’Allemagne qui échange le plus avec Taiwan (31% du commerce de marchandises bilatéral), suivie par les Pays-Bas (19,8%), le Royaume-Uni (11%), la France (7,6%), l’Italie (6,8%) et la Belgique (4,3%).
En Asie, Taiwan est le 6e partenaire de l’UE pour le commerce des marchandises après la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et Singapour.
Sur le plan du commerce des services, Taiwan n’était en 2017 que le 25e partenaire de l’UE, souligne l’EETO qui estime que la marge de progression est forte dans ce domaine.
Taiwan, remarque l’EETO, offre des conditions de marché et un environnement d’affaires attractifs pour les pays de l’UE grâce à son respect de la propriété intellectuelle et au niveau relativement faible de l’intervention de l’Etat. L’UE reste en outre la plus importante source d’investissements directs étrangers pour Taiwan. L’an dernier, le flux des investissements européens à Taiwan a été le plus élevé des dix dernières années, avec 6,7 milliards de dollars américains investis, selon les statistiques taiwanaises. Le stock des investissements européens dans le pays s’élevait fin 2018 à 51,4 milliards de dollars américains, soit 30,4% du total des capitaux étrangers investis.
L’UE et Taiwan partagent des valeurs communes telles que la liberté, la démocratie et l’état de droit, a rappelé Madeleine Majorenko, la directrice de l’EETO qui doit quitter son poste en août. La légalisation du mariage des couples de même sexe en mai dernier a souligné le statut de Taiwan à la pointe dans la région en matière de droits humains, a-t-elle estimé.
Le rapport met aussi en évidence le renforcement des échanges bilatéraux de haut niveau avec par exemple l’instauration en mars 2018 de consultations annuelles Taiwan-UE sur les droits de l’homme et la poursuite du dialogue annuelle sur la politique industrielle, débuté en 2015.
Qui plus est, la Commission européenne a retiré le 27 juin le « carton jaune » qu’elle avait distribué à Taiwan en octobre 2015, levant ainsi le risque de voir Taiwan figurer parmi les pays non coopératifs dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Les deux parties ont convenu d’établir un groupe de travail consacré à la pêche INN. Cette instance de discussion permettra de maintenir une coopération étroite sur les questions liées à la lutte contre la pêche INN, notamment aux niveaux multilatéral, régional et sous-régional, indique le rapport.