La troisième consultation entre Taiwan et l’Union européenne (UE) sur les droits de l’homme s’est tenue le 15 juillet par visioconférence, des échanges qualifiés de part et d’autre d’amicaux, francs et constructifs.
Taiwan et l’UE, indique le communiqué commun publié à l’issue de la réunion, ont réaffirmé leur engagement à défendre et à promouvoir les droits humains, la démocratie et l’état de droit. A la lumière de l’actuelle pandémie, ils ont réitéré l’importance du dialogue, de la coopération et de la solidarité face aux défis posés par le Covid-19 et en soutien à ces valeurs fondamentales.
Au cours de cette consultation, l’UE et Taiwan ont échangé sur leur situation respective en matière de droits humains et de politiques publiques dans ce domaine. Taiwan a présenté les progrès accomplis pour l’adoption de son premier plan d’action national pour les droits humains et pour l’établissement d’une commission nationale des droits humains. L’UE a souligné les principales mesures prises, dont le plan d’action de l’UE en faveur des droits de l’homme et de la démocratie 2020-2024.
L’UE et Taiwan ont aussi discuté de la question des droits humains en entreprise et des droits des travailleurs migrants, en particulier ceux du secteur de la pêche et des travailleurs domestiques. L’UE a salué les progrès accomplis en vue d’un plan d’action national sur les droits humains en entreprise et s’est dite prête à partager son expérience en la matière. L’UE a souligné le besoin de s’assurer effectivement de la pleine protection des droits des travailleurs migrants de manière à éviter la discrimination et l’exploitation.
A cet égard, Taiwan a fait le point sur le processus d’inscription dans son droit national de la Convention n° 188 sur le travail dans la pêche de l’Organisation internationale du travail, une démarche soutenue par l’UE à travers le projet d’assistance technique et d’échange d’information Taiwan-UE.
Concernant la peine de mort, les deux parties ont réitéré leurs positions et discuté des façons de collaborer plus avant sur cette question. L’UE a rappelé sa forte opposition à l’exécution menée le 1er avril 2020 et a appelé Taiwan à réinstaurer un moratoire de facto sur l’application de la peine capitale tout en progressant vers son abolition.
L’UE et Taiwan ont passé en revue les conditions de détention dans les centres de détention et les prisons à Taiwan, et Taiwan a réitéré la nécessité d’assurer la protection des droits des Taiwanais détenus ou emprisonnés dans l’UE. Taiwan a aussi évoqué le cas de Lee Ming-che [李明哲], ressortissant taiwanais membre d’une organisation non gouvernementale pro-démocratie et condamné le 28 novembre 2017 en Chine à cinq ans de prison pour « subversion du pouvoir de l’Etat ».
Enfin, Taiwan et l’UE ont échangé sur l’égalité de genre et la protection des droits des personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), évoquant en particulier les progrès accomplis à Taiwan depuis la légalisation du mariage des couples de même sexe en 2019. Les deux parties ont décidé de poursuivre leur coopération dans ce domaine.
Cette consultation sur les droits de l’homme s’est ouverte avec une intervention de Marc Giacomini, directeur adjoint pour les droits de l'homme et les affaires globales et multilatérales du Service européen pour l’action extérieure. Elle a été présidée côté européen par Luisa Ragher, chef de la division des droits de l’homme, et par Jonathan Hatwell, chef de division pour la Chine, Hongkong, Macao, Taiwan et la Mongolie au Service européen pour l’action extérieure ; et coté taiwanais par Lo Ping-cheng [羅秉成], ministre sans portefeuille.