Le Centre culturel de Taiwan à Paris (CCTP) poursuit sa coopération avec la Fondation Manuel Rivera-Ortiz (Fondation MRO). Florent Basiletti, conservateur en chef de la fondation et commissaire de l’exposition « L’Engagement », a sélectionné les œuvres de deux artistes plasticiens taïwanais, Wang Jun-jieh [王俊傑] et Chang Chun-yi [張君懿], pour participer du 1er juillet au 29 septembre aux Rencontres d’Arles, l’un des plus grand rendez-vous mondiaux de la photographie.
Le thème des 55es Rencontres d’Arles, « Sous la surface », a été annoncé fin mars par la ministre française de la Culture Rachida Dati. Pour cette édition, la Fondation MRO explore les complexités de l’interaction humaine à travers le prisme de l’immigration, de la mondialisation et des crises d’identité, tout en révélant les passions, les désirs et les peurs les plus profondes des êtres. Cette année, elle invite 17 artistes internationaux à inciter les spectateurs à réfléchir sur leurs responsabilités, interactions et engagements avec les autres.
Parmi les œuvres exposées, l’installation vidéo Passion de Wang Jun-jieh explore le désir, la passion, la mort et la nature de l’art à travers un récit non linéaire de l’interaction entre l’astronaute Hal et trois marins. Le décor de Passion est inspiré du dernier film de Rainer Werner Fassbinder, Querelle, réalisé en 1982. Dans Passion, l’artiste s’inspire aussi des films de Jean-Luc Godard, réalisateur représentatif de la Nouvelle Vague française, ainsi que des éléments visuels du légendaire créateur de mode Alexander McQueen.
Dans l’installation audiovisuelle Françoise de Chang Chun-yi, une multitude de prières et de vœux se mêlent, évoquant des pensées éthérées et des désirs. Les voix humaines créent un paysage sonore où les discours semblent s’entrelacer en un écho mystérieux. Ces paroles forment un réseau de pensées détachées de leur signification première. Pourtant, ces discours cherchent toujours un interlocuteur absent. L’œuvre reflète une anxiété face à l’avenir et un désir ardent de connexion avec autrui. L’artiste invite le spectateur à s’immerger dans ce réseau invisible d’idées, à explorer la connexion et la résonance entre soi et les autres.
Par ailleurs, la photographe taïwanaise Huang Chia [黃迦] a été nominée pour le 7e Prix Dior de la photographie et des arts visuels pour jeunes talents pour son travail Silence Is Speaking qui mêle photographie documentaire et peinture amateur. Elle est exposée aux côtés des 12 autres finalistes à la Fondation LUMA lors des Rencontres d’Arles. Ce prix, organisé par Dior, l’Ecole nationale supérieure de la photographie (ENSP) et la Fondation LUMA, sélectionne chaque année des représentants des 20 meilleures académies d’art au monde. Le lauréat remporte une exposition à La Maison européenne de la photographie (MEP), à Paris l’année suivante. Cette année, le lauréat sera annoncé le 5 juillet.
Hu Ching-fang [胡晴舫], la directrice du CCTP, se réjouit de la présence des deux artistes Wang Jun-jieh et Chang Chun-yi, et du retour de Huang Chia à Arles. Elle se félicite de voir que les jeunes générations de Taiwan exposent leur talent à l’étranger.
Créée en 2010, la Fondation MRO vise à encourager des artistes engagés dont le regard nous pousse à développer une nouvelle vision du monde. Le CCTP coopère avec la fondation depuis 2018 pour promouvoir les artistes photographes taïwanais lors des Rencontres d’Arles sous la forme d'expositions en parallèle au festival. Parmi les photographes précédemment invités, on compte des artistes tels que Chen Chin-pao [陳敬寶], Isa Ho [何孟娟], Hou I-ting [侯怡亭], Huang Chia, Wu Cheng-chang [吳政璋] et Hsu Ching-yuan [許進源], Wu Chuan-lun [吳權倫], Kuo Che-hsi [郭哲希] et Hsu Cheng-tang [許震唐].