Les débats faisaient rage hier à l’université de Soochow, à Taipei, après la proposition formulée par le conseil d’administration de limiter à quatre par mois le nombre d’interventions télévisées ou radiodiffusées pour les membres du corps professoral.
La proposition semble en effet viser des personnalités publiques de premier plan comme le directeur du département de sciences politiques de l’université, Luo Chih-cheng, qui a sa propre émission de télévision avec appels en direct sur Formosa TV, ou encore Hsu Yong-ming, un professeur de sciences politiques également, lui aussi très présent sur les plateaux télévisés. Les deux hommes sont connus pour leur appartenance au camp panvert.
Certains soupçonnent que l’initiative a pour objectif d’éviter à Liu Chao-shiuan, qui prendra prochainement ses fonctions de Premier ministre, des commentaires acerbes de la part de ses anciens collègues. Il était en effet directeur de l’université jusqu’à hier.
Ils voient ainsi dans la proposition du conseil d’administration une tentative d’interférer avec la liberté d’expression. C’est par exemple le cas du ministre de l’Information Shieh Jhy-wey, lui-même membre du corps professoral de Soochow, où il retournera enseigner à partir du 1er août. « Apparaître dans les débats télévisés après le travail, comme rédiger des articles [de recherche], fait partie de la liberté d’expression », a-t-il souligné.
La porte-parole de l’université, Lee Kuei-ying, assure qu’il s’agit uniquement de faire en sorte que les enseignants se concentrent sur leur mission pédagogique.