Les membres du « mouvement des fraises sauvages » ont organisé une dernière marche hier avant de dissoudre leur mouvement. Le défilé costumé auquel ont participé plusieurs milliers de personnes et dont le thème était « la mort des droits de l’homme », s’est déroulé dans le calme.
Bien qu’ils n’aient pas demandé d’autorisation de manifester comme l’exige la législation en vigueur, les policiers les ont laissés poursuivre leurs activités. Aucun trouble particulier n’a été signalé.
Les étudiants composant ce mouvement s’étaient rassemblés un mois plus tôt, jour pour jour, sur l’esplanade de la Liberté, devant le mémorial Tchang Kaï-chek, à Taipei, pour protester contre les brutalités policières dont avaient été victimes les manifestants opposés à la visite à Taiwan de Chen Yunlin, un haut responsable chinois. Ils avaient alors entamé un sit-in pour exiger la révision de la législation régissant les rassemblements.
Les violences policières du 6 novembre ont été condamnées par plusieurs organisations internationales de protection des droits de l’homme qui ont exprimé leur « inquiétude » face à ce qu’ils ressentaient comme une « érosion des libertés » à Taiwan.
Le gouvernement a reconnu des maladresses dans la gestion de la manifestation, qui a d’ailleurs fait davantage de blessés dans les rangs des forces de l’ordre que dans ceux des protestataires, mais estimé que les dispositifs policiers mis en place ce jour-là étaient en l’occurrence nécessaires, étant donné l’agression dont avait été victime un autre responsable chinois quelque temps auparavant.
Le président de la République, Ma Ying-jeou, avait de son côté rappelé qu’il était depuis longtemps partisan d’une révision de la législation décriée. La semaine dernière, le Cabinet a présenté aux députés un amendement du texte qui prévoit l’abandon de la demande d’autorisation de manifester au profit d’une simple déclaration.