Politique
La Fondation du Mémorial du 28 Février continuera d’être soutenue, décide Ma Ying-jeou
23/02/2009
Malgré un vote du Yuan législatif supprimant ses budgets, Ma Ying-jeou, le président de la République, a décidé hier d’attribuer à la Fondation du Mémorial du 28 Février une subvention de fonctionnement de 1,5 milliard de dollars taiwanais pour financer son activité jusqu’en 2010.
Les députés avaient voté la suppression du financement public de la fondation au motif que l’action de celle-ci réactiverait les clivages ethniques dans la société insulaire.
« Si ce financement n’est pas suffisant, il sera demandé au gouvernement d’allouer plus d’argent », a déclaré Ma Ying-jeou, qui avait spécialement convoqué une réunion à la Présidence pour examiner ce dossier. Il a également noté l’impossibilité de revenir sur un vote du Parlement.
Appelant à l’harmonie communautaire et soulignant la nécessité de préserver la mémoire de ces événements et de la transmettre à la jeune génération, Ma Ying-jeou a souhaité que le gouvernement fasse preuve de patience et d’écoute dans la gestion de ces questions.
Hung Hsiu-chu, la députée Kuomintang à l’origine du vote, a condamné la décision présidentielle. Elle a justifié le non renouvellement des budgets de la fondation en expliquant que celle-ci avait déjà rempli sa mission et que son existence ne se justifie pas plus.
Créée en 1995 à l’initiative de l’ancien président Lee Teng-hui, la Fondation du Mémorial du 28 Février a pour mission d’examiner les demandes de compensation des victimes et de leur attribuer une réparation du préjudice subi. En 2006, 9 420 personnes avaient reçu du gouvernement des compensations pour un total de 7,2 milliards de dollars taiwanais. La Fondation a aussi la charge de préserver et de transmettre la mémoire des événements et de promouvoir la réconciliation.
A la suite d’une altercation, le 28 février 1947, entre une vieille femme vendant des cigarettes dans la rue à Taipei et un représentant de l’ordre, ont éclaté des émeutes qui s’étendirent ensuite à l’ensemble de l’île. Elles furent l’objet d’une répression sanglante par les troupes du Kuomintang dépêchées du continent. Parmi les 28 000 personnes tuées, l’élite intellectuelle insulaire fut la principale victime. La période qui suivit, connue sous le nom de Terreur Blanche, vit l’instauration d’un régime autoritaire qui réprima durement l’aspiration des Taiwanais aux libertés politiques.