Politique
Patrimoine culturel ou emblème politique ?
27/05/2009
Trois élus démocrates-progressistes de l’Assemblée municipale de Taipei, Chuang Rui-hsiung, Huang Hsiang-chun et Liu Yao-ren, ont remis au cœur de l’actualité une controverse ancienne sur le patrimoine architectural et culturel de l’île en badigeonnant de peinture blanche l’emblème du Kuomintang (KMT) apparaissant sur une ancienne porte de la ville.
Tout en jugeant « inappropriée » la présence de l’emblème du parti sur un bâtiment public – en l’occurrence la porte Jingfu construite en 1884, sous la dynastie Qing –, le maire de Taipei, Hau Lung-bin, a réprouvé cet acte de vandalisme qui pourrait valoir à ses auteurs une lourde amende, voire une peine d’emprisonnement.
La porte Jingfu fait actuellement l’objet de travaux de réfection dans le cadre d’un projet de restauration financé par le ministère de la Culture et portant aussi sur les trois autres portes encore debout qui faisaient partie des remparts protégeant la ville au XIXe s. Un macaron reproduisant le soleil blanc sur fond bleu qui sert d’emblème au KMT mais est aussi un élément central du drapeau national a été ajouté sur le fronton de ces portes en 1966.
Or, souligne Hau Lung-bin, les portes étant classées monuments historiques depuis 1998, toute altération doit obtenir l’aval du ministère de la Culture. Suite à la polémique déclenchée par les trois élus de l’opposition, la ministre Huang Pi-twan a d’ailleurs ordonné une inspection des lieux et la réunion d’un panel d’experts pour décider de l’opportunité de conserver ces macarons hérités d’une autre époque.