Politique
Organisation des secours : face aux critiques, Ma Ying-jeou assume
17/08/2009
Face à la montée des critiques concernant la lenteur et l’inefficacité des opérations de secours engagées après le passage du typhon Morakot, le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou, est monté au créneau hier, tout en appelant à une amélioration des mesures de prévention, notamment en matière d’évacuation d’urgence.
« En tant que président de la République de Chine, j’assumerai toute la responsabilité d’éventuels dysfonctionnements », a-t-il déclaré hier à un journaliste de CNN alors qu’il inspectait le Centre avancé de coordination des secours implanté dans le district de Pingtung, à la pointe sud de l’île. En raison des intempéries, les hélicoptères ont dû attendre jeudi et vendredi pour évacuer les survivants des villages de montagnes, a souligné le chef de l’Etat.
Le même argument a été développé hier lors d’une conférence de presse par Mao Chi-kuo, le ministre des Transports et des Communications. De fortes pluies, accompagnées de glissements de terrain, ont continué pendant plusieurs jours, endommageant davantage les routes et les ponts, ce qui a retardé les forces armées dans leurs opérations de secours, a-t-il rappelé. De ce fait, a-t-il poursuivi, les opérations de grande ampleur n’ont pu commencer avant le 10 août, quand le ciel s’est éclairci. « En termes de réponse au désastre, on peut toujours faire mieux, et nous comprenons que les victimes du typhon aient espéré davantage et plus vite. »
Plusieurs parlementaires appartenant au Kuomintang se sont fait ce week-end l’écho des plaintes des populations sinistrées. La députée Liao Wan-ju a ainsi qualifié de « chaotiques » les efforts de secours et de nettoyage déployés par le gouvernement dans le district de Pingtung. Elle a en particulier souligné l’absence de réactivité et la faible présence sur le terrain des différentes administrations centrales, une critique reprise notamment par ses collègues Lo Shu-lei et Hsiao Ching-tien. Le chef de l’Etat, le Premier ministre, Liu Chao-shiuan, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, se sont en outre attiré les critiques acerbes de l’opposition démocrate-progressiste.
Les sinistrés sont également nombreux à exiger que soient recherchées les responsabilités des différentes catastrophes survenues dans le sillage du typhon. L’Association d’entraide de Xiaolin a ainsi demandé la formation d’une commission d’enquête pour déterminer la cause des glissements de terrain qui ont enseveli ce village, et causé la mort de plusieurs centaines de personnes. L’association soupçonne des défauts de construction du réservoir de Tsengwen, tout proche, d’être à l’origine du désastre.
Alors qu’un millier d’habitants refusent toujours de quitter leur village de montagne, Ma Ying-jeou a quant à lui insisté hier sur la nécessité de réviser les procédures d’évacuation en cas de danger imminent. Dans ce but, il a chargé le ministre de l’Intérieur, Liao Liouyi, de préparer une révision des dispositions législatives en vigueur, de façon à autoriser les évacuations forcées. Le chef de l’Etat a par ailleurs enjoint les collectivités territoriales d’organiser dans le futur des simulations permettant d’améliorer la préparation des populations et des équipes de secours à de nouveaux désastres.