Politique
Interview sur CNN : la présidence défend les propos de Ma Ying-jeou
03/05/2010
La présidence de la République et le Premier ministre ont défendu le chef de l’Etat ce week-end, après les attaques de l’opposition contre les déclarations de celui-ci dans l’émission de Christiane Amanpour sur la chaîne de télévision américaine CNN. Lors de cette interview enregistrée mercredi mais diffusée vendredi, Ma Ying-jeou avait assuré que « Taipei ne demandera jamais aux Américains de se battre pour Taiwan ».
Epinglant cette déclaration, Hsiao Bi-khim, la directrice des Affaires internationales au Parti démocrate-progressiste, avait accusé le président de la République de saper la sécurité nationale en éliminant le flou que les Etats-Unis se sont attachés à conserver sur la façon dont ils réagiraient à une éventuelle attaque chinoise contre Taiwan. Ma Ying-jeou, a-t-elle encore dit, a provoqué des dégâts irréparables en plaçant Taiwan et les Etats-Unis sur des chemins différents, et il a restreint les interactions entre Taiwan et la communauté internationale en présentant le conflit avec la Chine comme une question bilatérale plutôt qu’internationale.
Lo Chih-chiang, le porte-parole de la présidence, a déploré que l’opposition ait sorti cette phrase de son contexte. « Le président Ma a fait cette déclaration en réponse à une question qui lui a été posée à trois reprises, à savoir vaut-il la peine pour les Américains de se battre pour Taiwan ? […] Ma Ying-jeou se devait de démontrer la détermination de Taiwan à se défendre elle-même, et de souligner, eu égard à la dignité nationale, que Taiwan ne s’en remet pas aux Etats-Unis pour sa sécurité, et qu’il n’attend pas que les Américains versent leur sang pour lui. »
Le président de la République, a-t-il également souligné, a simplement dit que le risque de guerre dans le Détroit n’avait jamais été aussi faible en soixante ans, mais que Taipei continuerait de maintenir des capacités de défense « raisonnables et suffisantes ».
« Si les Etats-Unis réduisent leurs ventes d’armes à Taiwan, a aussi déclaré Ma Ying-jeou, cela réduira la confiance [dans la stabilité] de cette partie du monde. Nous avons besoin d’armes pour défendre ce pays et sa démocratie. »
Mêmes réactions du côté du Premier ministre Wu Den-yih. « Fallait-il que le chef de l’Etat demande la protection d’un autre Etat ? », a-t-il demandé. « Le président de la République a exprimé notre détermination et notre confiance en notre capacité à créer notre bien-être et à assurer notre sécurité. »
Le député Kuomintang Justin Chou a pour sa part estimé que les déclarations de Ma Ying-jeou auraient un effet bénéfique sur les relations entre les deux rives, d’autant que le président de la République a réaffirmé sa promesse de ne pas provoquer de conflit armé dans le Détroit.