Reprenant une position publiée la veille sur le site du Carnegie Endowment for International Peace, Douglas Paal a estimé que le « consensus de 1992 », promu par Ma Ying-jeou, est « un compromis nécessaire » qui a efficacement permis aux deux rives de coopérer sans renoncer à leur point de vue respectif quant à la souveraineté de l’île. Le « consensus de 1992 » se réfère à la reconnaissance par les deux rives du principe d’une Chine unique, chacune ayant une interprétation différente de ce que recouvre cette Chine unique.
A l’inverse, a-t-il ajouté, le « consensus taiwanais » que Tsai Ing-wen appelle de ses vœux est « une manière de dire qu’elle ne désire pas parvenir à des accords entre les deux rives ». « Nous savons que ce consensus n’est pas possible car Taiwan est profondément divisé au sujet de ses relations futures avec la Chine. » L’ancien représentant américain a toutefois estimé que, si Tsai Ing-wen remportait l’élection de samedi, le gouvernement américain « s’investirait massivement et rapidement pour l’aider à trouver une formule permettant de préserver la paix et la stabilité » dans le Détroit.
Interrogé par la presse après cette déclaration, le porte-parole de l’AIT, Christopher Kavanagh, a souligné que Douglas Paal s’exprimait à titre privé. « L’AIT n’a pas organisé son déplacement à Taiwan. Nous serons heureux de travailler avec le candidat que les Taiwanais éliront, quel qu’il soit. Nous ne prenons pas partie dans cette élection », a-t-il assuré. Au siège de campagne DPP, où Douglas Paal devait être accueilli aujourd’hui, on cherchait hier à minimiser cette déclaration, assimilée à un « coup » du KMT.
Arrivé mercredi à Taiwan pour observer le scrutin du 14 janvier, Douglas Paal a également rencontré hier la ministre des Affaires continentales, Lai Shin-yuan [賴幸媛], et s’est rendu au siège de campagne du Parti pour le peuple, formation dont le président, James Soong [宋楚瑜], est également candidat à la présidence de la République.