Politique
Les Taiwanais de moins en moins opposés à l’importation de bœuf contenant de la ractopamine, selon le gouvernement
13/03/2012
Les Taiwanais restent majoritairement hostiles à la levée de l’interdiction pesant sur les importations de bœuf américain contentant des résidus de ractopamine, un médicament vétérinaire utilisé pour accélérer la croissance du bétail, mais cette opposition faiblit, indique un sondage réalisé la semaine dernière par le ministère de la Recherche, du Développement et de l’Evaluation et publié hier.
Ce sont désormais 42,8% des personnes interrogées qui approuvent le projet du gouvernement de lever sous conditions l’embargo sur cette viande bovine, contre 48,4% qui y sont opposées. Réalisée entre mercredi et vendredi derniers auprès de 1 084 adultes, l’enquête marque une évolution avec celle menée les 3 et 4 mars et qui n’avait trouvé que 21% de partisans de cette mesure, contre 67% d’opposants. La gestion de ce dossier par le gouvernement bénéficie d’un soutien en forte hausse, s’est immédiatement félicité le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement Philip Yang [楊永明].
Surtout, l’enquête montre que les quatre conditions posées à la levée de l’embargo reçoivent l’approbation de la population. On compte ainsi 53,5% de personnes interrogées favorables à la fixation d’une limite maximale de résidus de ractopamine dans la viande de bœuf ; 52,4% sont d’accord pour distinguer dans ce dossier les importations bovines des importations porcines ; 82,4% approuvent la nécessité d’assurer un étiquetage clair du bœuf importé et 86,9% souhaitent continuer à exclure l’importation d’abats contenant de la ractopamine.
Dans les rangs de l’opposition parlementaire, cependant, l’hostilité au projet d’autorisation annoncé le 5 mars par le gouvernement ne faiblit pas. Réunis hier à Kaohsiung à l’invitation du maire de la municipalité spéciale, Chen Chu [陳菊], qui remplit également les fonctions de présidente par intérim du Parti démocrate-progressiste (DPP), les maires de villes et chefs de districts contrôlés par le DPP ont reproché à l’Etat la porosité de ses contrôles sanitaires et se sont engagés à faire respecter la loi dans leurs collectivités locales, avec une « tolérance zéro » à l’égard de la ractopamine. La bataille se jouera également au Yuan législatif, a expliqué Chen Chu. Déjà, 14 propositions d’amendements à la loi sur la Sécurité sanitaire des aliments ont été déposées en commission par le groupe parlementaire du DPP, dans le but de renforcer l’interdiction pesant sur la ractopamine.