C’est hier dans l’après-midi que Christina Liu a rendu publique sa décision, expliquant être en désaccord avec la nouvelle version de la taxe sur les plus-values boursières proposée par les députés du KMT. « Le groupe parlementaire du KMT s’est efforcé de mettre au point une version de la proposition pouvant être acceptée par la plupart des gens. Toutefois, cette version ne correspond pas à mes propres idées », a-t-elle alors déclaré.
La proposition de loi du KMT permettrait aux détenteurs de titres d’opter pour le système d’imposition de leur choix : les plus-values pourraient être, au choix, incluses dans l’assiette de l’impôt sur le revenu ou soumises à une taxe de 0,02% si la Bourse de Taipei clôture au-dessus de 8 500 points, de 0,04% au-dessus de 9 500 points et de 0,06% au-dessus de 10 500 points (l’incide TAIEX se situe actuellement aux alentours de 7 250 points). Selon Christina Liu, cela conduirait à faire porter 70 à 80% de l’effort sur les petits porteurs et épargnerait les investisseurs institutionnels les plus gros, ce qui s’oppose aux principes de « prise en compte de la capacité contributive » et de « progressivité de l’impôt » qu’elle avait mis en avant depuis sa nomination au poste de ministre des Finances en février dernier.
Les réactions à cette démission ont été nombreuses dans la majorité, oscillant entre surprise et fatalité. « Je n’avais pas perçu de signes qu’elle s’opposait à la proposition révisée. Je ne comprends pas pourquoi ce qu’elle approuvait hier n’est plus possible aujourd’hui », a ainsi déclaré le député Alex Fai [費鴻泰], du KMT. Dans l’opposition, on a pointé du doigt le désaveu subi par la ministre des Finances et le gouvernement, et critiqué le manque de communication entre la Présidence de la République, le gouvernement et les députés du KMT.