Politique
Femmes de confort : la remarque du gouverneur de Tokyo est une insulte à celles qui ont souffert de l’occupation japonaise, déclarent les Affaires étrangères
27/08/2012
La déclaration de Shintaro Ishihara, le gouverneur de Tokyo, selon lequel les femmes de confort n’auraient pas été forcées à la prostitution au profit des soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale, représente une insulte pour ces femmes, a déclaré samedi le ministère des Affaires étrangères.
Le ministère réagissait à plusieurs articles de la presse japonaise parus vendredi dernier et dans lesquels Ishihara Shintaro expliquait qu’il « n’existe pas de preuve » que ces femmes, qu’on a appelées « femmes de confort », aient été forcées à la prostitution. Un des médias, Jiji.com, fait dire au gouverneur de Tokyo que la prostitution représentait un très bon moyen de gagner sa vie à cette époque. D’autres articles citent Toru Hashimoto, le gouverneur de la ville d’Osaka, déclarant également qu’il « n’existe pas de preuve » que les soldats de l’Armée impériale aient jamais forcé les femmes à l’esclavage sexuel.
Dans le communiqué de presse publié samedi, le ministère des Affaires étrangères à Taipei rappelle que Yohei Kono, Secrétaire général du gouvernement japonais en 1993, avait déjà présenté cette année-là des excuses officielles et manifeste ses regrets de voir Shintaro Ishihara nier que le Japon a forcé les femmes des nations voisines à l’esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale.
La déclaration du gouverneur de Tokyo est une insulte à ces femmes et blesse leurs sentiments, souligne le communiqué. Le ministère appelle la classe politique japonaise à prendre cette question au sérieux, à manifester du respect pour ces femmes malheureuses et à écouter leurs appels, poursuit le communiqué qui souhaite également du gouvernement japonais qu’il apporte rapidement une solution à ce dossier.
Par le passé, Taipei a plusieurs fois réclamé à Tokyo des excuses sincères ainsi que la réparation du préjudice subi par ces femmes forcées à la prostitution. Le communiqué de presse mentionne enfin la volonté des Affaires étrangères d’apporter son soutien à ces femmes taiwanaises dans leur appel à la justice et leurs efforts pour retrouver leur dignité.
Cette année marque le 20e anniversaire de la formation à Taiwan d’un « mouvement des femmes de confort » dont l’objectif est d’obtenir réparation du gouvernement japonais. Selon la Taipei Women Rescue Foundation qui a pris en charge la défense de ces femmes, plus de 2 000 Taiwanaises ont été forcées de se prostituer au profit des soldats de l’Armée impériale. Seules neuf d’entre elles sont encore en vie aujourd’hui.