26/12/2024

Taiwan Today

Politique

81 chalutiers dans la zone des Diaoyutai

25/09/2012
Malgré la grosse mer, 81 chalutiers ont quitté lundi vers 15h les ports d’Yilan et de Su’ao, sur la côte est, en direction des Diaoyutai, îles situées en mer de Chine orientale, à une centaine de milles marins du nord de Taiwan. L’opération, qui se déroulait sous la protection d’une dizaine de patrouilleurs de la direction générale des Gardes-côtes, avait pour objet de défendre, face au Japon, la souveraineté de la République de Chine sur ces îles également disputées par la Chine, mais aussi de garantir les droits de pêche de Taiwan dans la zone. Après une brève confrontation avec les gardes-côtes japonais, les chalutiers, qui se sont approchés des Diaoyutai jusqu’à 3 milles marins, ont quitté la zone ce matin à 9h. Les pêcheurs ont estimé que le message qu’ils souhaitaient délivrer au gouvernement japonais par leur présence en masse dans la zone avait été clairement communiqué et qu’ils pouvaient donc s’en retourner. Sur les banderoles déployées sur les chalutiers, on pouvait lire des slogans en faveur de la souveraineté de la République de Chine sur les Diaoyutai et des droits de pêche des Taiwanais. Hier, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], avait expliqué la colère des pêcheurs taiwanais face aux interférences incessantes des gardes-côtes japonais au large des Diaoyutai et avait rappelé que la souveraineté devait être défendue à n’importe quel prix. Il avait également ajouté que la garantie des droits de pêche et la sécurité des pêcheurs taiwanais étaient la priorité numéro un. Le président de la République avait enfin rappelé que durant la colonisation japonaise, les Diaoyutai avaient été englobées dans les zones de pêche de Taiwan par le Japon et que les Taiwanais y pêchent depuis maintenant plus d’un siècle. Hier également, Wang Ginn-wang [王進旺], le ministre en charge de la direction générale des Gardes-côtes, déclarait devant le Parlement qui l’auditionnait que ses patrouilleurs interviendraient pour garantir la sécurité des pêcheurs taiwanais en cas d’attaque des gardes-côtes japonais. « Nos principes fondamentaux sont de maintenir la paix, de prévenir les conflits et de ne pas provoquer d’attaque. Nous ne laisserons pas les Japonais arrêter nos pêcheurs ou détenir leurs chalutiers. Si les Japonais agissent avec hostilité, nous n’écartons pas l’option d’ouvrir le feu pour les défendre », expliquait Wang Ginn-wang. De son côté, Kao Hua-chu [高華柱], le ministre de la Défense, avait déclaré hier que la responsabilité de la sécurité des pêcheurs était d’abord celle de la direction générale des Gardes-côtes, mais que les Armées se tenaient prêtes à leur apporter tout le soutien nécessaire. Des bâtiments de guerre et des avions de type E-2K avaient ainsi été placés en état d’alerte. Dans le même dossier, le ministère des Affaires étrangères a annoncé hier la visite à Taipei, pour aujourd’hui, de Tadashi Imai, le président de la Japan Interchange Association, l’organisme qui représente les intérêts japonais à Taiwan en l’absence de relations diplomatiques. Sa visite a pour objet d’expliquer à Taipei le récent rachat par le gouvernement japonais de trois des îles Diaoyutai. Les discussions porteront aussi sur les relations bilatérales et les droits de pêche, a-t-on indiqué au ministère des Affaires étrangères. Enfin, le ministre de la Défense a déclaré hier devant le Parlement que Taipei suspendait temporairement les échanges militaires avec le Japon et que ces derniers reprendraient une fois le calme revenu dans la zone des Diaoyutai. Le ministre répondait à une question à une question de la députée du Parti démocrate-progressiste, Hsiao Bi-khim [蕭美琴], qui s’interrogeait sur l’influence de cette crise sur les relations militaires avec le Japon.

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