Politique
Dix experts étrangers passent en revue la situation des droits de l’homme à Taiwan
25/02/2013
La venue d’experts étrangers pour évaluer le Rapport national sur les droits de l’homme, publié l’an dernier pour la première fois, est une étape majeure dans la promotion des droits de l’homme à Taiwan et « un fait sans précédent » dans l’histoire de la République de Chine, a déclaré hier le président Ma Ying-jeou [馬英九] en accueillant à Taipei huit d’entre eux.
Taiwan a réalisé d’importants efforts pour respecter les droits de l’homme, a noté le chef de l’Etat, citant en particulier la ratification, en 2009, du Pacte international sur les droits civils et politiques et du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, deux textes édictés par les Nations unies et dont la mise en application est justement au cœur du Rapport national sur les droits de l’homme que les dix experts internationaux ont été invités à examiner. Jeune démocratie, Taiwan a en effet encore beaucoup à apprendre et le groupe d’experts pourra sans nul doute suggérer des améliorations, a encore déclaré Ma Ying-jeou.
Les dix experts ont reçu au mois de décembre la version anglaise du rapport gouvernemental publié en avril 2012. Pendant leur séjour à Taiwan, qui s’achèvera par une conférence de presse le 1er mars, ils rencontreront les ministres compétents ainsi que des représentants de la société civile. Ils passeront en revue des questions aussi importantes que la pratique de la peine de mort et les conditions de vie dans les prisons, entre autres.
En matière de droits de l’homme, de nombreux gouvernements font de jolies phrases mais le vrai test est de laisser une commission indépendante évaluer les faits, a déclaré Philip Alston, professeur de droit à l’Université de New York, aux Etats-unis, et rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires pour la Commission des droits de l’homme des Nations unies de 2004 à 2010. « Le geste du gouvernement taiwanais est de mon point de vue et du point de vue de mes collègues, absolument exemplaire », a-t-il ajouté.
Les autres membres du panel sont Manfred Nowak, professeur de droit international à l’Université de Vienne, en Autriche, et rapporteur spécial sur la torture pour la Commission des droits de l’homme des Nations unies de 2004 à 2010 ; le juriste allemand Eibe Riedel, membre jusqu’en 2010 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels chargé de surveiller l’application des deux pactes par les Etats parties ; Jerome Cohen, professeur de droit à l’Université de New York et expert en droit chinois ; Nisuke Ando, professeur de droit international et directeur de l’Institut de recherche sur les droits de l’homme de Kyoto, au Japon ; la Malaisienne Shanthi Dairiam, directrice d’International Women's Rights Action Watch Asia Pacific et experte des droits des femmes pour les Nations unies ; Asma Jahangir, avocate pakistanaise et ancienne rapporteure spéciale des Nations unies sur les libertés religieuses ; Theo van Boven, professeur de droit à l’Université de Maastricht, aux Pays-Bas, et ancien rapporteur spécial des Nations unies sur les droits à réparation des victimes de violations grossières des droits de l’homme ; la Philippine Virginia Bonoan-Dandan, membre jusqu’en 2010 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels ; et enfin la Sud-Coréenne Heisoo Shin, investie notamment dans la lutte contre les trafics d’êtres humains.